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la lanterne de diogène
25 juin 2008

violence urbaine

On croyait tout réglé après avoir élu M. Sarkozy à la magistrature suprême. Y ont cru ceux qui avait intérêt à y croire et pour qui, souvent, la peur puis la haine de l’autre aide à vivre. On voit plutôt que les réactions à chaud, l’impétuosité, l’enfoncement de portes ouvertes telles que la condamnation de l’insécurité ne remplacent pas une politique et ne changent pas le fond du problème.

A Vitry-le-François, on n’en a pas trop parlé, à Meaux, pas du tout. Certains prétendent que ça aurait fait désordre dans le discours lénifiant du « tout va bien : dormez tranquilles ! ». La raison est peut-être plus prosaïque. Loin de Paris, la violence et l’insécurité n’intéressent que les victimes. Et puis, on aime bien quand les agresseurs et les agressés –surtout les agressés –sont un peu colorés ou confessent une religion minoritaire ici.

Quelques semaines plus tard, en plein Paris, dans un quartier plutôt tranquille (tout est relatif), un juif se fait rouer de coups. Le pire dans l’affaire, c’est qu’il n’avait rien à voir avec la cause du mécontentement de ses agresseurs. Il passait par là et il rappelait, par le port de sa kippa, la personne avec laquelle ils venaient d’avoir un différend. C’était assez. Faute de tenir le vrai coupable, on s’en prend à une victime expiatoire. Le procédé est, somme toute, assez humain.

Parmi les commentaires relayés par la presse, celui d’une jeune habitante du quartier : « si c’avait été un Maghrébin ou un Black, on n’en aurait pas parlé ».

Faux, on en parle et souvent davantage pour les raisons évoquées plus haut. Dans ces cas, il y a beaucoup de réactions officielles, d’indignations voire de polémiques. Donc, c’est intéressant pour la presse. Ensuite, si on en parle : a-t-elle déjà oublié Mama Galledou brûlée vive dans un bus marseillais et dont la vie est désormais brisée, sans espoir ?

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/10/31/3047141.html

D’autre part, de toute évidence, cette femme n’a pas réalisé qu’il ne s’agit pas d’une banale agression mais qu’on lui a fracassé le crâne à coups de barres de fer et que le mec est dans le coma. Sans doute faisait-elle allusion à d’autres agressions racistes verbales ou physiques dont elle a été témoin. Pourtant, il ne faut pas tout mettre au même niveau. Il y a des degrés dans l’escalade. Bien sûr, le mieux serait qu’il n’y ait pas d’agression du tout.

Enfin, il faut se garder d’établir une compétition entre les victimes et, pire, de les opposer entre elles. Ne pas chercher à comparer le traitement par les médias, toujours amoindri ou exagéré selon l’opinion que l’on a de la victime et de l’agresseur.

Le fond du problème tient en une question, sempiternelle : pourquoi ?

Pourquoi, tant de haine ? Pourquoi tant de violence ? Pourquoi, après cinq mille ans de connaissance, de philosophie, la violence de l’homme sur l’homme demeure la façon la plus courante de régler les conflits ? Pourquoi ? Pourquoi ?

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