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la lanterne de diogène
22 février 2011

Francophonie ou mondialisation libéraliste

Le professeur Luc Collès dresse un état des lieux de la diversité culturelle des plus pertinents et sans omettre les craintes qu'elle peut engendrer. Nous nous montrerons plus réservés quant au rôle de la Francophonie pour accompagner et favoriser la diversité culturelle.

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2011/02/09/20313767.html


Il est séduisant de vouloir opposer une alternative constituée de peuples qui choisiraient comme ciment culturel une langue commune qui serait le français. On voit combien, aujourd'hui même, le prestige de l'Histoire de France et de la culture française demeurent parmi les peuples qui se vivent opprimés. C'est le mot « dégage », en français dans le texte, qui est repris par la rue tunisienne et non son équivalent dans l'arabe dialectal de Tunisie. Ce « dégage » semble se répandre au Caire, Aden et ailleurs encore. Même s'il y a lieu de tempérer l'habituelle arrogance des Français qui s'imaginent faire la révolution par personnes interposées dans les pays arabes, il faut prendre en compte l'universalité de la Révolution de 1789 et ce qu'elle représente encore pour tous les peuples du monde avec, une fois les errements passés (Terreur, empire, Restauration etc.) l'installation d'un style de vie qui contraste avec la superficialité et le caractère essentiellement éphémère du modèle anglo-américain. Ce n'est surement pas un hasard si le pavillon de la France a été le plus visité à l'Exposition Universelle de Shangaï.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/11/05/19521460.html


On a envie de se réclamer de la francophonie comme pour défier une mondialisation qui se caractérise par un système capitaliste sans retenue, une monnaie, le dollar et une langue, l'anglais. Dans la réalité, on est loin de ce rêve possible. En écartant l'objection selon laquelle la francophonie serait une nouvelle forme de colonialisme (dixit Kapet de Bana), on doit quand même prendre en compte que nombre de membres de l'Organisation ont adhéré afin de bénéficier de crédits de la part des pays francophones du Nord et espèrent pouvoir y envoyer facilement leurs étudiants. Surtout, la France, principal membre et animateur de l'OIF en est singulièrement celui qui déploie le moins d'énergie dans le développement d'un espace interculturel. D'abord, en France, la défense de la langue et de la culture est contestée et tournée en ridicule par ceux-là même qui forment l'avant-garde de la lutte contre le capitalisme et l'oppression que représente ce système pour tous les peuples du monde.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/01/10/20088566.html


Ensuite, à l'étranger, la France ferme ses représentations culturelles ou les laisse entre les mains de personnes qui ont trouvé là une sinécure exotique et ne s'occupent que très vaguement du rayonnement du Français dans le pays où ils se trouvent. La diffusion de livres ou simplement de journaux n'est absolument pas facilitée dans les pays francophones d'Afrique de l'ouest, par exemple. La coopération technique apparaît davantage comme un souvenir de l'administration coloniale et se trouve en concurrence avec le dynamisme des firmes privées anglo-saxones aidées par les conseillers économiques de leurs ambassades.

Il n'est que de voir l'incompétence des décideurs concernant ce qu'on appelle « l'audiovisuel public extérieur ». L'ambition de départ était de créer une CNN à la française mais sans beaucoup de moyens. Rapidement, l'objectif est devenu ouvertement le regroupement des radios et télévisions afin de réduire le personnel. Le résultat, c'est que RFI (Radio France Internationale) se trouve privée de moyens financiers et surtout humains pour assurer un lien radiophonique francophone au niveau mondial.


Les événements du Caire ont mis en avant l'incapacité des services consulaires français à protéger (en cas de risques supposés au début) les Français d'Égypte. On voit mal, alors que le minimum de la raison d'être de ces services n'est pas assuré, comment ils feraient preuve de zèle dans la promotion de la langue et de la culture. Enfin, la politique d'immigration de la France restreint les visas pour les nombreux étudiants qui visent l'excellence en souhaitant parfaire leurs études en France. Devant les tracasseries, une fois passé le découragement qui, soit dit en passant, blesse profondément les jeunes et est ressenti douloureusement par toute la population, ils se tournent tout naturellement vers les autres pays qui les accueillent à bras ouverts, conscients des retombées économiques qui accompagneront le retour au pays d'étudiants formés chez eux et qui parleront un anglais parfait qui affaiblira un peu plus le poids de la francophonie et du modèle culturel qu'elle véhicule.


Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'il existe dans nombre de pays une véritable demande traitée par le mépris par la France. Ces pays ont rejoint, dès l'origine la Francophonie mais peinent à construire cet espace de diversité culturelle dont le français pourrait être un gluon fertile. Pourtant, beaucoup de gens y croient et y croient d'autant plus qu'ils en ont besoin. Les professeurs de français langue étrangère mènent au jour le jour un combat malaisé tant la tâche ne consiste pas seulement à enseigner une langue difficile (ce qui n'est pas le moindre des problèmes pour construire une francophonie fraternelle) mais un art de vivre et une ouverture à l'autre. L'autre étant le plus souvent celui qui reçoit cet enseignement.

Le paragraphe de Luc Collès consacré aux « littératures francophones » est particulièrement remarquable à ce sujet.


Bien sûr, la France n'est pas le seul pays francophone mais il en forme la matrice. Les autres puissances francophones ont d'autant plus de mérite de promouvoir la francophonie quand la France, dans les faits, s'en désintéresse ou, soit dit en termes diplomatiques, ne s'en donne pas les moyens. En général, les autres puissances francophones se trouvent en situation de cohabitation avec une langue majoritaire parfois agressive. C'est le cas du Canada, de la Suisse dans une moindre mesure et, depuis peu, de la Belgique. Pour ces peuples, la défense et la diffusion du français est une question de survie qui dépasse largement le cadre du parler. Forts de leur potentiel économique dans une union de pays en voie de développement, ils ont à cœur de trouver des partenaires avec lesquels ils se trouvent des points communs. En effet, le français est parfois la langue officielle des membres de la francophonie mais n'est pas la langue maternelle de la majorité de la population. Il y a une diversité qui prend, parfois, l'aspect d'une concurrence. Plutôt qu'un affrontement stérile, il vaut mieux rechercher les apports mutuels de chaque culture sans perdre de vue l'objectif qui devrait être la constitution d'un espace de tolérance culturelle, d'un art de vivre qui respecte les terroirs et la recherche de tout ce qui nous réunit.


La culture humaniste nous enseigne que l'humanité forme un tout et qu'il est vain de vouloir se combattre. Rabelais a écrit des pages sublimes sur le sujet.  Ce n'est peut-être pas un hasard si l'on a retenu de lui, essentiellement les pages sur les plaisirs de la table. Elles illustrent cet art de vivre francophile et complètent admirablement l'engagement humaniste. C'est ce respect de l'autre, cette diversité qui fait l'attrait de la francophonie malgré les obstacles. Ces obstacles sont de deux ordres : extérieurs lorsqu'ils sont vulgairement appelés impérialisme anglo-américain au service du capitalisme mais aussi internes. Outre les griefs déjà mentionnés, on trouve la pensée unique et l'abandon par la France de la défense de sa culture. Paradoxalement lorsque la France fait mine de défendre sa culture et sa langue, c'est pour prendre la forme d'une arrogance devenue proverbiale et qui décourage l'espoir d'une autre mondialisation respectueuse et interculturelle.


Enfin, nous pourrions compléter nos réflexions par ce petit texte d'Edouard Glissant qui, à  la diversité préfère l'unité du monde*.


Un autre monde est possible. C'est le credo de tous les altermondialistes. Or, l'expérience montre une forte inhibition face à la mondialisation libéraliste. On espère, mais on n'y croit pas beaucoup. Quand il s'agit de passer à des actes concrets, ils restent souvent anecdotiques. Les objectifs et les moyens sont éparpillés. Pour revenir à notre propos sur la Francophonie, on veut bien, en France, partir en croisade, défendre le cinéma français et le roquefort. Seulement, dans la vie quotidienne, bien peu de moyens sont mobilisés. Prenons des exemples concrets. L'anglais a été imposé pour les conversations entre pilotes et aiguilleurs francophones sur le territoire français. Sur les vols intérieurs, les annonces sont traduites en anglais et les annonces dans le métro parisien sont aussi traduites en anglais depuis quelques années. C'est le seul pays possédant une langue unique et largement diffusée qui s'oblige à cette contrainte. Les tentatives pour obliger l'usage du français se heurtent systématiquement à l'opposition du Parti Socialiste qui crie à la « mesure anti-jeunes ». Or, les jeunes en question n'utilisent pas des termes anglais  par goût personnel mais parce qu'on ne leur propose pas autre chose. Lorsqu'on qu'une nouveauté apparaît, elle est souvent déjà nommée en anglais. Quand on avance une traduction, elle est aussitôt ridiculisée. On préfère un mot mal prononcé en anglais.  Souvent, il ne s'agit d'ailleurs pas d'une traduction mais d'une véritable définition en français ; ce qui, évidemment, ne peut pas convenir pour un usage quotidien. Qu'on songe que « podcast » est traduit par : »téléchargement en vue d'une balado-diffusion ». Une demi-ligne pour un mot. Le résultat est garanti. Il suffirait pourtant de proposer « podchargement » par analogie avec téléchargement.


Les Français mettent une évidente mauvaise volonté à défendre leur langue. Autrefois, le gouvernement avait décidé de s'y atteler. Il a nommé une commission chargée de trouver des équivalents aux mots étrangers. Cette initiative contient à elle seule tous les blocages. D'une part, on nomme une commission et l'on sait, en France, que lorsqu'on veut enterrer une réforme, on nomme une commission. Ensuite, c'est mépriser souverainement tout le travail effectué par les autres pays francophones et notamment le Québec pour se doter de mots français. Ce mépris pour « nos cousins canadiens » et cette suffisance envers  « nos amis belges et suisses » en dit long sur la volonté réelle de proposer une alternative à la mondialisation libéraliste alors qu'il existe une forte demande. Les candidatures à l'adhésion à l'OIF la reflète assez bien. On a davantage l'impression que, à travers la Francophonie, la France a trouvé un moyen d'être à la tête d'une organisation transnationale quand la CEE lui a échappé. Pour le reste, la pensée unique prévaut : il n'existe qu'une voie, l'ultralibéralisme et la langue qui l'accompagne, l'anglais. Dans un monde mondialisé, le français fait figure de langue régionale et l'OIF fait figure d'UNESCO du pauvre. Les peuples qui continuent de vouloir parler leur langues ou, à défaut, choisissent le français, sont en passe de devenir les Amérindiens de la mondialisation libéraliste.



Sur la Francophonie 2008

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2008/10/23/11075440.html


sur RFI

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/01/26/12237480.html


http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/06/17/14117357.html


http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/07/10/18547409.html


http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/02/15/20397687.html


sur Rabelais

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/07/31/2385449.html


sur les difficultés pour venir en France

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/02/25/17036720.html


sur l'indifférence des autorités françaises

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/02/15/12544672.html


http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/10/02/2812053.html

*Texte d’ Édouard Glissant :

 

Le poète du Tout-Monde

 

«J’appelle créolisation la rencontre, l’interférence, le choc, les harmonies et les disharmonies entre les cultures, dans la totalité réalisée du monde-terre.»(1) (Traité du Tout-Monde. Poétique IV, Gallimard, 1997).

 Homme de notre temps, homme de la Martinique, Édouard Glissant est un poète de tous les lieux et de tous les temps.

 

Le meilleur hommage que l’on puisse sans doute rendre à Édouard Glissant serait de le lire. Et c’est là un programme bien ambitieux tant l’œuvre est dense. Se résigner à en parler est prendre le risque de l’insuffisance radicale. Mais en parler, même s’il est mort, une fois pour toutes, le 3 février dernier, ce ne peut être en parler au passé, pas plus qu’on ne parle au passé des autres pierres de touche de la culture humaine. Homme de notre temps, homme de la Martinique, Édouard Glissant est un poète de tous les lieux et de tous les temps. On pourrait dire de Glissant qu’il est d’abord un poète. Mais on ne peut oublier la profondeur de ses essais, le foisonnement de ses romans, la puissance de son théâtre. On ne peut oublier non plus son engagement de toute une vie. Si sa poésie est rarement une « poésie engagée », si le jeu des mots et des sons l’emporte dans son travail sur toute considération utilitaire, il n’en demeure pas moins que le politique est, en un sens, antérieur chez lui au poétique. En un sens qui nécessiterait assurément des pages et des pages pour expliciter.

À l’heure où l’on nous rebat les oreilles de la « diversité », il n’est pas inutile de l’affirmer avec force : Glissant n’est pas un poète de la « diversité ». Il est même le contraire de cela : il est le poète de l’unité du monde. S’il a dans sa jeunesse revendiqué la « négritude » de son maître Césaire, s’il a ensuite revendiqué son « antillanité », il est d’abord – il devient ensuite, comme un aboutissement – le poète et l’homme du « Tout-Monde ». Sa Martinique natale le séduit d’abord par sa diversité, par son existence comme monde entier.

Ce n’est pas pour autant à travers une question d’esthétique ou de poétique qu’il rompt avec Césaire : c’est à travers une question politique. Alors que son ainé accepte le principe de la départementalisation des colonies antillaises de la France, Glissant demeure avec quelques autres un partisan de leur indépendance.

Cela lui vaudra quelques années d’exil : d’interdiction de séjour dans son propre pays, et de relégation sur une terre étrangère : l’hexagone français. Voilà bien une étrangeté, sans doute. Si, comme cela aurait pu, comme cela aurait dû avoir lieu, le Prix Nobel de littérature lui avait été attribué, on aurait parlé de Glissant comme d’un Nobel français, à l’instar de son compatriote Saint-John Perse, dont le rapproche sans doute plus d’une parenté. Et pourtant, évoquer Glissant comme un écrivain français a quelque chose d’incongru : la France fut son exil.

 

Qu’en est-il de sa langue ? L’écrivain algérien Malek Haddad, disant par métaphore : « La langue française est mon exil » ; il signalait ainsi sa relégation dans la langue du colonisateur, qui était la seule qu’il sût utiliser dans son travail de romancier. Mais au moins la langue arabe pouvait-elle se revendiquer d’un glorieux passé, et penser ainsi son avenir. Certains de ses contemporains, comme Rachid Boudjedra, pourront poursuivre en arabe une œuvre initiée en français. La langue maternelle de Glissant n’avait elle, dans son enfance, rien de cette gloire.

À peine certains esprits, par goût du paradoxe, tenaient-ils le créole pour une véritable langue. Ce n’est qu’à la génération suivante que des écrivains antillais, comme Raphael Confiant, pourront écrire dans leur propre langue. Le Français n’est pourtant pas pour eux une langue étrangère ; et lire Glissant, c’est aussi se promener dans les méandres les plus subtils de cette langue :

Nous parlons clair qui ne sommes poètes ni chanteurs fous

Notre voix fronce aux plis des bleus mahoganys

Nos contes s’éclaircissent de virer au van du soir

Les enfants les récitent d’un an à l’autre (2) (Pays rêvé, pays réel. Seuil, 1985).

 

Voilà donc Édouard Glissant : l’un des plus étudiés et des plus traduits des écrivains de langue française, mais plus à l’étranger que dans les frontières étroites d’un hexagone qui n’est le sien que parce que le monde entier souffle par sa bouche. Le monde est un. C’est sa grande leçon. Il lui arrive de penser que c’est précisément son antillanité, sa créolité, qui lui ouvre la possibilité même de cette posture : en tant qu’Antillais, il est dans sa propre chair le fruit, et peut-être l’aboutissement de la mondialité du monde. C’est la créolisation de l’humanité qui est son avenir, et même son présent : un présent qui est toujours devenir. Et la créolisation, c’est le contraire de l’universalité :

« Les cultures occidentales ont inventé la notion d’universel pour imposer en fait leurs propres «valeurs» comme valables pour tous et nous imposer la notion même de valeur. Cette catégorie d’universel est une tromperie complète. Les gens qui la prônent refusent la diversité du monde. » (3) (Citations extraites de l’entretien réalisé par Thierry Leclère, 7 juillet 2010, repris par lafauteadiderot.net)

 

Ou encore, et c’est bien de la même chose qu’il s’agit :

« L’une des fonctions essentielles du capitalisme libéral est de changer la diversité des richesses naturelles du monde en une organisation monotone et généralisée de consommation passive. »

 

L’engagement de Glissant, c’est celui de la coexistence de l’unique et du multiple, celui du refus de la soumission.

L’œuvre d’un écrivain engagé n’est pas nécessairement une œuvre « engagée » au sens où elle entendrait faire la pédagogie de l’engagement. Elle est presque au contraire l’expression de sa liberté en même temps que sa conquête : « Écrire, c’est souffrir sa liberté. Un être dominé, assimilé, ne produira qu’une longue plainte aliénée. » Et le poète tient à distinguer l’engagement militant de la simple révolte : « Quand on est militant, on n’est pas révolté. Le révolté est impuissant. Le militant, lui, sait quoi faire, ou du moins il le croit. En tout cas, il a de quoi faire. »

 

Décentrer le monde, le prendre dans sa multiplicité foisonnante, jouer et jouir des hybridations, des contacts, des mélanges, des rencontres comme des séparations, des ressemblances et des différences, des traductions, des syncrétismes, des synthèses, des mises en relations, de tout ce potentiel d’émancipation de la joie, des mémoires entrelacées, c’est le projet et c’est l’œuvre de Glissant : et tout cela, la Caraïbe en est la métaphore en archipel.

« Je crois […] aux petits pays, à des mini-nations, regroupées éventuellement dans le cadre de fédérations, et qui peuvent plus facilement mettre en œuvre des mesures réalisables contre l’énorme uniformisation imposée par les grands trusts et les grands États. L’État-nation n’a pas d’avenir. Il ne provoque que des catastrophes parce qu’il est intimement lié au chaos du capitalisme libéral, qui démantèle le monde et est incapable de l’organiser ou d’en réparer les désastres. »

 

Voilà le genre de chose que dit Glissant quand on l’interroge sur sa vision du monde ; mais ce n’est pas là le centre de son œuvre. Ce n’est pas ce qui fait que de générations en générations, on n’en finira pas de le lire et de l’étudier. Le centre de son œuvre, c’est ce qu’il aura fait de cette manière d’être au monde, en ciselant le verbe, en créolisant lui-même la littérature, en faisant du « discours antillais » le discours du monde(4). (Le discours antillais, 1981 Gallimard, Folio 1997).

 

« Il y a tant de présence dans une ronde de tambours, tellement de langues dans un chœur de reggae ou dans une phrase de Faulkner, tellement d’archipels dans une volée de jazz ! Et combien d’énormes rires de libération, de jubilation, quand tout cela se rencontre ! Il y a tant de divers dans l’énergie de cette unité, qui pour nous et avec nous fréquente l’incertitude, confronte l’imprévisible, vit le tremblement du monde ! »

Laurent Lévy


http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/07/20/2324443.html

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