Frédéric Michalak
Entre les élections régionales et l’adoption de la
couverture sociale aux Etats-Unis, la nouvelle parait bien indigente. Le XV de
France a remporté le Grand Chelem.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’équipe le doit plus aux circonstances
et à l’extrême faiblesse des adversaires qu’à une réelle force.
Dans cette euphorie tout à fait disproportionnée, on en oublie qu’on ne reverra plus un joueur sous le maillot bleu : Frédéric Michalak.
Avec Dimitri Yachvili, il a formé la meilleure charnière de ces dix dernières années. Pourtant, ils n’ont joué que vingt fois ensemble. Les choix des sélectionneurs sont parfois contestables et souvent déroutants. Si Bernard Laporte a été un bon entraineur quand il a introduit la discipline dans le XV, il n’a pas brillé par ses choix. Que dire du rappel de Delaigue à la place de Michalak alors qu’il n’était même plus titulaire dans son club et qu’il n’y avait pas un manque ? Pendant cette parenthèse insensée Michalak, que les commentateurs du monde du rugby voyaient comme le principal rival de l’Anglais Johnny Wilkinson, n’a pas pu s’aguerrir au niveau international contrairement à l’ouvreur à la rose. Après il a été mis en concurrence et d’autres ont été sélectionnés comme demi d’ouverture des tricolores. Avec des blessures, inhérentes au sport de haut niveau, il n’a plus jamais été sélectionné régulièrement et n’a pas retrouvé son meilleur niveau. 54 sélections pour Fred à comparer avec les 84 de Wilkinson.
Comble de malchance, alors qu’il venait d’être rappelé pour
sa polyvalence, Frédéric Michalak vient d’être blessé et ne pourra sans doute
plus jouer. Saluons le pour le plaisir qu’il nous a donné, notamment lors de la Coupe
Autre malchanceux et malaimé des sélectionneurs, Dimitri Yachvili. Ses 41 sélections ne pèsent pas lourd face aux 91 sélections de son vis-à-vis irlandais Peter Stringer. Joueur impressionnant, élégant, consciencieux et sympathique, que demander de plus ?
Avec Michalak, il a joué 20 fois pour le plus grand plaisir
de tous. Ils ont gagné ensemble 17 fois (plus un match nul) dont quatre fois
lors du Grand Chelem de 2004. On éprouve un pincement au cœur en pensant au
carton qu’ils auraient fait s’ils avaient joué davantage ensemble notamment
lors du Tournoi de 2007 et de la
Coupe
Yach et Fred : un grand bravo et des regrets
Une pensée pour un autre qui ne retrouvera plus le maillot bleu : Jean-Baptiste Elissalde, 35 sélections, le seul vrai rival de Yach. Marc Lievremont a décidé de ne plus le retenir à cause de sa petite taille. On appréciera. En tout cas, heureusement qu’il était là pour sauver l’honneur lors du Mondial de 2007. La vertu est rarement récompensée.