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la lanterne de diogène
14 septembre 2010

France-Inter nous ennuie tellement

On n’avait pas envie d’hurler avec les loups contre la rentrée d’Inter. Combien de grilles nouvelles nous ont déçues dans le passé quand on n’entendait plus une émission qu’on aimait bien ? Pourtant, l’intérêt constant des internautes pour les médias et, principalement, France-Inter ne se dément pas, au point qu’il faudrait envisager un blog consacré à la station payée par nos impôts.

 

D’abord, dès lundi 30 août, on a perdu le rendez-vous culturel matinal de Vincent Josse. C’était un peu bobo, très parisien mais on aimait se prendre pour « les précieuses ridicules » en apprenant ce qui se passait à Paris. La visite de la bibliothèque personnelle permettait de renouveler un peu le genre d’entrevue avec une vedette de l’actualité. Maintenant, on a Pascale Clark pendant une quarantaine de minutes. A chaque rentrée, elle grignote un peu. La première année en poussant Colombe Schneck pour une demi-heure et cette année en poussant Vincent Josse pour récupérer l’autre demi-heure. Le rendez-vous sur l’actualité des médias occupant la fin de la session avec Guillaume Erner.

 

Si l’on prend la première semaine, on trouvait, parmi les invités, Arlette Chabot. C’était l’actualité. On jette un peu d’huile sur le feu, histoire de montrer son indépendance vis-à-vis d’un pouvoir qui a, peut-être, voulu évincer la directrice de l’information de France 2 et son remplacement. C’est vrai que ces choses-là n’arriveraient pas sur France-Inter…Pascale Clark écoute-t-elle seulement France Inter ? Sait-elle ce qui s’y passe en dehors de sa tranche horaire ?

 

D’abord, elle rappelle à son invitée, Arlette Chabot, son âge, proche de la retraite qui fait qu’elle devra rempiler compte-tenu de la nouvelle loi. Qu’auraient dit les Chiennes de garde si un homme avait insisté à ce point sur l’âge, présenté comme de l’expérience en session de rattrapage mais régulièrement remis sur le tapis ? Pascale Clark ne se refait pas. Elle n’a jamais supporté les femmes plus célèbres qu’elle.

 

Surtout, elle insiste sur la nomination du PDG de France 2 par le président de la république qui, selon elle, constitue une tâche originelle et autorise un légitime soupçon d’intervention élyséenne et de censure politique. Pascale Clark en sait quelque chose vu que c’est à la suite de la nomination par l’Elysée du PDG de Radio France qu’elle se voit confier une émission sur France-Inter où on lui a fait de la place. D’ailleurs, elle met beaucoup d’insistance pour essayer de lui faire dire qu’elle subissait des pressions politiques. Que dirait-elle si on lui posait la même question et si on lui demandait après Vincent Josse ?

 

Justement, parlons-en. Il faut attendre le samedi pour le retrouver, juste après le journal de 19 heures. Surprise, Vincent Josse consacre son émission à Jean-Marie Banier. Là, on reste estomaqué. Qui avait entendu parler de ce bonhomme avant la sordide histoire familiale qui touche la première fortune de France ? On espère entendre des choses intéressantes sur cet artiste qui excelle dans la photo et la peinture. En fait, on entend un échange sur un ton bas, presque d’outre-tombe, lent et sur n’importe quoi : la façon dont est rangé l’appartement, l’orientation des pièces. Banier répond à Vincent Josse : « Vous êtes très con. Vous le savez, ça. ». Compte-tenu de l’atonie du dialogue, difficile de savoir si c’était une question ou une affirmation. Et ça continue. Il parle même de ses excréments. Quand ça se termine, on se demande ce qu’on a appris sinon que ça va continuer la semaine prochaine. En effet, on descend dans la rue et l’artiste interpelle des personnes de couleur. Toujours la même absence de ton, la même absence de fil conducteur, la même absence de projet. Pour tout dire : la même absence d’intérêt. C’est d’un ennui mortel. Outre que le personnage n’est pas intéressant, le journaliste ne le rend pas plaisant ou sympathique. On ne rêve pas, on ne s’évade pas. On se cultive encore moins. Consternant.

 

Deux exemples parmi d’autres des nouvelles émissions –pardon, des nouvelles « fenêtres » –sur Inter. Est-ce là le nouveau style de la station, le nouveau ton ?

C’était bien la peine d’en appeler à Victor Hugo et à Kundéra. En fait, le pire de France Inter est accentué. Il n’y a pas de rythme, pas de dynamique. On écoute une sorte de France-Culture animée par des journalistes et des copains en lieu et place des universitaires qui se succèdent dans l’autre station. Les animateurs ne s’occupent absolument pas des auditeurs. Ils ont envie de rencontrer quelqu’un, ils bavardent avec et nous devons nous convaincre que c’est de la culture. Ils ont beaucoup de chance d’être payés pour discuter avec les gens qu’ils aiment mais les auditeurs en ont beaucoup moins. Que ce soit avec Clark ou Josse, on subit presque quarante minutes d’entretien, sans thème particulier, sans que ce soit toujours lié à l’actualité (et laquelle…). On a vraiment l’impression de subir les humeurs des producteurs parfois contrariées par l’indisponibilité des invités. Quand on n’arrive pas à avoir la personne voulue, on prend celle qui peut venir à ce moment-là…

 

Après maintenant quinze jours, on entend une station de radio sans style particulier, avec des tranches horaires sans lien entre elles, des animateurs qui s’ignorent encore plus qu’avant voire qui se méprisent. Bien entendu, nombre d’émissions sont intéressantes mais l’ensemble manque d’un minimum de cohérence. Ça ronronne : même les « jingles » ont été adoucis. C’est d’un ennui mortel. Dans Victor Hugo –mis en exergue –il y a du rythme ! Que ce soit en poésie, bien sûr, mais aussi en prose, ça bouge, c’est plein d’images qui vivent sous nos yeux au fil de la lecture. On s’intéresse aux personnages. On a envie d’en savoir plus. Sur France-Inter, c’est le contraire. Ça parle, ça bavarde, on perd le fil quand il y en a un, on attend que ça finisse pour écouter les informations ou parce qu’on pense que le sujet de l’émission d’après sera plus intéressant ; et encore, parce que c’est le début. Une fois qu’on connaitra les émissions, on se dispensera d’écouter la plupart d’entre elles. Raison de plus pour mettre un bon disque et ouvrir un bon bouquin.

 

En cherchant sur l’Internet, on trouve

http://www.marianne2.fr/Banier,-le-butin-de-la-Republique-les-journalistes-l-adorent,-la-rue-un-peu-moins_a197214.html?preaction=nl&id=2940408&idnl=26073&

en rapport avec un des sujets.

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Commentaires
G
sur france inter maintenant très ,trop souvent je m'ennuie puis finis par éteindre le poste .C'est bien désolant
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la lanterne de diogène
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