Nicolas Demorand finalement
Même que ça fait un bout de temps que je voulais écrire le bien que je pense de la saison d'Inter. Une fois n'est pas coutume mais je préférais attendre la fin, en guise de bilan. La fatigue, les problèmes de santé ont retardé cette publication qui tombe avec les premières fuites sur la prochaine saison et sur la grille d'été.
En fait, depuis la dernier commentaire, il s'est passé des choses assez imperceptibles au demeurant. D'abord, le gros de l'actu a été l'autorisation accordée de la publicité pour des marques sur les antennes du Groupe Radio-France ; puisque c'est comme ça qu'on est prié de dire.
Ça change pas grand-chose puisque la durée totale des plages quotidienne reste fixée à 17 minutes. Pourquoi 17, au fait ? Pourquoi pas 15 ou 20 mn ? Ce temps ferroviaire nous plongerait dans la perplexité s'il n'y avait pas plus important. On a pu entendre, un matin (mais pas dans la matinale), l'effet produit par la première pub de marque. Il s'agissait, en l'occurrence de Citroën ; que les médias appellent PSA. Personnellement, je me suis demandé un instant si je ne m'étais pas trompé de radio et si je n'avais pas oublié de retourner sur Inter après la fuite vespérale sur RTL. À l'antenne, il y a eu un silence gêné après la pub. Comme quoi, le silence qui suit est encore de la pub ; comme aurait pu dire Sacha Guitry.
On s'y fera, comme pour le reste, hélas. On s'y fera ? Pas si sûr. Il suffit de voir le tollé provoqué par les sketches de Chevalier et Laspalès pour une mutuelle pour se convaincre que ça passe toujours mal. Autrefois, on acceptait les messages gouvernementaux, la prévention routière (« au volant, la vue, c'est la vie », « boire ou conduire, il faut choisir », « un p'tit clic vaut mieux qu'un grand choc » etc.). On avalait les banques et notamment les banques mutuelles comme le Crédit du même nom et l'Agricole. On gobait les assurances mais, chaque fois qu'on a voulu faire original, les auditeurs ont renâclé. Ne parlons plus du duo d'humoristes mis au ban par les humoristes maison mais, par exemples, les pubs pour l'énergie passaient moins bien. Tant qu'on nous disait de bien s'éclairer avec EDF ou de choisir le gaz (celui de Lacq désormais épuisé), ça allait. Du jour où l'on s'est mis en tête que « EDF, nous vous devons plus que la lumière » et que Gaz De France est devenu GDF-Suez, là, c'est devenu carrément contestable. Donc, maintenant, en plus du kiwi à qui l'on dit oui, du port de Calais où il y a toujours un bateau prêt à partir (dixit Jane), du péché de pas manger de pêches en été (et à quel prix : le prix majoré pour en faire la pub), du pruneau d'Agen, du veau de Pentecôte (ça, c'est pour bientôt), du foie gras de la Saint-Martin et pourquoi pas du bigorneau de la Saint-Fidèle ou de la caille de la Saint-Modeste (pour relancer les ventes à une période calme), nous avons des chaussures vendues en ligne, des montures de lunettes, des fauteuil relax etc. Les poulets élevés en plein-air, les chapons fermiers, les labelrougiennes, Miss Maaf et le cancer colorectal ont du souci à se faire. Preuve que l'obstination de M. Mathieu Gallet a payé, lui qui avait anticipé et laissé au moins deux marques commerciales s'exprimer en toute latitude au grand dam des concurrents qui n'ont pas manqué de se plaindre. Peu de mois après, c'est autorisé, M. Gallet a gagné. Pas sûr que l'auditeur ait gagné quelque chose dans l'affaire.
http://www.franceinter.fr/video-qui-oui-le-billet-de-francois-morel
Le mois de février a été riche puisque M. Michel Berga a fait sa dernière intervention en direct de Rosny-sous-Bois, le vendredi 26 février 2016 dans la matinale. C’est tout juste si l’on a entendu les techniciens applaudir par derrière. Encore une fois, le matin, la moindre seconde est comptée. Le pilote qui sert de programme sur le site Internet de la station, ne laisse pas une seconde de répit même pour saluer un confrère qui s’en va, même pour échanger quelques mots. On se souvient du pataquès qu’a fait M. Cohen pour protester contre le retrait de la carte de journaliste de son amie Mme Clark. Rien pour quelqu’un qui occupé l'antenne pendant près de trente ans. Encore une fois, c’est l’honnête M. Delvaux qui a fait son boulot de confrère et de simple humain.
http://www.franceinter.fr/emission-le-cabinet-de-curiosites-bonne-route-michel-berga
La météo a changé aussi. Surprise le vendredi 5 février, une certaine Catia Comte lit le bulletin tandis que le lendemain, samedi 6 février 2016, on entend un certain Sébastien Léasse. Qui sont-ils ? Ils ne nous ont pas été présentés. L'annonce de l’arrivée d’Élodie Calac s’était faite avec tambour et trompette.
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2013/07/14/27643352.html
On avait appris aussi le départ de l’inamovible Joël Collado. Cette fois, Inter ne communique pas, comme on dit. On ne sait pas s’il s’agit d’ingénieurs météo ou de simples lecteurs du bulletin comme le matin en semaine et sur les radios commerciales. Exit Jean-Michel Golynski ? En fait, on le retrouve quelques fois les samedis et dimanches. Était-ce un ballon d'essai ?
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2015/12/31/33142258.html
On apprend que l'antenne veut changer la présentation de la météo mais en revanche, alors que les pronostics hippiques ont disparu après les retraites de Lionel Ovadia et de Gérard Schirmann, on a toujours, et plusieurs fois dans la journée, les cours de la bourse. En fait, on comprend que si ça n'intéresse pas les auditeurs d'Inter, ça permet de faire payer quelques secondes de bulletin sponsoré. C'est toujours ça de gagné et qu'on paie pas dans la redevance...
Pour ma part, le gros morceau, c'est l'éloge de M. Nicolas Demorand que je voudrais faire. Oui, tu as bien lu. Il se trouve que contrairement à ce que je craignais, à ce qu'il nous avait habitué, Nicolas Demorand a transformé la tranche 18-20. D'abord, son rendez-vous avec l'actualité internationale est maintenant de qualité. Finies les questions narquoise pour moquer un événement qui n'arrive que chez les autres. Finis les commentaires intempestifs qui coupent les personnalités invitées à exposer un fait et donner une première analyse. Désormais, c'est du sérieux. Idem pour le Téléphone sonne. Finies les remarques un tant moqueuses à l'endroit des auditeurs passionnés par le sujet. http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2015/08/19/32507270.html
Maintenant, Nicolas Demorand a changé la donne. Il interroge l'auditeur qui appelle, lui demande de justifier sa question, de clarifier sa situation. On ne considère plus l'auditeur comme un cas particulier qu'on ne peut pas traiter mais comme un cas parmi de nombreux autres et tout à fait digne d'intérêt. L'auditeur apporte un témoignage vécu et pas une question abstraite. Cette vieille émission est une des toute premières « inter-actives » de l'histoire de la radio. Maintenant, elle l'est vraiment puisqu'un véritable dialogue s'instaure et que l'auditeur n'interroge plus seulement mais prend part au débat et décline la pertinence de sa présence au micro.
M. Nicolas Demorand relance les invités. Il exige gentiment mais fermement un réponse sincère et chasse les faux-fuyants. Il sait écourter les délayages. Il va à l'essentiel. Eh bien, alors que j'avais créé autrefois un « tag » Nicolas-Demorand pressentant que j'aurais de nombreux griefs à lui adresser, je salue à présent un vrai professionnel dont j'écoute le travail. Auparavant, on avait toujours l'impression – à la radio, la voix, l'intonation ne trompent pas – qu'en permanence il nous disait : c'est moi que v'là ! Sans doute a-t-il atteint la maturité pour se passer de cette suffisance et de cette arrogance qui étaient siennes. Maintenant, son nom et sa carrière (pas toujours remarquables disions-nous) lui assurent l'autorité nécessaire pour être lui-même, à savoir un grand journaliste de radio. Reste qu'on se demande comment il fait puisqu'il est en permanence à l'antenne, même pour seulement relancer ou répondre aux bons mots de ses confrères. Pendant la tranche de 18 à 19 h 20, il devrait mettre la dernière main au Téléphone sonne et accueillir ses invités. Il n'en est rien et il est prêt dès que l'indicatif retentit à lancer l'émission et donner la parole au premier auditeur avant de présenter les invités.
En revanche, contrairement à ce que je prévoyais, le pirate habituel de l'antenne ne s'est pas encore manifesté. Soit il a été repéré, soit il a renoncé depuis qu'il apparaît sur certaines vidéos.
J'admets – puisque ça va dans mon sens – que les résultats d'audience consacrent sa tranche même si je répète que je reste perplexe à la lecture de ces nombres, vu que tout le monde progresse toujours. Il suffit d'écouter plusieurs radios le lendemain de la publication de ces résultats pour entendre que tout le monde progresse, que tout le monde est satisfait, que toutes les tranches sont les premières. L'audience des radios doit être probablement comme l'univers : en expansion continue. http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/12/03/22873206.html
D'une manière générale, la grille actuelle d'Inter me satisfait relativement. Relativement, dans la mesure où le schéma d'émission autour d'un invité prédomine toujours et ce, quelle que soit l'heure ou quel que soit le jour. Même le dimanche, aux aurores, on entend un invité qui parle de son bouquin ou d'une expérience. Dans le genre, c'est plutôt mieux mais c'est le genre qu'il faut revoir. Justement, peut-être un espoir si l'on en croit les premières rumeurs sur l'après tranche de M. Demorand...
Partager cet article
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F23%2F53%2F125299%2F134200496_o.png)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F29%2F81%2F125299%2F134187433_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F35%2F23%2F125299%2F134168695_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F94%2F05%2F125299%2F132135585_o.png)
/https%3A%2F%2Fprofilepics.canalblog.com%2Fprofilepics%2F1%2F0%2F105177.jpg)