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la lanterne de diogène
6 février 2008

prise d'OTAGES

Ainsi les chauffeurs de taxi étaient en grève, bloquaient la circulation dans les villes, retardaient les salariés qui partaient à leur travail ou en revenaient. Rien de plus banal, dans ces cas-là, on parle « d’usagers pris en otages ». Pourtant, rien de tout cela. On évoquait « les chauffeurs de taxi qui expriment leur colère ». La formulation suggère que leur colère est justifiée, qu’elle s’ajoute à celles d’autres catégories et qu’il n’y a qu’à prendre son mal en patience. On n’a pas interrogé de clients de taxi excédés, attendant sous la pluie d’hiver une voiture qui n’arrivera pas à la station. Pour être juste, les reportages ont donné la parole aux usagers habituels des taxis qui se plaignent qu’en temps ordinaire, on ne trouve pas assez de voitures contrairement à ce que l’on peut voir dans les autres pays comparables où le nombre de taxis est trois à quatre fois supérieur. Paraît-il qu’à New-York, près d’une automobile sur deux en est un de ces fameux taxis jaunes. En France, on en est loin.

 

Les taxis protestent donc contre la suppression du  numerus clausus qui ouvrirait la profession à ceux qui attendent depuis des années, parfois, la licence pour exercer le métier. Un chauffeur interrogé refuse, lui, de ne tourner que lorsqu’il y a des clients. Et il a raison, le bougre ! en effet, c’est bien connu que dans le commerce, le client doit adapter sa demande à l’offre. En l’occurrence, il ne doit prendre le taxi que lorsque ceux-ci sont vides, autrement dit en creux de journée. Concrètement, en limitant le nombre de taxis, on gère la pénurie. Dans la journée, le nombre limité permet de remplir les voitures. Aux heures d’affluence, l’offre est toujours la même mais les clients doivent attendre plus longtemps ou prendre un autre mode de transports. Pour les chauffeurs, le travail est quasiment constant.

 En passant, essaie donc de trouver un taxi pour une course courte dans une grande ville ou à la sortie d’un aéroport ou d’une gare. En général, on se verra opposer un refus pimenté d’insultes. C’est cela le « libéralisme économique » bien compris. Or, les chauffeurs de taxi sont plutôt orientés à droite, voire à l’extrême droite. Il n’y a que dans les films que l’on voit des chauffeurs de gauche, appartenant au prolétariat. Par conséquent, cette application de la règle de « la concurrence libre et non faussée » devrait les ravir. Il n’en est rien. Comme d’habitude : ce que je gagne est à moi, ce que je ne gagne pas doit m’être versé par les autres.

 

En attendant, les embouteillages, ont augmenté encore une fois la pollution et la dépense énergétique individuelle, et les clients, encore plus que d’habitude ont pu attendre sous la pluie qu’un taxi non-gréviste (un salarié, en fait) vienne les prendre.

 

Entre l’économie libéraliste et Sarkozy, on s’amuse tous les jours.

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