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la lanterne de diogène
12 août 2008

Abkhazie, Géorgie, Ossétie et les autres

Comme on le dit souvent, la question n’est pas de savoir « si » mais « quand ».

Cette formule convient très bien pour la situation dans le Caucase. Cette bande de terre montagneuse entre l’Asie et l’Europe est peuplée d’une myriade d’ethnies, de nationalités, avec autant de sous groupes en fonction des religions, de l’Histoire, des allégeances aux divers conquérants, des rancunes, enfin, tenaces comme toutes les rancunes collectives, transformées comme toutes les rancunes collectives, manipulées comme toutes les rancunes collectives. Un simple coup d’œil sur une carte de la région nous donne très précisément le calendrier des prochains conflits armés, c'est-à-dire des guerres en langage clair.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Caucase

http://www.atlas-historique.net/1989-aujourdhui/cartes_popups/CaucaseTensionsGF.html

Le blog ne reconnait pas le format des cartes Wikipédia et les cartes d'atlas-historique.net sont soumises à des droits. Désolé pour la gène.


Chaque tache de couleur est un foyer de guerre. La géopolitique, les intérêts liés aux oléoducs et autres gazoducs nous renseigneront un peu plus précisément sur les antagonistes en présence. Les deux fronts ouverts ces derniers jours, en Ossétie du sud et en Abkhazie, attirent les projecteurs des observateurs et des diplomates. Ils nous empêchent de regarder quels seront les prochains et nous font oublier les conflits précédents dont aucun n’est réglé, ni en Arménie, ni en Tchétchénie. Ils peuvent à tout moment se rallumer. Les causes ne manqueraient pas.

Le Caucase est plus loin que les Balkans. Leurs populations nous sont davantage étrangères. Pourtant, pour les Etatsuniens, c’est le berceau de la race blanche au point qu’en langage politiquement correct le « type caucasien » désigne un Blanc de type européen (pour les Noirs ils parlent type africain). Quelle que soit la réalité de cette origine, il n’en demeure pas moins que ces montagnards vivent aux marches de l’Europe et que nous avons beaucoup de points communs avec eux. Est-ce pour cela que les Occidentaux vont pouvoir, au moins, imposer un cessez-le-feu ? C’est peu probable. Le précédent yougoslave incite le plus petit peuple à réclamer et à obtenir son indépendance. Le Kossovo, à ce titre, a ouvert la boite de Pandore, avec la bénédiction de M. Bernard Kouchner et la reconnaissance de la communauté internationale. Qu’on ne s’étonne pas si les Ossètes estimés –dit-on –à 70 000 habitants (autrement dit une ville moyenne française) en veulent autant. Quel argument pourrait les convaincre de faire machine arrière ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Oss%C3%A9tie-du-Sud

Les Russes, eux, ont besoin de faire une démonstration de leur force retrouvée. La débâcle qui a suivi la chute de l’URSS doit être oubliée. L’empêtrement dans le bourbier tchétchène doit être oublié et l’on enverrait un message fort aux séparatistes : après les Géorgiens, ce sera bientôt votre tour. Le message vaut également pour l’Ukraine qui supporte de moins en moins le « grand frère ».

La situation découle intégralement du partage des territoires tel qu’opéré par une administration coloniale en vue de séparer les ethnies remuantes. Or, l’URSS de Staline était aussi un système colonial avec différents degrés : république soviétique (RSS), république autonome, Etat membre du Comécon (république populaire ou démocratique selon les cas). Les Ossètes séparés, les Abkhazes rattachés à la Géorgie, cela s’inscrivait dans cette logique de diviser pour régner. S’il en était ainsi, c’est également en raison de l’impérialisme russe qui a revêtu, selon les temps, des aspects différents. Au 19ième siècle, l’empire du tsar s’étend sur trois continents puisque l’Alaska en fait partie. Au 20ième siècle, on a vu que c’est l’union de type soviétique et de fait, coloniale. A la chute de l’URSS, la CEI a pris le relais dans la foulée. Le Kremlin n’entendait pas laisser échapper son glacis ni perdre son influence. Il se savait haï mais également craint de par son armée et l’arme atomique. De plus, les petits Etats entourant la Russie pouvaient avoir recours à cette alliance en cas d’attaque d’un voisin. C’est ce jeu d’attirance répulsion qui se joue sans interruption depuis une vingtaine d’années.

Maintenant que l’UE se trouve aux portes de la Russie, que l’OTAN étend son envergure, les Etats autrefois à la botte de Moscou se tournent ouvertement vers l’occident. Cela complique encore la situation. Bien entendu, l’impérialisme russe ne saurait le tolérer. Disposant d’un siège permanent au Conseil de Sécurité avec droit de véto, la Russie se trouve en position de force et de refuser tout compromis qui lui serait un tant soit peu défavorable.

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Commentaires
M
"Les Ossètes séparés, les Abkhazes rattachés à la Géorgie"<br /> <br /> C'est faux, ces territoires ont toujours étaient à la Géorgie.
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Z
Bonjour mon ami,<br /> je viens de lire ce que tu as mis sur la Géorgie, pourquoi vouloir tjs le pouvoir du voisin, pourquoi vouloir tjs ce que l'autre a !!!! on dirait des gosses à qui on a privé de son jouer !!! ca me révolte tant de haine! ne peut on pas vivre sans s'entretuer....
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