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la lanterne de diogène
23 avril 2017

Si l’on parlait du Vénézuéla ?

Ben oui, tiens, puisqu’on peut pas parler politique en ce jour de scrutin présidentiel.

Venezuela

Apparemment, rien que de très anodin. En plus, c’est bien pour l’ouverture d’esprit dont fait preuve Inter. Sauf qu’on ne parle du Vénézuéla, en France, que depuis que M. Mélenchon a fait connaître son intérêt pour son gouvernement qui a choisi de nationaliser les ressources naturelles, et donc le pétrole, et de redistribuer la rente à la population plutôt que de verser des dividendes à des étrangers qui n’investissent pas au Vénézuéla ; ni ailleurs.

Le Vénézuéla et la caricature de son ancien chef d’État, le Président Chavez, par les journalistes, a servi, au fil des ans, à discréditer le projet politique de M. Mélenchon. Quelle que soit l’émission, quel que soit le sujet, on ne manque jamais de l’interroger sur le Vénézuéla afin de convaincre le public qu’il soutenait un dictateur militaire et une politique démagogique puisque contraire aux nouveaux dogmes de l’ultralibéralisme et de la mondialisation.

Pourquoi cet acharnement contre la démarche politique de M. Mélenchon ? Tout simplement parce qu’elle met en cause le bipartisme qui a la faveur de la corporation journalistique. Le bipartisme est plus simple à commenter et favorise une alternance tranquille qui change les têtes mais pas la politique générale. Que survienne un intrus et il serait alors nécessaire de procéder à des analyses, des comparaisons. Qu’à cela ne tienne ! Il suffit qu’un seul journaliste épluche un programme ou, plus simplement encore, n’écoute un propos en direct pour qu’aussitôt, on en extraie un propos, une petite phrase qui va coller à la peau de l’intrus et qu’on ne manquera pas de rappeler. Le Vénézuéla de Chavez remplit cette fonction. Désormais, M. Mélenchon est lié irrémédiablement au Vénézuéla dont tout le monde se fiche par ailleurs, comme on se fiche de tout pays situé à cette distance. Il suffit de voir l’intérêt pour la Guyane, pourtant département français, pour réaliser que l’intérêt pour le Vénézuéla voisin n’apparaît que pour combattre M. Mélenchon. Comme il a de bonnes chances de figurer au deuxième tour, malgré toutes les attaques dont il fait l’objet de la part des médias, il y avait urgence, ce matin de premier tour d’inviter un spécialiste, peu sûr de lui, multipliant les « euh » pour asséner un coup contre un candidat alors que la campagne est terminée et que les bureaux de vote viennent d’ouvrir.

Alors, ceux qui crient à « radio bolcho » en parlant d’Inter doivent être satisfaits ce matin. La rédaction des journaux du matin des samedi-dimanche a bien jouer en proposant un sujet sur un pays dont « la situation est préoccupante » mais dont personne ne se préoccupe jamais, sauf pour dégommer M. Mélenchon. Les pays latins sont connus pour exceller dans l’art de contourner les règles. Les journalistes viennent de nous montrer comment ils se jouent de la règle d’égalité du temps de parole entre les candidats. Restait à nous montrer comment ils se jouent de la fin de la campagne. C’est chose faite. Comme La Fontaine qui utilisait les animaux pour faire la satire de la société, les journalistes se servent du Vénézuéla pour critiquer le candidat Mélenchon. Bien sûr, ils n’ont pas le talent du fabuliste mais le résultat risque d’être aussi efficace.

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