Trois d'un coup !

Trois Résistants sont morts le même jour, en cette fin du mois de février 2013. C'est toujours le problème quand on meurt le jour où un autre plus célèbre est mort. Tout le monde pense à Jean Cocteau peu après Edith Piaf. On se souvient aussi de Yul Brynner et d'Orson Wells.

Cette fois, ce ne sont pas des célébrités mais des personnes de l'ombre qui ont mené un combat discret et souvent efficace mais que l'ampleur et le danger de la tâche contraignait à ne pas faire parler de soi.

Le journaliste Bernard Guetta a évoqué très brièvement, une petite bonne femme, la moins connue des trois, qui vient de s'éteindre : François Seligmann.

http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-l-amerique-va-maintenant-aider-l-insurrection-syrienne

Ensuite, vient probablement Henri Caillavet, ancien sénateur qui a eu le mérite, il y a une quarantaine d'années, d'ouvrir des débats sur l'évolution de mœurs, l'éthique nationale, la dignité individuelle : divorce, avortement, euthanasie, informatique. Son dernier combat était le soutien à ceux qui prétendaient vouloir mourir dans la dignité.

Bien sûr, le plus important, qui éclipse tout le monde à son corps défendant : Stéphane Hessel. Il n'y a rien à dire de plus que ce qu'on entend. Simplement, son opuscule qui a été un succès commercial mondial a eu le mérite de regrouper et de rappeler un certains nombre de combats – partout dans le monde – de causes, qui doivent nous empêcher de dormir et nous motiver dans nos actions, nos choix politiques. S'indigner, oui, bien sûr. C'est le minimum. C'est le début. Ensuite, ce doit être l'engagement avec tous ceux qui partagent la même indignation.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/01/23/20198086.html

Le problème, c'est que tous ces vieux n'ont pas de remplaçants. Dans les associations, les partis politiques, les syndicats, même, on ne trouve que des cheveux blancs. Alors, quand Edgar Morin, Albert Jacquard, Hubert Reeves et d'autres auront passé l'arme à gauche, on cherchera en vain des personnalités. Car, il ne suffit pas de s'indigner ou de se révolter. S'il n'y a pas une personnalité forte qui incarne l'indignation ou la révolte, le mouvement est voué à l'échec. Le courant des « Indignés », justement inspiré de l'opuscule de Stéphane Hessel, n'a pas survécu aux élections en Espagne où les conservateurs ont largement gagné. En France, le mouvement n'a jamais pris. Le plus inquiétant réside probablement dans ce constat : qui après eux ?

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/01/22/20187704.html

Et puis, au moment d'écrire ces lignes, j'entendais, sur Inter, un vieux monsieur ; encore un vieux.

http://www.franceinter.fr/emission-comme-on-nous-parle-des-indignes-aux-motives-en-direct-de-toulouse

Il s'agit de Robert Carrière dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Il affirmait en substance : à notre sortie des camps d'extermination, quand nous avons commencé à répondre aux questions, on nous disait qu'ici aussi, ça avait été dur avec les cartes de rationnement.

Un camarade de déportation lui a alors conseillé de ne plus en parler : tu vois, ils ne nous croiront jamais puisque ce sont eux qui ont souffert le plus.

http://pedagogie.ac-toulouse.fr/lyc-hmatisse-cugnaux/ancien%20site/spip.php?article298

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2012/03/26/23860548.html

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/02/16/20405310.html