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la lanterne de diogène
1 septembre 2010

Laurent Fignon a fait une chute mortelle

 

Après Bernard Giraudeau et Alain Cornau, c’est le troisième cancéreux qui meurt cet été. Je n'oublie pas Kriss, la caresse pour les oreilles. On parle d’eux parce qu’ils sont connus mais combien d’autres sont partis. Nous connaissons tous au moins un cancéreux et, chaque fois, nous avons peur en croisant son regard qu’il lise notre crainte que ce soit la dernière. Nous avons honte de l’enterrer par anticipation. Pourtant, c’est une réelle affection qui nous anime et nous aimerions pouvoir faire quelque chose pour que ce moment se renouvelle. Après la rencontre, nous nous interrogeons : pourquoi elle ? pourquoi lui ? On ne lui connaissait aucun vice cancérigène, aucun environnement défavorable. Alors pourquoi ?

 

La maladie, l’injustice de la maladie devraient faire de nous des révoltés permanents et non des résignés. La nature elle-même porte l’injustice. L’Homme, malgré de belles tentatives pour corriger les inégalités et les injustices naturelles n’est pas parvenu à rendre la vie supportable. Les connaissances, après cinq mille ans de science, de civilisations, de philosophie, auraient dû nous permettre d’effacer les injustices afin de nous consacrer à la lutte contre les maladies.

 

Le cancer continue de faire peur et de dégoûter : un pourrissement des cellules, souvent les cellules des entrailles. En plus, contrairement à d’autres graves maladies qui frappent davantage les artistes, le cancer s’attaque à n’importe qui, même aux pauvres, même aux gens sympas, même aux sportifs professionnels, même aux chanteurs de charme, même aux « beaufs ». Il ne suffit pas de ne pas fumer pour l’éviter. Il ne suffit pas d’avoir un comportement sain pour ne pas contracter le cancer ou le paludisme. D’ailleurs, une vie de bâton de chaise qui finit dans la maladie assure un statut enviable de rebelle contre l’ordre social. Ça explique probablement que certaines pathologies soient plus médiatiques que d’autres. 

 

Laurent Fignon était un cycliste longtemps au service d’Hinault, il a fallu l’abandon de celui-ci pour qu’il puisse jouer sa carte et gagner le Tour. Son caractère a fait de lui un sportif exceptionnel tellement proche de nous lorsqu’on a l’a vu effondré sur le pavé des Champs-Elysées alors qu’il venait de perdre lors de la toute dernière étape pour huit secondes un autre Tour de France qu’il avait dominé de la tête et des épaules. Laurent Fignon avait conservé son franc-parler pour commenter le cyclisme professionnel et sa maladie.

Salut le champion ! fignon3

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