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la lanterne de diogène
3 novembre 2007

Faites ce que je dis…

toujours pas de connexion alors un petit texte court pour exprimer ma mauvaise humeur

S’il fallait une action pour caractériser la politique du président Sarkozy, ce serait celle-ci.

A l’heure où le gouvernement veut mettre fin aux régimes spéciaux de retraites en raison des privilèges qui y sont attachés et qui nuisent à la solidarité nationale, il est un autre régime spécial qui lui se trouve maintenu et renforcé avec tous ses privilèges. Le président de la république s’est fait voter, au cours des six premiers mois de son mandat, par l’Assemblée (il faut être démocratique que diable !), une augmentation de son salaire de 140%. Quand les salariés de la fonction publique doivent implorer un petit pourcent de hausse et ceux des entreprises privées doivent s’estimer heureux de voir leurs salaires maintenus y compris quand la tâche a augmenté, un autre salarié qui, il est vrai, ne touche pas un salaire mirobolant comparé à ceux des PDG des grandes entreprises, s’octroie, et avec quelle célérité, une hausse de salaire que rien ne justifie et qui claque comme un coup de fouet sur le dos des autres salariés et pour tout dire comme une insulte.

Nous en sommes arrivés là suite au constat que le Premier ministre gagne plus que le Président. Dans ce cas, pourquoi ne pas aligner le salaire du premier sur celui-ci ainsi qu’il est pratiqué depuis des années concernant la protection sociale ? Partout nous voyons l’alignement des moins bas sur les plus bas au nom de l’égalité. Le président de la république y aurait gagné en efficacité personnelle en montrant l’exemple et en s’appliquant pour lui-même cette règle.

A ce stade, il convient de rappeler que les dits « régimes spéciaux » de retraites devaient progressivement s’appliquer à tous les salariés. Simplement il convenait de commencer par ceux qui en avaient le plus besoin. Le progrès, selon les libéralistes, consiste à nier le caractère pénible de ces professions et, au nom de l’égalité, à tout niveler par le bas. Travailler plus… longtemps pour gagner moins. Concernant le régime spécial du président de la république, la contrepartie annoncée consiste à rendre transparent le budget de la fonction présidentielle. On peut penser que l’on aurait très bien pu obtenir le contrôle et la transparence des comptes du Président tout en maintenant son salaire actuel sans même parler d’aligner celui du Premier ministre sur celui, inférieur, du Président. Ces salaires, si imparfaits soient-ils, sont largement suffisants pour assurer un train de vie confortable à leurs bénéficiaires, sans parler des avantages en nature qu’il ne faut pas exagérer mais qui complètent les revenus. Chacun sait bien que ne pas dépenser pour sa nourriture, son logement, ses déplacements représente un intérêt considérable pour le budget personnel.

Le Président de la république se serait honoré en s’appliquant les principes de solidarité qu’il a martelé pendant sa campagne. Au lieu de cela, il accorde des régimes fiscaux spéciaux aux privilégiés, s’accorde une hausse pharaonique de ses émoluments quand le petit peuple des salariés voit sa protection sociale affaiblie, ses retraites alignées sur le moins disant, les malades taxés, le SMIC et les minima sociaux gelés.

Comme si la cour n’était pas déjà pleine, le pouvoir en jette encore. Que dire de ces déplacements du Conseil des ministres en province ? Pour la tenue du Conseil en Corse, il a fallu pas moins de vingt rotations d’avions, de la mobilisation de plusieurs escadrons de forces de l’ordre, de parachutistes même. On ne parle pas des frais d’hôtellerie et de restauration somptuaires*. A l’heure où l’on demande aux entreprises de développer la téléconférence, on envoie plus de trente ministres d’une table à l’Elysée à une table à la préfecture d’Ajaccio. A cela s’ajoute le déplacement des rédactions des médias audiovisuels parisiennes. Après le « Grenelle de l’environnement », c’est l’équivalent d’une catastrophe écologique.

Cette catastrophe écologique s’ajoute à la catastrophe sociale en cours.

*pour l’anecdote, le président a dégusté une langouste de Bretagne à la sauce armoricaine, dans la baie d’Ajaccio.

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