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la lanterne de diogène
29 janvier 2011

Stade renommé

À l'occasion d'un commentaire du Premier Ministre, M. Fillon, on découvre qu'il se trouvait au Mans pour l'inauguration du nouveau stade de football. Rien que de très banal.

Voir. En fait, il s'agit du premier stade français qui porte le nom d'une marque commerciale : en l'occurrence une société d'assurance qui bénéficie du statut de mutuelle. Au passage, on note l'apparition d'un nouveau terme à consonance anglaise le « naming ». On peut penser que ça vient de « name » en anglais qui veut dire « nom ». Tout ça pour dire qu'on a nommé un stade.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/01/10/20088566.html

On peut quand même s'interroger sur la présence du chef du Gouvernement de la République pour faire la promotion d'une marque commerciale dans laquelle l'Etat n'a pas de participation. Est-ce à dire que les ministres font de la publicité. Il y a un précédent. M. Bernard Laporte apparaissait dans des publicités pour des stylos et de la charcuterie alors qu'il avait été nommé ministre mais qu'il entrainait encore la sélection française à la Coupe du Monde de rugby en 2007.

Visiblement, ça ne choque personne. C'est significatif de l'importance prise par la publicité dans notre vie quotidienne. C'est devenu une banalité. En plus, en France, les noms de marques sont utilisés comme noms communs. L'exemple le plus connu est le Frigidaire (réfrigérateur ou frigo) mais il y a aussi le Klaxon, le Thelma, le Calor, la Kronenbourg, les Nike ou les Adidas, le Nutella, les Kinder etc. Tous ces noms sont utilisés pour désigner un objet qui peut être décliné sous une autre marque. On parle de « lait Nestlé » pour n'importe quelle marque de lait concentré sucré ou de « lait Gloria » pour n'importe quelle boite de lait concentré. Le propriétaire de la marque Frigidaire ne peut pas l'exploiter sur le marché français. Personne n'achèterait une machine à laver encore moins un radiateur ni même un frigo de marque Frigidaire.

Maintenant, on voit la dérive avec les noms de stades. Désormais, les reporteurs sportifs citeront les marques, gratuitement et sans scrupule à chaque fois qu'ils évoqueront leur présence dans le stade en question. Ils ne diront plus : « le stade du Mans », par exemple, mais citeront intégralement son nom commercial, voire insisteront lourdement. Ça fera plus gai, sans doute. Déjà, les courses de voiliers donnent lieu à une véritable débauche de marques. Il suffirait de citer le nom du skippeur. Eh bien non ! Il faut que le commentateur énonce intégralement le nom commercial du bateau y compris quand il paraît tout à fait ridicule pour évoquer un voilier (William Saurin, Groupama etc.)

En d'autres circonstances, il suffit de tourner la page de publicité ou de couper la radio au moment des publicités. Cette fois, on devra supporter cette publicité gratuite et obsédante à l'occasion de la lecture d'un article ou en écoutant un bulletin d'information. 

Cette nouvelle intrusion de la publicité est insupportable car, au contraire de beaucoup d'autres, elle est inévitable.

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