Dick Rivers
Un cas à part dans la variété française.
Dick Rivers a été apporté par la vague des yéyés mais est toujours resté à l’écart des autres. Il n’était pas parrainé par une marque de textile ni appuyé par une radio naissante qui faisait de l’audience avec les amours des vedettes. Il était provincial, aussi.
Dick Rivers était passionné de musiques américaines et n’avait qu’une idole, Elvis Presley. Au cours de ces dernières années, on comprenait que ce qui avait compté le plus dans sa vie était sa rencontre avec The King, pourtant brève. Quand on aime, on ne compte pas.
Dick Rivers est resté fidèle à cette passion et a été peu à peu oublié quand les musiques qu’il aimait ont passé de mode. Lui persistait et plus personne ne se souvenait de lui. De plus, le temps était aux versions originales, aux interprétations, éventuellement. On peut discuter ses adaptations pas toujours heureuses des grands standards du rock n’roll, du blues, de la country mais il les a fait connaître au grand public français. Il a aussi chanté des chansons plus personnelles comme « Grandis pas ».
Né après la vague yéyé, c’est bien plus tard que j’ai connu Dick Rivers, quand il était invité dans les émissions d’Yves Mourousi (toujours lui) à la télévision en 1975 qui le surnommait « Alain-Decaux du rock n’roll ». Il racontait l’histoire des musiques américaines et je lui dois les quelques bases que je possède et l’amour des origines noires de ces musiques. C’est pour ça que je poste ce très beau dessin de Morris qui le situe dans son élément.
Dick Rivers ne s’est pas enrichi mais a mené la vie qu’il voulait et c’est déjà pas mal. Quand le succès n’était plus au rendez-vous, il a fait les belles heures de RMC puis de France Bleu afin de rester dans son beau pays niçois. Maintenant, savoir qu’il était frappé par cette sale maladie, cette maladie tellement injuste m’attriste profondément. Savoir qu’il est mort en souffrant me peine beaucoup.