Maurice et Serge
« Moi, quand je vois le printemps, je souhaite vraiment
Que dans l’autre monde il y ait un paradis »
Cette chanson de Colette Magny me revient en ce jour où je me dis que mon ami Serge aurait eu 70 ans. Je me dis que, mon ami Maurice, mort il y a peu, l’a peut-être rejoint. Du moins, je veux le croire. Je n’arrive pas à croire en un Dieu tout puissant et bon quand je regarde autour de moi et quand je pense à tout ce que je sais. Peut-être à cause de ça, j’ai envie de croire qu’il y a un endroit où tous ceux que j’ai aimés et qui m’ont aimé se retrouvent et font connaissance. Si un tel endroit existe, peut-être que ça s’appelle le paradis.
Pendant quelques petites années, Serge a été si intensément le frère que je n’ai jamais eu. Maurice, l’homme au tracteur bleu, au sourire ineffaçable a été comme un oncle bienveillant tel qu’il en existe dans l’islam. L’un croyait au Ciel un peu naïvement sans doute. L’autre n’y croyait pas. L’un a cru se donner un peu d’avance en tâchant d’éloigner le mauvais sort qui s’acharnait sur lui. L’autre a bâti une vie qui se voulait à l’abri des coups du sort. Celui qui croyait au Ciel, celui qui n’y croyait pas, tous deux sont vivants dans mon cœur avec mes maîtres Pierre Poitrimol et Jean-Marie Floch et puis Jean, le petit cordonnier et tant d’amis qui ont partagé avec moi.