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la lanterne de diogène
17 mai 2006

EXPRESSION ET EXCLUSION

DANGER DE MOTS

EXPRESSION ET EXCLUSION

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bservateur attentif des comportements et du langage, je remarque, depuis plusieurs années, un manque de rigueur qui se traduit, à tous les niveaux, par l’emploi d’un vocabulaire approximatif, alors même que l’instruction s’est généralisée.

Les lacunes de vocabulaire apparaissent flagrantes lors du passage à l’écrit avec l’emploi abusif des guillemets. Abusif  car la règle n’impose nullement l’usage de ce double signe pour un sens figuré ; Par voie de conséquence, on entend, de plus en plus, à l’oral, annoncer : je mets des guillemets. On a même pu entendre : « je mets quatorze guillemets ». Dès lors, pourquoi faire l’effort de préciser ou de varier le vocabulaire puisque, muni des fameux doubles crochets, un même mot pourra avoir tous les sens selon les besoins ?

Les fameux guillemets évitent l’effort de chercher le mot juste et permettent de donner à un nombre réduit de mots un nombre de sens infini qui seront suggérés par le locuteur, par l’intonation et par le contexte. On n’est pas loin d’un langage primitif accompagné de gestuelles et de mimiques. Eventuellement, un « j’avais bien compris » met un terme à ce début de confusion.  Se faire comprendre de l’interlocuteur du moment restreint considérablement la portée de la communication et relève plus du clin d’œil que de l’usage langagier. Ces guillemets introduisent une connivence qui caractérise le groupe et, donc, exclut celui qui n’a pas la clé pour décoder le « ce que j’ai voulu dire ». En ce sens, ils s’assimilent aux habitudes vestimentaires, signes sur le corps de ce que certains appellent la tribu. On assiste à un repli sur un cercle réduit d’interlocuteurs, donc une réduction du relationnel voire une sorte de xénophobie fondée sur la langue.

De même, en donnant à un mot une signification ponctuelle et variable, on lui ôte son sens ; en d’autres termes la raison de son existence liée à un besoin de communiquer. Si le mot possède autant de significations que d’occurrences, il perd sa signification pour communiquer une information. Dès lors, l’expression n’étant possible qu’à l’intérieur d’un cercle homogène de locuteurs, elle relève de la réaction, de l’impulsion. On n’ose à peine parler d’émotion. Pourtant, le langage humain se caractérise par une pensée sous-jacente et une volonté de communiquer et d’être entendu. Cela pose deux types de problématiques : la restriction de la pensée liée au manque d’outils pour l’exprimer et la confusion

L’emploi erroné de cette ponctuation marque surtout le flou de la pensée. L’instruction généralisée incite aussi chacun à vouloir s’exprimer, ce qui est parfaitement louable, mais on se heurte à une impossibilité d’exprimer sa réflexion et les guillemets agissent un peu comme les galettes de secours sur les voitures qui viennent remplacer la roue endommagée mais ne permettent pas d’aller loin.

Paradoxalement, c’est pour exprimer un sentiment personnel que l’on aura recours à cette fameuse ponctuation or, précisément, ce double signe sert pour les citations et c’est même son utilité principale, l’autre étant de mettre en valeur un mot ou une expression. Autrement dit, c’est l’inverse de la pensée personnelle dans la mesure où l’on reprend (éventuellement à son compte) une pensée déjà exprimée. Pourtant, cette contradiction ne gène personne. Bien au contraire, elle établit une connivence avec le locuteur qui se verra affublé de toutes les vertus en ayant l’air d’amoindrir d’autorité l’usage d’un mot qui pourrait paraître blessant. Tout se passe comme si les « » fonctionnaient comme une assurance et pour s’exonérer d’approfondir un sujet ou d’enrichir son vocabulaire. Néanmoins, on doit se méfier de ces apparences qui traduisent, en fait, une connaissance approximative du sujet abordé et souvent une envie de briller à peu de frais.

L’oubli ou la méconnaissance du sens ou des sens d’un mot (la polysémie) ne se traduit pas seulement par l’emploi erroné des guillemets. C’est seulement le cas le plus courant. Il envahit les conversations quotidiennes et les exposés scolaires. L’autre cas n’est qu’une déclinaison de celui-ci. Je veux parler de ces assemblées, de ces réunions, où l’on voit un participant qui est repris sur l’utilisation d’un vocable. S’ensuivent des propos interminables pour soi-disant éclaircir le débat.

Cela donne à peu près ceci :

-                    moi, je ne suis pas d’accord. Pour moi, quand on dit ça, ça veut dire…

-                    ah, mais non, ça, pour moi, c’est plutôt…

-                    vous dites ça, mais moi, dans ma vie quotidienne, ça  est plutôt ressenti comme ….

On en est là : le ressenti plutôt que le sens, la connotation plutôt que la signification, l’émotion plutôt que la pensée, la subjectivité plutôt que l’objectivité.

Ce genre d’échanges peut se prolonger à l’infini et paralyse les assemblées qui ne peuvent aborder l’essentiel du thème retenu tant que le débat porte sur le sens d’un mot mal compris.

Puis, arrive toujours le moment où intervient un interlocuteur qui rappelle le sens exact d’un mot, parfois dictionnaire à l’appui. Las, c’est le début de l’hallali. Cela provoque un tollé général. Les débatteurs qui, un instant auparavant, se disputaient sur le sens des mots se retrouvent ensemble pour refuser la définition exacte.

Le comble est qu’on entend alors quelque chose du genre :

-                    c’est n’importe quoi !

-                    vous jouez sur les mot !

Le dictionnaire a tort !

Dernièrement, j’ai entendu ceci : « On vient d’entendre la définition que donne le Robert. Etes-vous d’accord avec cette définition ?».

On croit rêver. Dans aucune autre discipline ou activité humaine on ne permet un tel flottement. Qu’on imagine les mathématiques avec des définitions remises en cause par les utilisateurs. La définition de deux droites parallèles pourrait être modifiée si l’on se met à penser que le terme de « droite » , ça fait méprisant pour les courbes et que la définition est trop stricte. Dans ce cas le chemin de fer ne serait même plus possible.  Qu’on imagine un boucher déclarer que le mot « bavette » n’est pas joli, que ça fait bébé ou handicapé et qu’il vaut mieux dire la « tendrette » ou que le mot cochon est trop péjoratif. Qu’on imagine que le mot « un » soit considéré comme vexant et qu’on vienne à dire « un entre guillemets » puis « simple » (par exemple).

Bien sûr, cela peut paraître une discussion sur le sexe des anges ou, au mieux, un débat de spécialistes ou de puristes qui ne doit aucunement empêcher les discussions. Pourtant, cela traduit beaucoup plus profondément une absence, qui tend à se généraliser, de références ou de repères.

La tolérance ou l’idée que l’on s’en fait généralement (toujours la subjectivité) donne à tous, l’illusion que tout se vaut, que tous les propos sont égaux, que tous les locuteurs ont droit à la parole et sans restriction fût-ce du medium employé ; en l’occurrence la langue.

En fait, cette illusion maintient l’ignorant dans son ignorance – donc l’infériorise  au lieu de l’inviter à faire une démarche vers la connaissance afin de s’émanciper. Personne n’est jamais ridicule d’être ignorant. En revanche, demeurer dans l’ignorance se retourne toujours contre celui qui, malgré lui, peut-être, fera ce choix.

L’autre illusion consiste à faire croire que l’absence de référence marque une autonomie de la réflexion. En fait, ce manque de référence traduit surtout un manque d’argumentation. Pourquoi chercher des exemples ? Pourquoi argumenter si chacun peut exprimer ses sentiments à égalité avec une thèse développée et structurée, si tout se vaut l’impression comme la preuve ?

La nouveauté induite par la généralisation des guillemets, tant à l’écrit qu’à l’oral pour faire passer une approximation consiste à faire prendre en charge le prédicat par l’interlocuteur. En d’autres termes, celui qui écoute doit interpréter.

Il est vrai que, dans la plupart des cas, cela n’a aucune incidence fâcheuse tant qu’il y a connivence. Voir ! en y regardant de plus près, c’est là l’origine de bien des disputes lorsque l’on ne comprend pas ce que l’autre a voulu dire en employant un mot impropre. Si l’on interprète mal, si l’on croit que le locuteur a voulu dire autre chose dans la mesure où l’on diverge sur le sens d’une expression, cela débouche sur des conflits. Ils peuvent durer, séparer des alliés, des amis, voire se transformer en bagarre car lorsque les mots sont rendus impuissants, ce sont les poings qui parlent. A ce stade, il convient de remarquer que la montée de la violence et la généralisation d’un langage approximatif suivent à peu près la même progression. Or, sous couvert de respect de l’autre et de son expression, on aboutit très souvent à la brutalité comme moyen de communication. Si l’on ne respecte pas le même code langagier, une compétition s’instaure pour la suprématie de l’un d’eux sur les autres.

Sans vouloir dramatiser, l’indulgence totale prônée  sauf envers la règle, l’institution, la référence rend  particulièrement facile toutes les manipulations.

L’usage erroné des guillemets, l’emploi  d’euphémismes, de périphrases tortueuses et souvent incompréhensibles entretiennent la confusion dans les esprits, favorisent la violence et la peur. Quand on décide de transformer les concierges, ouvriers, vendeurs, balayeurs, caissières, contremaîtres, paysans en autant de gardiens, agents de production, agents de vente, techniciens de surface, hôtesses de caisse, responsables de production, exploitants agricoles etc.… on ne flatte pas seulement ces personnes. On leur attribue une promotion purement lexicale mais qui donne l’illusion d’une promotion sociale. Cela revient moins cher et discrédite toute revendication légitime de la part de catégories exploitées qui ont bénéficié d’un changement de vocable. Ainsi, la disparition des ouvriers dans le vocabulaire rend aussitôt caduque la lutte des classes et la défense du prolétariat. Les forces traditionnellement au service de la défense des plus défavorisés ont perdu beaucoup de leur influence au cours de ce dernier quart de siècle, y compris parmi ceux-ci, vexés de ne pas voir reconnue leur promotion. Ces combats, pourtant toujours d’actualité, sont qualifiés de ringards. Les euphémismes font taire les revendications et donnent naissance à de nouvelles exclusions. Exclus de ne pouvoir faire reconnaître sa situation avec des mots que la mode du moment ne reconnaît plus.

Au quotidien, c’est une autre exclusion que chacun peut éprouver  quelque soit sa situation. En effet, dans l’entreprise, dans l’administration, on use de lexiques spécifiques qui servent d’abord la cohésion de ceux qui y travaillent mais qui rejettent aussi tous les autres.

Généralement, on prend des termes anglais ou supposés tels dans la première, des sigles et des abréviations dans la seconde. Ainsi, celui qui ne les assimile pas assez vite ou qui refuse de s’y plier est-il rapidement détecté puis évincé. En quoi sommes nous tous concernés ? Si nous ne travaillons pas dans l’entreprise, nous sommes souvent des clients et nombre de fois, nous ne comprenons pas ce qui est en vente, nous ne comprenons pas l’argumentaire du vendeur, la notice du produit.

Quant à l’administration, l’opacité induite par l’abus des sigles, des conversations entre fonctionnaires, ponctuées de ces lettres a contribué à creuser le fossé entre l’administration et les citoyens. C’est ce mécontentement qu’ont instrumentalisé les opposants à l’intervention de l’Etat dans l’économie et aux tenants de la privatisation des services publics.

D’autre part, le locuteur qui emploie des termes anglicisants ou des sigles, enregistre avec satisfaction, voire dédain, l’incompréhension des malheureux qui n’ont pas été initiés au sabir suprême car elle conforte sa supériorité dans cette situation (et c’est peut-être la seule situation où il éprouvera cette supériorité). Encore une fois, cette relation de domination dans un contexte apparemment tolérant se vit au quotidien. On  peut, alors exercer plus facilement une pression sur son vis-à-vis. Se constituent ainsi des castes, non plus de métiers, mais caractérisées par le vocabulaire employé.

Qui n’a jamais éprouvé de complexes face à un contrat, un formulaire administratif ou même une publicité et ne s’est senti impuissant et découragé ?

Le langage des énarques semble le plus caricatural à ce jour. Il stigmatise l’ensemble des critiques adressées aux dominants : mots anglais, sigles, détournements de sens, euphémismes, détention du langage, monopole de la communication. On se rend compte, car poussée à l’extrême, que la confusion qui en résulte permet à cette caste d’être présente à tous les niveaux et de dominer l’ensemble de la vie publique tant dans la sphère du politique, que de l’administratif ou de l’entreprise.

C’est précisément parce qu’il existe un sentiment diffus d’exclusion par les mots qu’en France le gouvernement Raffarin  avait entrepris de réagir en affichant un ton qui se voulait familier et avait conduit une stratégie fondée sur la communication. Il s’agissait de prendre des mesures inacceptables et de les entourer de termes flatteurs, d’inverser la phraséologie progressiste et d’exclure (encore une fois) ceux qui n’adopteraient ces nouvelles tournures. On feignait de s’intéresser à des pans de la population traditionnellement en difficulté quand il s’agissait d’adresses précises à l’électorat conservateur. Connivence, encore une fois. C’est ainsi qu’on entendait :

La France d’en bas  comprise par tous comme l’ensemble de ceux qui travaillent plutôt durement, ceux qui ne peuvent pas travailler donc tous ceux qu’on ne peut, décemment, considérer comme privilégiés.

En réalité, lorsque le pouvoir parle de privilégiés, il désigne ceux qui perçoivent un salaire mensuel invariable quelle que soit la conjoncture - qui plus est s’ils le perçoivent à vie -, ceux qui ont un horaire précisé à l’avance par contrat. De plus, le salaire mensuel ouvre droit à des aides, des assurances, des congés rémunérés. Le moment venu, les salaires seront convertis en retraites.

En revanche, un patron n’est pas sûr de son carnet de commandes. Il est toujours dans l’incertitude. Il doit verser des salaires, payer impôts et charges, et ne compte pas les heures. Le patron travaille, prend des risques et n’est pas à l’abri d’un revers proportionnel à son activité. C’est cette incertitude qui caractérise la France d’en bas. On pourrait parler de « précarité », en tout cas, c’est ce qui est suggéré.

Quant à la France d’en haut, on aurait tort de croire qu’il s’agit de l’ensemble des hauts revenus, juste rémunération de ceux qui travaillent vraiment.

Cette expression désigne en fait ceux qui maîtrisent la parole (on y revient) et qui s’arrogent le droit de parler, de revendiquer au nom des autres, en travestissant, sans aucun doute, leurs pensées et leurs aspirations. Ce sont les intellectuels, certains journalistes, les artistes, des politiciens faisant étalage de leur instruction, des énarques., tous ceux qui, à force d’être médiatisés donnent l’impression de ne pas travailler.

Mettre la France au travail pourrait se référer à la politique de lutte contre le chômage.

En fait, c’est une adresse à ceux qui ont un emploi et qui sont tentés de travailler un peu moins, ne serait-ce que pour en donner aux autres et profiter des plaisirs de la vie. Ceux qui travaillent sont encouragés à en faire un peu plus ( chaque semaine puis en se retirant plus tard), en leur faisant miroiter une hausse de leurs revenus et, s’ils n’ont plus le temps d’en profiter, on les rappelera au devoir de solidarité pour financer le système social et retisser le lien social. On compte sur une augmentation de leur labeur pour accroître la richesse des entreprises confondue avec la richesse de la nation.

Retisser le lien social consiste non à améliorer la protection des plus démunis mais à rappeler aux dits privilégiés leurs devoirs envers ceux-là. C’est bien à eux de supporter l’essentiel des efforts puisqu’ils sont assurés d’un revenu. Ceux qui travaillent vraiment (voir l’acceptation de ce terme) ne sauraient, en plus, être mis à contribution.

Poursuivre les réformes. Cette expression est toujours en vigueur puisque, paraît-il, les Français refusent les réformes , se tournent vers le passé et ne voient pas que le monde a changé.

En fait, on en appelle à un sens restreint du mot. Réformer veut dire, également, supprimer ce qui est nuisible. Ainsi, du temps du Service National, on réformait un conscrit inapte au service. C’est aussi ce que fait un éleveur en réformant une bête qui n’est pas rentable ou quand la SNCF réforme du matériel roulant.

C’est bien de ce dont il s’agit quand on entreprend de réformer les lois et le système sociaux qui constituent des privilèges qui nuisent aux activités de la dite France d’en bas, celle qui travaille et prend des risques.

Toute cette logorrhée n’est pas originale. Elle traduit en quelques formules simples, des slogans, les principes fondamentaux de l’économie dite libérale tels que définis par Adam Smith au 18ème siècle puis repris par l’Ecole de Chicago. Même si on l’entend un peu moins, à présent, elle demeure ancrée dans les catégories pour auxquelles elle s’adressait.  Ce discours de connivence semble assimilé et ceux qui ne l’auraient pas compris ne doivent pas s’étonner s’ils sont exclus.

Il n’est, sans doute, pas un hasard d’entendre les ministres parler d’  « erreur de communication » pour désigner un choix politique calamiteux. La communication, c’est d’abord, et au quotidien, le langage. Dans l’esprit du public, c’est moins grave qu’une faute ou une improvisation. La parole étant le propre de l’homme, son usage banalisé, on n’y prend pas garde et on ne soupçonne même pas que l’on puisse s’en servir pour asservir.

Cependant, à force de se sentir rejeté par des mots employés par d’autres, que l’on ne maîtrise pas, mais dont on sent bien qu’ils vous infériorisent, s’installe un sentiment de malaise, source de violences. A force de se sentir dédaigné tour à tour comme client, administré et même citoyen et électeur, quand les mots ne veulent plus rien dire, quand d’autres vous dépouillent de vos mots et les détournent,  que reste-t-il  puisque les références ont disparu ?

Sous couvert de tolérance, c’est en fait un instrument d’exclusion qui a été mis en place. Il est de toute première instance d’user d’un vocabulaire précis, de corriger, de vérifier les mots employés, ne serait-ce que pour détecter les tromperies.

Loin de rassembler par une trompeuse tolérance, le vocabulaire approximatif, le flou de la pensée, favorisent l’exclusion. Dans son roman d’anticipation intitulé 1984, l’écrivain George Orwell avait imaginé un régime totalitaire. On a beaucoup commenté le système de surveillance électronique omniprésent, le fameux « Big Brother is watching you » (le Grand Frère* te regarde). Or, personne n’a souligné que le régime avait, aussi, entrepris de réduire progressivement le nombre de mots. On aboutissait assez rapidement à une réduction de la pensée et donc une optimisation de la domination. On n’en est pas encore là mais, progressivement, c’est bien la tendance dessinée par le vocabulaire approximatif, le flou de la pensée, l’orthographe des SMS, la manipulation des expressions courantes, l’appropriation de la communication par les pouvoirs.

Le remède passe par l’éducation mais l’institution faillit dangereusement et souvent entérine cette tendance. Il est donc nécessaire de développer une véritable  éducation fondée sur l’échange de connaissance et sa diffusion par quelque moyen que ce soit : de la simple conversation aux moyens électroniques et aux moyens à venir. C’est à cette condition que chacun d’entre nous pourra forger les outils pour comprendre les mécanismes d’exclusion et d’oppression et les déjouer. Une autre mondialisation se gagne d’abord sur le terrain de l’éducation. Lutter, c’est d’abord s’éduquer.

Article paru en décembre 2004 sous une forme abrégée

* le Grand Frère était le surnom affectueux du dictateur par analogie au « petit père de peuples (Staline) et omniprésent grâce à un système de vidéo-surveillance interactif. Le roman d’Orwell a paru en 1948 !

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