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la lanterne de diogène
24 janvier 2015

José Artur

La vie sera bien dure, désormais.

artur - perret

José Artur (sans h) est lié à ses indicatifs qui introduisaient son émission.

D'abord, l'indicatif historique de Claude Bolling et chanté par Les Parisiennes aux voix sensuelles.

 

Ensuite, il a demandé à ses amis de lui faire un indicatif, chacun dans son style.

On a eu Pierre Perret, Bernard Lavilliers et le duo Gainsbourg-Birkin.

 

José Artur, c'était un style nouveau à la radio, un ton impertinent, une passion pour le théâtre, une vaste culture qui lui permettait d'inviter des personnalités de tous les domaines et pas seulement culturel. Ses connaissances lui ont fait cette réputation de parler plus que ses invités et d'être inarrêtable. C'est sûr qu'aujourd'hui, la plupart des animateurs n'ont pas grand chose à dire même sur Inter où la parlotte domine. France-Inter est la seule radio où il a travaillé même après avoir été mis à pied pour une sombre histoire de pub. Il était critiquable mais on ne peut pas lui reprocher de s'être vendu au plus offrant. C'est vrai que les dernières années de « L'heure du Pop » étaient un peu ronronnantes. Ça tournait un peu en rond mais ça restait au-dessus de bien d'autres émissions dites culturelles. Surtout, l'humour n'était jamais absent. On pouvait apprécier plus ou moins – plutôt moins les dernières années – mais on ne tapait pas sur les ambulances.

 

L'humour, il en était question surtout les mardi soirs quand il décrivait plus ou moins bien les dessins à paraître le lendemain dans Le Canard Enchaîné et dans Charlie Hebdo. On peut d'ailleurs penser que l'assassinat des dessinateurs l'a beaucoup affecté et précipité sa mort. Il les connaissait tous et les défendait.

 

José Artur avait la radio chevillée au corps. Il a eu beaucoup de mal à s'arrêter. Même après la fin du Pop Club, il intervenait chez Isabelle Giordano et dans Le Fou du roi de Stéphane Bern. Il m'aura fait rire une dernière fois lors du cinquantenaire d'Inter en se moquant des citations attribuées à Cocteau.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2013/12/11/28641425.html

 

reste qu'après avoir entendu hier soir Le Grand Échiquier, hommage à Jacques Chancel mort quelques semaines plus tôt, c'est encore une grande voix qui se tait. Bien sûr, l'humain est mortel mais on peut regretter certains plus que d'autres. On dit – José Artur le premier – que Le Pop Club ne serait plus possible aujourd'hui. Sur Inter, ce ne sont pas les programmes à prétention culturelle qui manquent mais aucun n'arrive à la hauteur. Il y manque toujours l'éclectisme et l'humour. Ali Rebeihi est sûrement celui qui se rapproche le plus de ce modèle d'émission de divertissement où l'on ne s'ennuie pas et où l'on apprend quelque chose. D'ailleurs, son émission s'appelle Pop Fiction...

 

José Artur n'a pas fait que le Pop Club. La première fois que je l'ai entendu, il commençait la soirée, peu après 20 h, avec « Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agit autour de vous ». Il y avait une séquence où Gérard Sire disait un conte de sa composition. Contrairement à ce que prétend Emmanuel Kérad, José Artur a déjà été remplacé lorsqu'il avait été mis à pied au début des années 1970. C'était alors Claude Villers, son voisin de palier, qui s'y était collé. Il est vrai que les animateurs d'aujourd'hui n'accordent aucune importance à ce qui a été fait avant eux. Dans le Pop Club, José Artur qui n'y connaissait rien, laissait des assistants prendre le relais et programmer des disques pop. Bernard Lenoir aura été le dernier à le faire avant que la direction ne lui confie une émission entière. Plus tard, lorsque la direction de Radio France avait voulu casser les rendez-vous et faire passer le matin ceux du soir et inversement, José Artur animait « Avec ou sans sucre ». Il recevait une auditrice avec laquelle il passait un moment aussi important qu'avec un académicien. Pour marquer son mécontentement, il a pris l'habitude de ne plus saluer en commençant l'émission. Habitude qu'il a gardée jusqu'au bout. Cette émission de début d'après-midi innovait dans la mesure où il avait obtenu de transformer le dernier étage de la tour de la Maison de la Radio en studio. L'idée ne devait pas être si bête puisque ce lieu est appelé à devenir un restaurant panoramique. Il est vrai que plutôt que d'y mettre des archives...

On pensait qu'il mourrait au micro. Eh bien non.

artur - pop-club

 

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/06/27/2182739.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2008/08/28/10382724.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2013/12/05/28595650.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/10/05/22240238.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2013/10/21/28257912.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2013/02/22/26476272.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/10/15/19334491.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/10/14/19325552.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/09/05/18984414.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/07/28/21692017.html

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