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la lanterne de diogène
26 juillet 2011

Relations internationales entre réalités et imaginaires

 

Désolé, j'étais persuadé avoir déjà publié cette réponse en date du 20 juillet. En fait, mon souci de ne pas réagir à chaud m'a fait oublier de la publier. Pour coller à l'actualité, j'ai rajouté quatre ou cinq lignes à la fin. À cause de sa longueur, je préfère mettre ce texte dans la rubrique « compléments et corrections » et en vert comme d'hab.

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/07/16/21627838.html

 

j'ajoute un commentaire concernant plus particulièrement le 14 juillet publié en réponse sur le blog de l'ami Alain :

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2011/07/17/21622034.html

 

 

Je n'ai pas lu ces livres mais je connais cette thèse qui est intéressante mais ne me semble pas davantage crédible que d'autres. Il est bien évident que nous avons été nourris par les théories du complot, un imaginaire qui nous rend détestable tout autant que fascinant un ennemi sorti du néant et qui vient de porter un coup fatal. Dans la cas présent, nous avons à faire à un personnage qui réunit les deux. D'abord le complot dans la mesure où l'on redoute que tout musulman ne soit un agent dormant. Ce n'est pas sans rappeler le fameux « complot des sages de Sion » qui prétendait que tout juif conspirait contre le pays où il vivait. Ensuite, le grand public ignorait l'existence de Ben Laden jusqu'à ce sinistre 11 septembre 2001. Sa figure hirsute, ses yeux terribles l'assimilaient à ce personnage d'Orwell, purement imaginaire mais contre lequel on devait manifester publiquement sa haine une minute par jour. L'enfant qui sommeille en chacun de nous aime se faire peur avec des monstres. Chaque âge possède les siens. De plus, nous avons été amusés par les films avec James Bond qui vient à bout d'organisations supra-étatiques, toute puissantes, dirigées dans une base secrète d'un pays inaccessible par un mégalomane démoniaque. Là, c'était du réel. Sauf que, l'individu en question vivait chichement malgré le tas d'or en sa possession et que la tinette commune à lui et ses proches était à peine protégée par un vieux rideau. Cette découverte a contribué à faire douter de la puissance d'al Qaïda.

 

Ensuite, la branche nord-africaine illustre surtout la fascination exercée par l'organisation sur l'imaginaire musulman et arabe en particulier. La fraction des GIA qui a fondé le GSPC a choisi d'opter pour la marque al Qaïda en raison de cette fascination. De nombreux spécialistes ont remarqué qu'il n'existe que des liens extrêmement ténus entre l'organisation d'origine et les groupes locaux qui s'en réclament. Là encore, ça heurte notre logique de l'organigramme précis et rationnel. On peut sérieusement penser qu'il n'existe pas une organisation nommée al Qaïda avec un chef suprême, un conseiller qui tire les ficelles dans l'ombre et un noyau de subordonnés immédiats directement responsables d'une région ou d'un secteur et dont l'un est prêt à prendre la place du chef suprême à la première occasion. Que ce schéma n'existe probablement pas ne signifie pas pour autant qu'al Qaïda n'existe pas ou n'a jamais existé.

 

Ne tombons pas, à notre tour dans le travers consistant à imaginer qui aurait pu mettre au point l'attentat du 11 septembre 2001 si ce n'était al Qaïda. Nous aboutirions, à notre tour, sur des hypothèses d'organisations encore plus secrètes, avec des buts encore plus obscurs, des financements encore plus occultes. À notre tour, nous façonnerions une créature encore plus monstrueuse que celle de Ben Laden. C'est peut-être cela que nous cherchons, au fond et les mystères, les parts d'ombres indéniables sur ces attentats, les curieuses coïncidences qui les ont précédé ajoutent au trouble que nous refusons pour nous jeter à corps perdus dans les hypothèses les plus farfelues ou dans les manipulations les plus subtiles. En fait, ce sont deux imaginaires qui s'affrontent.

 

Enfin, la défaite du vainqueur n'est pas une observation nouvelle. On parlait autrefois de Victoire à la Pyrrhus pour désigner une victoire qui coûte cher au vainqueur qui se trouve exsangue tandis que les vaincus relèvent la tête.

 

D'une façon plus légère à présent, je voudrais évoquer un souvenir personnel. Je me souviens avoir lu sur le site du Monde, le lendemain de l'attentat, un article qui faisait état de l'avertissement des services secrets étatsuniens d'une prochaine attaque terroriste arabe utilisant l'aviation. L'administration de G.W. Bush l'avait ignoré de crainte de ruiner le rapprochement qu'il était en train d'opérer avec les pays arabes.

 

Cette même administration n'a brillé ni par son sens des réalités ni par sa vision de l'avenir. Elle était mue par une énorme cupidité et un souci unique de favoriser un certain nombres d'entreprises avec lesquelles elle était liée. Quand on voit le désastre qu'elle provoque en Afghanistan et en Irak, on l'imagine mal inventer une organisation terroriste. En attendant, et comme tout observateur pouvait s'en douter, le monde et le Moyen-Orient en particulier, sont devenus encore moins surs qu'avant le terrible attentat. Le terrorisme fait désormais des incursions sur tous les continents et menace de s'implanter durablement en Afrique que son immensité et son manque d'infrastructures rend difficile à seulement contrôler. Tout le fantastique développé autour du « 11 septembre », les rumeurs les théories les plus insensées, les intoxications, les manipulations, devraient provoquer encore d'autres « répliques » comme il en existe après un séisme.

 

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