Chômage et démocratie : le Président monte au créneau
Félicitations : le Président Sarkozy vient de s'illustrer à la fois dans le domaine de la lutte contre le chômage et dans l'apologie de la démocratie directe.
Sur ce dernier point, à savoir le référendum, rappelons comment il a contourné le refus par les électeurs du Traité Constitutionnel Européen en concoctant un nouveau traité constitutionnel, dit de Lisbonne, et qui n'a pas été soumis à l'approbation populaire.
En fait, une fois de plus, le Président de la République est tombé dans son travers, à savoir opposer une catégorie à une autre et réclamer l'approbation populaire dans cette mauvaise entreprise.
Sur le chômage, ça étonnera sans doute les fidèles lecteurs de la Lanterne de diogene mais, je l'approuve. Si j'en crois ce qui a été rapporté par les médias (et l'on sait que ça peut être déformé, sorti du contexte, déjà interprété pour lancer une polémique), l'idée du Président consisterait à sanctionner des chômeurs à qui l'on a proposé une formation mais qui refuserait un poste correspondant, à l'issue de la dite formation. J'approuve et ne pense pas que ça mérite de mobiliser le peuple pour savoir s'il est d'accord. J'approuve et j'irai plus loin. Je propose aussi que soient sanctionnés les chefs d'entreprise qui recalent un chômeur qui est formé sur un poste correspondant.
Je suis particulièrement bien placé pour savoir que l'Anpe – pardon, Pôle Emploi – demande régulièrement des comptes aux chômeurs inscrits pour vérifier s'ils ne se sont pas montrés trop difficiles face à des offres d'emploi tandis que rien n'est demandé aux employeurs qui ont recalé un candidat qui répond à tous les critères exigés. Alors, sanctionner un chômeur qui a bénéficié d'une formation et refuse un boulot, d'une part, ça m'étonnerait beaucoup (trop heureux !) ensuite, si c'était avéré, pourquoi pas ? Seulement, il serait équitable et, pour tout dire, juste d'appliquer également des sanctions aux patrons – pardon, aux entrepreneurs – qui ne tiendraient pas compte de la formation des candidats et se plaindraient de ne pas trouver de réponse à leur offre.