Claude Dufresne

Claude Dufresne était une des plus belles voix de la radio. Personnellement, je l'appréciais assez peu. Il y avait une telle différence de génération et de style que j'avais du mal à écouter ce qu'il disait malgré l'intérêt. Pourtant, c'est à lui que je dois d'avoir entendu pour la première fois autant de chansons de Léo Ferré dans une émission du dimanche soir qu'il animait. À l'époque, je l'avais enregistrée avec un magnétophone à cassettes relié à mon poste de radio. Je possède toujours cette cassette.

Pour une fois, France-Inter a rendu un petit hommage à cet aîné. M. Patrick Cohen a rediffusé sa voix ponctuée de l'habillage de la chaine du début des années 1960. Le côté désuet, voire ringard, paraît incontestable. Pourtant, tous ceux qui ont connu quelque peu Inter à cette époque se souviennent de l'indicatif de Claude Bolling et de ses nombreuses déclinaisons jusqu'à l'indicatif historique du Pop Club de José Artur que tous les auditeurs connaissent et reconnaissent. Justement, l'habillage de France-Inter répondait au goût de l'époque de son lancement. Il était connu et reconnu par tous. Tout le monde connait l'indicatif de RTL et le carillon d'Europe n°1. En revanche, celui d'Inter change chaque fois qu'un directeur croit avoir découvert l'Amérique et, surtout, veut que son mandat soit associé à un indicatif particulier. Au bout du compte, personne ne peut fredonner l'indicatif de France-Inter, y compris celui du moment qui a été légèrement changé en début de saison pour coller à la mode.

Patrick Cohen a évoqué son prédécesseur à l'antenne. Il a rappelé que Clause Dufresne avait animé la session dans les années 1960. On a pu entendre également le nom de Michel Forgit. Pourtant, il a oublié qu'il avait repris du service l'été 1977, lorsque la direction profitait des vacances pour tester des animateurs pour le 7/9. S'étaient succédés Patrice Bertin, Jacques Paugam, Eve Ruggieri, Claude Villers et Claude Dufresne qui nous barbait avec ses citations de Sacha Guitry. Seulement, à l'époque, il y avait des chansons entre les chroniques et la météo marine présentés par Chantal, Dominique ou Françoise. Il faudra l'arrivée d'Annette pour que les speakerines apparaissent avec leur nom : en l'occurrence Annette Pavie.

Dans un livre intitulé « Le tout-antenne » ( Edition et Recherche), l'article consacré à Claude Dufresne portait en exergue : « la voix de velours de la radio ».