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la lanterne de diogène
24 novembre 2016

Tourisme à Paris mais pas que

Coïncidence, je me trouvais à Paris au moment où Mme Pécresse, présidente de la Région qui englobe la capitale a annoncé un plan pour relancer le tourisme à Paris.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/10/30/20002-20161030ARTFIG00039-valerie-pecresse-mise-sur-les-etudiants-pour-relancer-le-tourisme.php

Selon elle, la baisse considérable enregistrée cet été est certes due aux attentats mais elle s'empresse, dans un bel élan de nivellement qui caractérise tant les élites politiques françaises, d’insister sur l'image déplorable donnée par les grèves à répétition. Quelles grèves ? Depuis une vingtaine d'années, le nombre de jours de grève ne cesse de diminuer. L'image déplorable, elle est donnée par les médias audiovisuels qui amplifient le moindre mouvement de grève alors que, selon le Président Sarkozy lui-même, quand il y a une grève, on ne s'en aperçoit plus. Faudrait savoir !

Elle rejoint le Gouvernement qui a décidé, également, de lancer une grande campagne pour relancer le chômage. Cependant, à aucun moment, il ne leur est venu à l’idée que l’image déplorable de la France est d’abord donnée par la répression des manifestations du printemps dernier ; surtout auprès des touristes anglo-saxons qui sont très attachés à la liberté d’expression et de manifester. À aucun moment, ils n’ont pensé que la France donne une image plus que déplorable dans son traitement de l’accueil des réfugiés. L’impact des grèves est réel mais pas plus que la plainte des touristes qui se font rouler par des commerçants et notamment ceux d’un quartier comme Pigalle.

 

Les transports

Un touriste a besoin de se déplacer. D'abord, nombre de correspondances dans les métro, surtout aux stations fréquentées par les touristes, sont longues et pénibles. On a encore supprimé le trottoir roulant de Châtelet, la station la plus fréquentée, au centre de Paris. Autant d'occasions de se faire délester de quelques effets et menue monnaie. Le prix du forfait journalier est exorbitant. En fait, pour l'amortir, il faudrait passer sa journée dans les transports. Pour ça, il faudrait connaître parfaitement le réseau, ce qui n'est jamais le cas quand on fait du tourisme. Et puis, avant de s’en prendre aux rares grèves des transports en commun, il faudrait déjà faire le point sur la situation en temps normal. Il est plus qu’évident qu’il n’y en a pas assez. Un nouveau titre unique pour accéder aux transports et aux sites paraît une bonne idée sur le papier. Encore faut-il voir combien ça va coûter à l’acheteur, s’il aura bien le temps de se déplacer et de visiter dans une journée, sans oublier qu’une visite est fatigante et qu’on en enchaîne rarement deux dans la même journée, surtout quand on ne connaît pas et qu’il faut faire des pas inutiles. Et puis, en se présentant aux guichet, ne va-t-on pas lui répondre que ce titre n’est pas valable quand il s’agira d’un musée (par exemple) qui ne dépend pas de l’État ou de la Ville mais d’une fondation privée ou autre ?

La Mairie de Paris fait tout pour empoisonner la vie des automobilistes mais sans proposer une offre pour prendre le relais. On a donc le choix entre subir les embouteillages, les sens interdits, les ruptures de chaussées qui obligent à de coûteux détours, et s’entasser dans les métros et les bus. Prendre certaines lignes de bus relève aujourd'hui de l'exploit. On y est serré et l’on subit l’agressivité de tous. Ça n’est pas venu à l’esprit de Mmes Pécresse et Hidalgo que ça donne une image désastreuse de la capitale. L’une pointe les grèves et les syndicats (et l’on peut se demander si ça n’est pas surtout ça qu’elle vise), l’autre minimise ou suggère que ça fait partie du charme métissé de Paris. Quand on est dedans, dans certaines lignes, à certaines heures, on se demande si l'on va arriver indemne. Pendant ce temps, on en est à se demander s'il ne faudrait pas unifier et coordonner toutes les unités chargées de la sécurité qui interviennent dans les différents modes de transports et les différentes compagnies. En attendant qu'on trouve la réponse, les touristes peuvent bien craindre pour eux et leurs biens.

rue de lappe 2

On a beaucoup glosé et l'on s'est beaucoup indigné (on a les indignations qu'on peut dans notre beau pays) sur ces reportages qui ont été diffusés, l'an dernier dans des médias étatsuniens et qui montent en épingle des zones dans Paris intra-muros où il vaut mieux ne pas mettre les pieds si l'on tient à la vie. Ces zones, je les connais bien : il ne m'y est jamais rien arrivé. Je pense qu'il en est de même pour la majorité de la population mais on peut comprendre qu'un touriste s'y sente mal à l'aise. Ce sont des secteurs où les trottoirs sont encombrés jours et nuit et tous les jours. Ce sont des secteurs où les bus sont littéralement pris d'assaut par des voyageurs munis de poussettes, de chariots à commissions (voire des deux), où les incidents éclatent à chaque arrêt entre ceux qui veulent descendre mais en sont empêchés par ceux qui bloquent les accès et qui ne bougent plus une fois installés, par ceux qui veulent monter et qui voient les portières commencer de se refermer alors qu'ils ont encore au moins un pied sur le trottoir. Devant cette agressivité, on comprend que les touristes qui veulent aller ailleurs qu'à Versailles ou à la Tour Eiffel se sentent menacés. Et puis, pour se rendre d'une gare à une autre, quand on ne connaît pas et qu'on n'a pas le budget pour prendre le taxi, on est obligé d'en passer par là et avec des bagages. De ça, personne ne parle. Les voyageurs habituels le subissent tous les jours et se résignent, impuissants devant la dégradation palpable depuis une trentaine d'années. Alors, on tourne autour du pot. On parle de femmes victimes du machisme dans les transports, on a créé, à Paris, une pudique brigade de police municipale chargée des incivilités. On a annoncé des sanctions dont on comprend vite qu'elles visent surtout les malheureux sans-abris. Des exemples : mendicité dans les rames de métro, rester dans la rame au terminus (les sans-abris s'endorment et restent des heures, parfois dans la même rame), chanteurs, voyager sans ticket.

En revanche, quand on est vraiment importuné (notamment pour les femmes), quand des voyageurs se bousculent, voire se battent, pour monter ou descendre du bus, ou tout autre incident, il n'y a personne à qui s'adresser : personne dans les rames, personne sur les quais et, maintenant, personne non plus à l'entrée de la station puisque les cadres ont été remplacés par de simples agents d'accueil, peu qualifiés et inaptes à prendre des décisions. Parfois, des commandos de contrôleurs déploient un zèle démesuré envers ceux qui n’ont pas les jambes ou le culot pour envoyer promener cette engeance. Au passage, quelle est la légalité d’une amende qui est doublée quand on ne peut pas la régler sur le champ ? On voit, en lisant la presse, ou en étant simple témoin, que les contrevenants amendés sont principalement des braves gens, des ados, exceptionnellement en situation irrégulière.

Ceux qui fraudent tout le temps et passent devant les contrôleurs en leur adressant des insultes et des gestes obscènes n’ont rien à craindre. Et l’on discute pour savoir s’il faudrait réunir tous les services de sécurité qui opèrent dans les transports et coordonner leur action. Signalons que la SNCF fait très fort en déployant des équipes chargées de faire la chasse aux promeneurs qui s’aventurent sur les voies abandonnées de la Petite Ceinture (ferroviaire) quand des voyageurs montent la peur au ventre dans certains trains, le soir ; des voyageuses, surtout.

Ce manque de personnel, dénoncé depuis un demi-siècle par les usagers et les syndicats, est le principal facteur d’insécurité et de sentiment d’insécurité. C'est dans les transports qu'on a le plus détruit d'emplois : d'abord les poinçonneurs autrefois et, dans la foulée, les chefs de station sur les quais. Quand Mme Idrac a été nommée à la tête de la Ratp, en 2002, elle n'a rien trouvé de plus urgent à faire que d'automatiser la ligne 1, celle qui est la plus fréquentée. La ligne 13 qui dessert deux gares et les très touristiques Champs-Élysées (avec une station au pied du Grand Palais où se tiennent les prestigieuses expositions de renommée mondiale) peut bien attendre et voir ses voyageurs serrés pire que des anchois, depuis trente ans. En France, on sait très bien développer les moyens qui vont permettre de se passer de personnel. Si l'on évoque les transports parisiens, il ne faut pas oublier non plus les écluses automatiques – surtout depuis l'essor de la navigation de plaisance – et, bien sûr, les péages automatiques sur les autoroutes depuis qu’elles ont été privatisées.

Le calvaire de la ligne 13

 

Automates

Si en France le chômage est un cancer social, c'est parce que, viscéralement, on n'aime pas embaucher. Donc, on développe et l'on acquiert une excellence dans le domaine de la suppression d'emplois. Exagéré ? Il suffit d'observer les réactions quand un groupe industriel annonce qu'il vient de signer un contrat fabuleux. Si, dans la foulée, il annonce qu'il va (devoir) créer des emplois, aussitôt le titre se déprécie à la Bourse de Paris. Qu'au contraire, il annonce un plan de licenciements et le titre grimpe en flèche. C’est la concrétisation des théories économiques libéralistes qui considèrent le travail comme un coût, par rapport aux théories en vigueur auparavant où c’était un facteur de production. On voit les dégâts provoqués par ce changement de curseur. D'ailleurs, si la France a pris un retard considérable dans les technologies nouvelles, dans la transition écologique, notamment, c'est parce que ces secteurs créent des emplois et, donc, n’intéressent nullement les investisseurs qui recherchent d’abord le meilleur rendement de leurs actions. Après, le patronat a beau jeu d'accuser les 35 heures, les syndicats ou les délocalisations.

Et puis le soir, si l'on veut profiter du « Paris by night », pour le coup, il n'y a plus personne, même peu qualifiée, à qui s’adresser pour se renseigner sur l’itinéraire, la fréquence, la proximité. On parle de faire rouler le métro et les bus toute la nuit. Techniquement, ça doit pouvoir se faire mais s'il n'y a que des robots et des caméras, ce sera aux risques et périls des usagers. Paris est probablement la seule grande capitale à ne pas offrir de transports en commun climatisés : ni bus, ni métro, ni train de banlieue (pour aller à Versailles ou à l'aéroport). De ça, Mme Pécresse ne parle pas, car on a compris que sous prétexte de relance du tourisme à Paris, elle entend s’attaquer d’abord au modèle social français qui fait rêver le monde entier.

Les chauffeurs de taxi ne sont ni plus ni moins honnêtes avec les étrangers que partout ailleurs dans le monde mais ils font tout pour limiter le nombre de taxis en circulation pour s'assurer une clientèle captive. Pour eux, mieux vaut des clients qui attendent le taxi sous la pluie que de rouler à vide. On a vu que ça a encouragé d'autres formes de déplacements avec chauffeurs et que le mouvement est irréversible même si les gouvernements cèdent toujours devant la peur de routes bloquées. Des modes alternatifs ont fleuri comme les touk-touks (triporteurs sur base de scooter) ou les tricycles. Ça paraît sympa mais de nouvelles arnaques sont apparues. En ce domaine, Paris n’a rien à envier aux capitales de pays touristiques du Tiers-monde. Le Figaro et le Figaro-magazine publient des lettres de lecteurs dénonçant la syndicalisation des conducteurs des entreprises de transports en commun mais jamais le chantage exercé en permanence par les chauffeurs de taxi pour garder leur clientèle captive. Idem pour les autres médias qui font parfois de la pub sur les portières des taxis mais trouvent normal que les chauffeurs de bus fassent de la pub pour des radios qui les débinent à longueur d'antenne et pour le coup donnent une sacré mauvaise image de la capitale.

 

Les prix à Paris

Tout le monde sait que Paris est hors de prix. Tout y plus cher qu'ailleurs, même quand on est muni d'un guide avec des adresses futées. Il faut réaliser qu'une crêpe au sucre (avec ou sans beurre selon les cas) est vendue, au bas mot, 2,5€, soit environ 16 francs d'autrefois. Le plus souvent, dans les zones les plus fréquentées par les touristes, ce sera 3 ou 3,5 €. Et ça, c’est le haut de la liste parce qu’après viennent les crêpes au Nutella ou au Grand Marnier... ça donne une idée de la cherté à Paris. Idem pour des glaces. Les tarifs hôteliers sont prohibitifs. Les premiers touristes de la capitale sont les provinciaux qui veulent voir Paris, voir des films qu’on voit pas en Province, aller aux spectacles, voir les expos dont les médias parlent, montrer Paris à leur progéniture. D’abord, ils sont forcés de loger dans des hôtels à 50 bornes du périphériques s'ils veulent profiter d'une fin de semaine à Paris, sans y consacrer ce qui reste du salaire mensuel quand on a payé les factures incompressibles. Et se posera, bien sûr, le problème du transport, pour aller à l'hôtel, pour aller et revenir à Paris. Pour peu qu'on soit survolé par les avions d'un des deux aéroports parisiens...Les Asiatiques aussi sont hébergés loin de la capitale et c’est précisément sur le trajet entre leur hôtel et Paris qu’ils se font agresser et voler. On parle d’installer des postes de police mobiles pour enregistrer les plaintes et simplifier la procédure. Ça va dans le bon sens mais d’abord, il vaudrait mieux faire en sorte que personne ne se fasse dérober son bien et, après, donner une suite réelle à la plainte. Or, malgré les renforts attendus, il manquera de personnel pour assurer le suivi et peut-être de volonté.

rue de lappe

Quand le touriste peut enfin s’adonner à ses activités de visite, il trouve, parfois, porte close alors qu’il avait programmé la visite sur une journée ou qu’il est monté à Paris exprès.. Ce n’est pas à cause d’une grève dont les médias sont friands mais simplement parce que c’est la fermeture hebdomadaire, indispensable pour remettre tout en ordre. Or, le mardi, tout ou presque est fermé dans notre beau pays. Répartir les jours de fermeture des musées relève de la gageure car il faut affronter l’immobilisme de l’administration qui considère toujours que sa finalité est de réduire autant que possible les droits des administrés. En plus, tous les musées n’appartiennent pas à la même administration. Quand on pense que dans des villes de province, on n’arrive pas à faire dialoguer deux établissements culturels, on imagine à Paris. Rappelons que pour économiser sur le personnel, on a décidé, voici plusieurs années déjà, de fermer des salles du musée du Louvre à tour de rôle. Par conséquent, si l’on veut voir des œuvres un peu particulières, on n’est pas sûr que la salle où elles se trouvent sera ouverte. Là aussi, on se sera déplacé pour rien. Mais, Le Figaro et les idéologues qu’il supporte se fixent sur les grèves et les syndiqués. Il sont relayés par les autres médias qui diffusent ces opinions. C’est le mimétisme journalistique.

 

Le quotidien

Encore un détail que nos élites politiques ignorent, tout occupées de « communication », de casse des emplois et de services publics pour des raisons idéologiques.

Pas de savon dans les toilettes publiques des bars, des restaurants, des musées. Le papier n’est pas toujours renouvelé. Parfois une odeur infâme. Dans les restaurants, c’est parfois un recoin froid, traversé de tuyaux, de conduits, recouverts d’une simple peinture. Et ça a toujours été comme ça puisque Georges Orwell s'en émeut dans un livre qu'on préfère ne pas recommander, au contraire de celui d'Hemingway. Pourtant, on se rend compte que l'hygiène dans les lieux publics et touristiques a toujours été un problème, notamment parce que les responsables ne prennent pas la mesure du problème et, pour tout dire, ne s’en préoccupent absolument pas. Or, les touristes anglo-saxons et les touristes asiatiques sont très pointilleux sur ces questions. Si en Asie, il y a beaucoup à faire, il n'y a, en revanche, rien à redire dans les secteurs et les établissements fréquentés par les touristes, sans compter le sourire proverbial qui accueille les clients et qu’on a du mal à apercevoir à Paris. Parlant d’Asie, les agressions commises à l’endroit des touristes asiatiques se sont multipliées. Il est bien évident que ça dissuade les autres de venir. Si encore ils étaient bien reçus à la police, même si aucune suite n’est donnée. Et puis, il a échappé à notre personnel politique que de telles lacunes dans un pays comme la France qui jouit d’une auréole de bien-vivre, sont tout simplement inadmissibles !

On a toujours l'impression que les Français disent aux touristes : estimez-vous heureux de voir notre pays, n'en demandez pas plus et surtout ne vous plaignez pas ; non mais !

 

L’auteur de ces lignes a beaucoup voyagé. Dans chaque pays, j'ai pu trouver des personnes enchantées de pouvoir échanger avec un Français, en souvenir d'un séjour dans notre beau pays. Il s'en trouve toujours un pour me dire que, pourtant, son voyage a été gâché, qui par un taulier qui prétendait faire payer un supplément ou pour des services qu'il n'a pas offerts, par un hébergement qui ne correspondait pas à ce qui était annoncé, parce qu'il s'est fait voler etc. Sans parler de ce qui a pu se passer avec la police qui, dans le meilleur des cas, a enregistré poliment et dans des cas encore plus rares, avec bienveillance, les plaintes des touristes agressés, volés, importunés, en sachant pertinemment qu'il n'y aura aucune espèce de suite. Bien sûr, Mme Pécresse ne s’en prendra pas à ces honnêtes chefs d’entreprises, cette France qui se lève tôt et qui ne gagne d’argent que lorsqu’il y a des clients, au contraire de ces profiteurs de salariés qui touchent leur salaire quoi qu’il arrive.

Et puis, franchement, est-ce qu'on peut se dire pleinement satisfait de son séjour parisien quand, partout où l'on est allé, on a vu des dizaines de personnes allongées sur les trottoirs de la capitale ? Est-ce qu'on peut éviter d'en parler en retournant chez soi ? Est-ce qu'on peut ne pas établir une comparaison entre les prix qu'on a payés pour tout, entre la beauté des sites, la qualité des expositions, de nombreux spectacles, des restaurants et ces personnes qui ne mendient même pas toutes et qui semblent appartenir à l'identité de Paris au même titre que les bancs publics, les fontaines Wallace, les grilles d'arbres et les bouches d'égouts ? Notre classe politique vit hors-sol, sinon elle verrait ce qu'il y a au sol, justement. Dépenser des millions en campagnes de communication (de pub en clair) pour redorer l'image de la capitale alors que des malheureux jonchent les trottoirs ? C'est cette irrationalité, ce manque du plus élémentaire bon sens qui est reproché à nos élites politiques qui, finalement, ressemble à ce maire décrit par Nanni Moretti dans son journal intime cinématographique qui prétend se payer les services d'un éclairagiste et d'un décorateur pour créer des couchers de soleil et attirer les touristes. Tout le monde sait que la France est belle et même très belle, que Paris est beau et unique au monde. Tout le monde sait qu’on trouve à Paris des très bons hôtels et d’excellents restaurants, si l’on peut y mettre le prix. Pas le peine de dépenser de l’argent pour faire savoir ce que tout le monde sait. Investir dans des équipements et du personnel qualifié est autrement plus indispensable.

Mme Pécresse parle de recruter 200 personnes pour aider les touristes mais il ne s’agit pas d’embauche mais de « volontaires », des étudiants dont on espère qu’ils mettront gratuitement leurs compétences linguistiques au service des touristes. Après les stages en entreprise qui sont des emplois non payés, voici le bénévolat au profit des activités touristiques. Après on s’étonnera qu’il y a tant de chômage. On pointera les grèves, les syndicats. Voilà bien un mal français : il y a potentiellement besoin de 200 personnes qualifiées pour l’accueil des touristes mais l’on fera appel au bénévolat et, si ça ne suffit pas, on exigera que les titulaires des minima sociaux travaillent gratuitement. Pour tout dire, on a la désagréable impression d’avoir affaire avec une nouvelle occurrence de la théorie du choc de Naomi Klein. Les attentats et la baisse (pas énorme non plus : 8%) du nombre de touristes semblent être le prétexte pour faire passer l’ouverture des magasins le dimanche – alors que toutes les études montrent que la fréquentation est due à un simple report de jour d’achat – et lancer une nouvelle offensive contre les syndicats et, à travers eux, la protection sociale. Dans ce qui a été proposé, on cherche en vain des réponses concrètes aux problèmes qui se posent aux touristes dans la capitale.

 

Les proposition de Mme Pécresse :

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/10/30/20002-20161030ARTFIG00039-valerie-pecresse-mise-sur-les-etudiants-pour-relancer-le-tourisme.php

De son côté, la Mairie de Paris veulent relancer les cabarets :

http://www.leparisien.fr/paris-75005/tous-au-cabaret-28-10-2016-6263259.php

 

http://www.parismalanders.com/stadtviertel/marais/rue-de-lappe-paris-bastille/

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