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la lanterne de diogène
14 octobre 2010

Font et Val sur Inter : la radio absente d'Internet et les chroniqueurs trop présents à la radio

Rarement la radio n'avait suscité autant de commentaires. La Lanterne de Diogène a été cité par L'Express, ce qui constitue une reconnaissance du sérieux de ses analyses et de ses sources.

http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/ces-auditeurs-decus-par-la-parlote-de-france-inter_921105.html

Concrètement, cela nous incite à scinder un article et à en extraire des paragraphes pour faciliter la lecture, compte-tenu du déroulement du blog. Le corps de l'article sera publié d'ici quelques jours.


Yves Mourousi remporte toujours un succès régulier depuis la publication de l’article. Raison de plus pour épingler la talentueuse Eva Bettan qui, lors de son hommage à Chabrol, a diffusé trois fois des extraits d’Inter-Actualité Magazine sans citer une seule fois le nom du journaliste Yves Mourousi ni celui de Sophie Dumoulin qui occupait son poste des années avant elle. En revanche, Michel Polac a été nommé et c'est très bien. Toujours le problème de France-Inter qui a honte de son passé et qui l’ignore probablement plus encore. Dans cet environnement, comment s'étonner que les dirigeants actuels tout comme leurs collaborateurs s'éloignent de la route tracée par les grands noms de la station et que certains citent volontiers pour leur rappeler d'où ils viennent et pour leur dire qu'ils ne sont pas sur un simple média radiodiffusé mais dans une maison qui a une histoire et des auditeurs qui ont de la mémoire ? Ceux qui occupent l'antenne aujourd'hui aiment se dire : qu’est ce que je suis bon(ne) !

Cela introduit parfaitement notre démonstration sur l'anonymat des animateurs et des journalistes de la radio. Yves Mourousi n'a commencé à faire parler de lui que depuis son arrivée au journal de 13 h sur TF 1 (publique) en 1975.


L'article de Télérama n° 3167 du 22 septembre 2010, repris en partie sur

http://www.telerama.fr/radio/france-inter-grand-corps-fragile-extraits,60522.php

indique à propos des débuts de Philippe Val à l'antenne : « C'était au début des années 1990. Philippe Val, chroniqueur, avait perdu son rendez-vous au prétexte que Font, son compagnon de scène, était accusé de pédophilie. Jean-Luc Hees avait alors décidé, contre l'avis de sa direction, de l'inviter régulièrement dans son émission... » ce qui est complètement faux.


« Synergies » a débuté à la rentrée 1990 avec la chronique de Philippe Val tous les vendredis un peu avant 19 heures et pas comme « invité régulier ». Auparavant, il formait un duo de chanteurs contestataires avec Patrick Font puis avait relancé Charlie Hebdo. A son arrivée, il tenait sa légitimité pour avoir créé l'hebdomadaire satirique La Grosse Bertha en pleine crise irakienne. Il effectuait alors ses débuts dans le journalisme. On connait la suite.

font_et_val_2Quant à Patrick Font, il a commencé en même temps à la radio dans l'émission de Laurent Ruquier « Rien à cirer » qui remplaçait « L'Oreille en coin-dimanche matin » suite à un différend entre MM. Jean Garetto et Pierre Bouteiller, le nouveau directeur d'Inter. Il a cessé sa collaboration suite à des déboires judiciaires en 1996 tandis que Philippe Val poursuivait sa chronique dans « La Partie continue » d'Albert Algoud après le départ de M. Hees pour la direction de France-Inter. Il a été maintenu dans la même tranche horaire sous Frédéric Bonnaud mais a dû s'exiler le vendredi matin quand Jean-Marc Four a créé « Et pourtant, elle tourne ».


Personne n'a protesté, à l'époque, contre le licenciement d'Albert Algoud et son remplacement par M. Bonnaud. En revanche, quand il a été lui même licencié faute d'audience, cela a provoqué un tollé alors qu'il avait trouvé tout à fait normal que l'émission de Daniel Mermet soit déplacée en 2006 pour lui laisser deux heures « consacrées à la culture ». La chronique de Philippe Val sur une antenne qu'on disait volontiers avoir été reprise en main suite au licenciement de M. Jean-Luc Hees donnait une illusion d'équilibre politique.


On cherche en vain sur l'Internet des renseignements exacts sur les protagonistes. Sur Wikipédia, l'article consacré à Jean-Luc Hees est une suite d'approximations sans que l'avertissement habituel ne figure en haut de la page. Pareil pour quelques grands noms qui font l'objet de quelques lignes. Cela montre tout simplement qu'avant la polémique de l'été 2010 et les soupçons d'interventions de l’Élysée qui pèsent sur le PDG de Radio-France depuis sa nomination directe, le public ne connaissait pas Jean-Luc Hees ni ne s'en préoccupait. On s'est réveillé après la décision calamiteuse de nommer directement les PDG de l'audiovisuel d’État par le Président de la République. Depuis, le moindre changement, la moindre décision est interprétée comme une intervention du palais présidentiel dans un climat de malaise politique et de régression sociale.


D'une manière générale, le monde de la radio est superbement ignoré. Un type comme Jean-Pierre Gaillard n'a été connu qu'en toute fin de carrière quand il a collaboré à LCI alors qu'il annonçait les cours de la bourse depuis 40 ans sur France-Inter. Un autre exemple : Patrick Burgel est probablement le meilleur imitateur et le plus complet de ces dernières décennies. Comme il n'a jamais fait de spectacle et a toujours travaillé dans  « L'Oreille en coin-dimanche matin », il est resté totalement inconnu.


Les mémoires écrites par les grands noms de la radio n'ont jamais eu le moindre succès que ce soit celui de Bernard Grand, de Claude Guillaumin, de Jacques Sallebert, d'Yves Mourousi (tant qu'il évoluait sur France-Inter), José Artur, Didier Varrod etc.


Quand M. Hees prétendait que dans trois mois, on ne parlerait plus du départ des deux humoristes du matin, il se fondait probablement sur l'expérience du passé. Lorsqu'il a été renvoyé de la direction d'Inter, on s'était ému de la reprise en main par la droite mais pas plus que ça. À chaque changement, des cadres et des animateurs partent quand d'autres arrivent. Personne n'a bougé non plus lorsque, à la rentrée suivante, Jean-Louis Foulquier a découvert qu'il n'avait plus d'émission lors de la conférence de presse. Même si son émission faisait plus que ronronner malgré le renfort des rappeurs et de sa propre fille, Ambre, on pouvait souhaiter une fin plus digne pour le créateur d'un des plus grands festivals de l'été, repris dans nombre de pays d'Europe et au Canada : les Francofolies. Lors de cette même rentrée, Macha Béranger avait été priée de rester couchée. Il est piquant de lire aujourd'hui le rappel de son éviction dans des articles pour dénoncer la direction actuelle de MM. Hees et Val.


En constatant que des médias en ligne tiennent désormais une véritable rubrique France-Inter, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un règlement de compte avec M. Val comme l'attestent les détails sur sa vie privée que le public ne connait pas.

Comme beaucoup d'humoristes, Philippe Val a un caractère plutôt autoritaire et un comportement plutôt intolérant. On ne s'étonnerait pas qu'il ait engendré de telles acrimonies à son endroit sans compter des jalousies inévitables quand on évolue dans le milieu qui était le sien il y a encore deux ans.

http://www.mediapart.fr/article/offert/551f13597a992a2cb621ea8d7f963db5


http://leplanb.org/arsenal/les-grands-esprits-pensent-comme-val-2.html


Nous avions, ici, mis en évidence les travers du chroniqueur à la mode ce qui nous met à l'aise pour ne pas l'accabler maintenant que tous se rendent compte de sa personnalité profonde qui ne dérangeait personne tant qu'il restait un chanteur confidentiel ou un chroniqueur original.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/07/08/2256761.html


La radio est un métier qui ne s'improvise pas. Il ne suffit pas d'être cultivé (ou de se prétendre tel) et d'avoir des idées pour prendre la direction d'une antenne. De toute évidence, M. Val n'est pas fait pour ça. Déjà, il aurait été judicieux pour lui de commencer par produire une émission avant de diriger les autres. Les Gérard Lefort, Philippe Colin (qui a débuté en même temps que lui), Kathleen Evin ou, encore avant, Didier Varrod ont commencé par une chronique avant de se voir confier une véritable émission. C'est comme cela que des pièces rapportées apprennent le métier. D'autres ont été assistants de grands producteurs comme Eve Ruggieri ou ont débuté sur des radios locales comme Laurent Ruquier. Philippe Val, lui, est passé d'un billet d'humeur de cinq minutes et d'intervenant régulier dans une émission d'une station privée à la direction de la radio nationale. Il ne lui arrive que ce qui devait arriver.

http://www.acrimed.org/article2485.html


http://www.acrimed.org/article2561.html


La confusion entre les chroniqueurs et les salariés existe depuis plusieurs années surtout depuis la multiplication des billets d'humeur présents dans la plupart des émissions sous l'ère de M. Bouteiller. Beaucoup d'auditeurs ne font pas la différence entre un journaliste maison ou fraichement recruté, faisant ses huit heures, et une personnalité extérieure assurant une chronique. Pour eux, c'est une voix de leur radio préférée et l'arrêt d'une chronique équivaut à un licenciement. L'effet pervers de ce glissement fait que la couleur d'une station de radio est donnée par un chroniqueur et non par l'ensemble des producteurs et de la rédaction. Pendant longtemps, Guy Carlier a symbolisé le ton d'Inter alors qu'il n'était qu'une pièce rapportée et que ses propos ne reflétaient que son humeur du jour. En mettant en avant les humoristes ou un Jean-Marc Sylvestre autrefois, on réduit France-Inter à des minutes éparpillées tout au long de la journée et qui prennent le dessus sur les programmes.


On entend peu les auditeurs fidèles. Certains se sont laissés embarquer dans des mouvements qui dissimulaient mal les arrière-pensées. La plupart en ont vu d'autres et prennent leur mal en patience.



On retrouve les épisodes précédents :    http://lanternediogene.canalblog.com/archives/medias/index.html



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Commentaires
B
D'ou tenez-vous que je n'ai jamais fait de spectacle ? Je viens récemment de dépasser le 6000ème en 42 ans et le 800ème pour le dernier "IMAGINER donne la MIGRAINE" Je fais, depuis que j'ai quitté l'oreille en coin, le plein de presque toutes les salles ou je me produit sans problème et les gens viennent sans aucune publicité. Surtout pas de télé, j'ai horreur de ça (sauf comme comédien j'ai tourné environ 60 films et téléfilms) vous voyez que je n'ai pas disparu. Simplement, j'ai toujours refusé de faire la pute ! Amitiés
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P
Je tombe par hasard sur votre commentaire disant que je n'ai jamais fait de spectacle ! Vous devriez sortir plus souvent. en 40 ans de carrière je suis monté plus de 6000 fois sur scène, seul la plupart du temps. Je n'ai, depuis l'oreille en coin, jamais eu besoin de la moindre pub pour remplir un théatre de province moyen (6/800 places) sans problème. Regardez mon site, j'y ai mis de larges extraits de mon spectacle actuel "IMAGINER donne la MIGRAINE" que j'ai déja joué 711 fois. Je joue dans le monde entier pour des francophones de ma génération (sexa) et je m'en porte très bien ! Merci de rectifier, ce qui serait honnète de votre part.
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F
Contrairement à ce que vous écrivez Philippe Val n'a pas créé La Grosse Bertha dont j'ai été un des co-fondateurs avec Jean-Cyrille Godefroy et Cabu. Philippe Val n'était qu'un rédacteur comme les autres, statut qui lui a vite posé problème puisqu'il a vite intrigué pour s'emparer des commandes du journal. Une seconde nature chez lui.<br /> françois forcadell<br /> premier rédacteur-en-chef de la Grosse
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