Le grand juge : Baltasar GARZON

Voici encore une nouvelle qui fait peu de bruit ici alors qu'une juste hiérarchisation des informations devrait la placer en tête. Le juge espagnol Baltasar Garzon a été condamné.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120209.AFP7078/la-carriere-du-juge-garzon-foudroyee-par-la-justice-espagnole.html

http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13120

http://www.elpais.com/todo-sobre/persona/Baltasar/Garzon/Real/758/

http://politica.elpais.com/politica/2012/02/09/actualidad/1328820123_105166.html

le quotidien chilien en ligne annonce la nouvelle en milieu de page web mais propose un dossier
http://www.latercera.com/noticia/mundo/2012/02/678-429861-9-garzon-rechaza-frontalmente-su-condena-y-anuncia-que-apelara-la-sentencia.shtml


Concrètement, compte-tenu de son âge, il ne pourra plus exercer son métier. Le juge Garzon s'est illustré au cours de sa carrière en traquant la corruption d'où qu'elle vienne. D'un courage exceptionnel, il s'en était pris également à ETA et avait permis, l'arrestation de Pinochet en Grande-Bretagne. On aurait pu penser qu'il finirait comme son homologue italien Borsellino ou comme le préfet Dalla Chiesa : assassiné. La jeune démocratie espagnole ne l'a, heureusement, pas permis. Il rejoint plutôt les juges italiens de l'opération « mains propres » (mani pulite) : écarté par une procédure très favorable au pouvoir politique. Une fois de plus, le pouvoir et les intérêts des puissants misent à juste raison sur la force de l'oubli. Le procédé a fait ses preuves et, dans quelques mois, on n'en parlera plus : le juge Garzon pourra bien écrire ses mémoires.

Parce qu'il a mis sur écoute des personnes soupçonnées et parce qu'il enquêtait sur les disparitions sous la dictature de Franco, parce qu'il menaçait de raviver des plaies et la tranquillité dans son pays, la justice espagnole a eu raison du juge Garzon et lui a retiré légalement mais tout aussi efficacement, la seule arme qu'il ait jamais utilisée : la force du droit. Ayons une pensée pour sa famille qui vit depuis toujours dans la crainte perpétuelle de l'enlèvement ou de l'assassinat d'un des siens. Nous apprenons aussi que sa fille est sortie de sa réserve pour prendre publiquement la défense de son père.

Tous les démocrates se sentent affectés par cette décision de justice. Nous savons également qu'aucune décision en appel ne reviendra sur ce jugement : les enjeux sont trop importants. Reste à espérer que le juge Baltasar Garzon trouvera les moyens, comme simple avocat ou au sein de l'ONU, de poursuivre son combat.

Respect total au juge Garzon !