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la lanterne de diogène
12 décembre 2018

Mémoire d'auditeur : le Studio 105

C’est une bonne idée qu’a eue France-Inter de réunir des artistes de la chanson française avant la démolition, pour rénovation, du fameux Studio 105. J’ai suffisamment regretté l’absence d’esprit maison, l’ignorance revendiquée des animateurs du moment de leurs aînés pour me réjouir, aujourd’hui, de cette initiative qui a permis d’entendre des voix qui se sont tues et des noms cités, de ceux qui ont fait les belles heures du Studio 105. J’ai si souvent déploré que, au contraire de ce qui se passe chez les autres généralistes, on n’entende pas de journées ou de soirées extraordinaires, avec les animateurs actuels ou passés, pour faire la fête, souvent autour d’un glorieux disparu mais pas que. « Salut les artistes ! » comme disait Max.

On pourrait dire qu’il n’y en a eu que pour Bernard Lenoir à qui je reprochais d’avoir fait la même émission pendant 30 ans et même plus si l’on considère ses interventions dans le « Pop Club » de José Artur et ses remplacement de Jean-Bernard Hébey sur RTL. N’empêche, même si en avançant dans le temps, ses goûts musicaux étaient de plus en plus restreints au rock londonien à l’exclusion de tous les autres, il avait le mérite de proposer de la musique de bonne qualité et des directs. Il expliquait souvent les difficultés qu’il rencontrait, dans les années 1990 et 2000 avec des équipes d’avocats, si jamais il y avait la moindre difficulté technique au cours de l’émission en direct. Quelqu’un a cité aussi Michelle Soulier, la réalisatrice, sans qui rien n’aurait été possible. Michelle Soulier dont j’ai rappelé, il y a peu, qu’elle venait de prendre sa retraite, d’où un chamboulement dans les réalisations d’émissions.

On a rappelé que ce studio avait pris le nom de Charles Trenet qui était venu, lui-même, l’inaugurer en chansons. Ça fait un bout de temps, dis-donc… On a cité également Isabelle Dhordain que j’ai aussi critiquée parce que son émission ne se renouvelait pas et était devenue un rendez-vous de gens du même monde qui bavardaient. N’empêche, là aussi, c’était à un moment, une des très rares émissions où l’on entendait des chansons et des performances devant le public. Il fallait aussi saluer Didier Varrod, qui a préféré renoncer aux fonctions directoriales pour retrouver les aléas du direct et le contact avec le public et avec les artistes. Rebecca Manzoni a trouvé sa voie dans l’explication des chansons, le matin, et la présentations, parfois, des directs. Même Richard Lornac, pianiste accompagnateur maison a été cité.

 

Bernard Chérèze et Patti Smith

Et puis, j’aurais été fâché et triste si l’on n’avait pas rendu hommage à Bernard Chérèze, qui a été un grand directeur de la musique sur Inter (recruté par Jean-Luc Hees), à un moment où la musique n’était pas la priorité. Il était parfois découragé de se battre tout seul. C’est lui aussi qui, alors qu’il était responsable de la grille d’été, a donné sa chance à une émission qui a duré jusqu’à l’année dernière sous des formes différentes et qui nous a fait voyager et connaître un continent avec lequel nous avons une Histoire commune : « L’Afrique enchantée ». Bernard Chérèze, emporté lui aussi par cette sale maladie. Chapeau l’artiste !

https://www.franceinter.fr/musique/disparition-de-bernard-chereze-ancien-directeur-de-la-musique-de-france-inter

 

Malheureusement, la fête a été quelque peu gâchée par l’attentat commis à Strasbourg pendant la dernière, nous privant de 5 mn du concert du talentueux Benjamin Biolay. Comme on dit, la vie continue.

 

Ça s’appelait « Inventaire avant travaux » et c’était une drôlement bonne idée. Salut les artistes et à bientôt !

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Commentaires
J
Bonjour Diogène, <br /> <br /> <br /> <br /> Tout ce que je connais du fameux Studio 105, alias auditorium Charles-Trénet, c'est... Charles Trénet, que j'apercevais de temps en temps arpentant ma rue d'Antibes incognito, de sa démarche lourde de vieillard, c'était vers le milieu des années 90 et je dois à la sagacité d'un voisin, avec qui j'étais en conversation, de l'avoir reconnu la première fois. <br /> <br /> <br /> <br /> C'était une époque où Cannes était le siège des fins de règne pour quelques célébrités et seconds rôles du siècle dernier. On venait s'y reposer au soleil, y retrouver cette vie qualifiée de "normale" que mène tout un chacun, parmi celles et ceux qui naguère, de l'autre côté du petit écran comme du grand, composaient cette vaste entité appelée "le public". <br /> <br /> <br /> <br /> Les parties de pétanque de Georges Descrières au petit port du Moure Rouge, à la frontière de Cannes et Golfe-Juan ; les cours de théâtre de Jacques Marin à Mougins ; Philippe Bouvard garant sa Rolls Corniche sur le parking de la gare, dévalisant le relais de presse avant de s'engouffrer dans le TGV direction la capitale ; France Roche que je croisais boulevard Carnot les bras chargés de fleurs ; Guy Lux avec qui, et avec d'autres, il m'est souvent arrivé de traverser vers huit heures le matin le grand boulevard qui coupe la ville en deux ; Annie Cordy vue sortant de la poste, flanquée de Charlotte Jullian, des braves vieilles se plaignant à la cantonade de ce qu'elles les avaient envoyées paître alors qu'elles voulaient seulement leur serrer la main ; Richard Anthony s'extrayant de sa Pontiac Trans-Am délabrée, dont il laissait tourner le V8 pour aller chercher du fric au DAB de la banque située juste en bas de chez moi ; Georges Guétary, vu en grande discussion avec des retraités du coin, sur cette même rue d'Antibes ; Juliette Gréco l'air lointain, dans une stricte robe noire à col carré, croisée à hauteur du Monoprix un dimanche d'été vers sept heures du matin (celle-la même devant qui Gainsbourg sombrait dans le mutisme, d'après la légende). <br /> <br /> <br /> <br /> Mauvaises langues et esprits caustiques surnommaient cette Cannes d'alors "le cimetière des éléphants". On y croisait la mémoire de la télé et du ciné, on pouvait y rencontrer à l'occasion de certaines manifestations ouvertes au public, notamment les défuntes Rencontres Cinématographiques qui se tenaient en novembre et le FIPA et le FIF ou avec un peu d'entregent, ou pouvait être accrédité, des gens comme Pierre Tchernia, Jean-Pierre Cassel, Danièle Evenou, le trio d'acteurs des Brigades du Tigre, Philippe Léotard, Michou, Richard Bohringer, pas plus inaccessibles que l'épicier au coin de la rue, affables même pour certains, je peux en parler pour avoir passé avec eux des instants mémorables. <br /> <br /> <br /> <br /> Cette Cannes-là est à ranger au registre des souvenirs. La ville aujourd'hui a énormément changé. En vingt ans sa population a doublé, elle est devenue une partie de la mégapole en devenir qui s'étend de Nice à Mandelieu via Grasse et qui s'étendrait encore davantage s'il n'y avait à l'ouest la barrière volcanique de l'Estérel. On y a longtemps célébré l'art et les artistes, les grands noms et les sans nom, ceux de l'image et les peintres, les plasticiens, les cinéastes et les écrivains, les musiciens et les chanteurs, les artistes d'un temps comme d'une vie. <br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui on y célèbre, et dans la démesure, un et un seul dieu : l'immobilier. <br /> <br /> <br /> <br /> Les temps changent...
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