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la lanterne de diogène
29 octobre 2019

Plusieurs formes de ruralités (par Jérémy)

"Pour avoir vécu longtemps à la campagne, et vivre actuellement en moyenne-montagne, je te dirais qu'à l'échelle de la région que je connais un peu, à savoir la Haute-Provence, il y a plusieurs formes de ruralités, et celles-ci ne jouent pas sur le même registre.

Par ici, région enclavée, les circuits courts existent à l'échelle de toutes petites exploitations qui vont proposer leurs produits maraîchers aux marchés des villes et villages. C'est donc du direct producteur/consommateur, bio ou pas bio.

Brève parenthèse sur le bio : à cet égard, le scepticisme prévaut dans nos campagnes où s'ancrent, de par la connaissance du terrain, des notions basiques de géologie et d'hydrologie qui échappent au citadin prêt à payer une blinde de quoi se composer une salade bio. En clair, on peut certes cultiver des salades dans une terre engraissée au fumier de cheval, mais ça n'empêchera pas le paysan en amont d'utiliser des engrais chimiques et d'épandre généreusement des pesticides sur ses cultures. Le mouvement naturel des eaux, du drainage alluvial et du vent viendra contrer la bonne volonté du paysan adepte du fumier de cheval. A moins de transplanter des serres sur la lune, le bio de chez bio restera malgré ce qu'en affirment ses défenseurs, une légende... urbaine !

On revient aux circuits courts. Petites exploitations donc, cantonnées sur une poignée d'hectares, où les produits maraîchers sont écoulés sur les marchés et via les AMAP (http://amap-aura.org/une-amap-cest-quoi/). Cela reste quand même assez marginal. Côté viandes et charcuterie, il existe des initiatives analogues, localisées sur une petite région, qui vont faire vivre les petits éleveurs du coin et diffuser les produits locaux par l'établissement de partenariats avec la grande distribution et par le biais des supérettes. Même chose pour les fromages. Ces circuits courts existent donc, parallèlement à la diffusion en grande distribution de fruits et légumes dûment calibrés aux normes UE tels qu'on les trouve en ville et dans les hypers de grande banlieue. Fruits et légumes dont on dira qu'ils auront subi les derniers outrages, mais ils sont à la portée des bourses les plus plates et par ailleurs, lorsque la grande distribution propose à vil prix des produits hors-saison, elle ne fait que répondre à la demande d'une clientèle adepte de ce qu'un personnage de Paul Auster, journaliste cynique d'une gazette de l'Amérique profonde, qualifiait de "Californication" (rien à voir avec la série TV éponyme), à savoir l'imprégnation dans les esprits citadins d'un présumé mode de vie californien, où l'on consommera n'importe quels produits naturels quelle que soit la saison, endives en plein été, tomates en hiver, etc. A noter que cela s'explique par le climat subtropical de la Californie, sa configuration et son étendue géographique du nord au sud, qui permet justement d'obtenir à peu près tout ce qui peut être produit en termes de végétaux comestibles à n'importe quelle période de l'année. Comme nous ne sommes pas en Californie et qu'à une demande il convient de proposer une offre lorsqu'il est question de faire du profit, on va recourir à cette agriculture détestable telle qu'elle est pratiquée sur les plateaux andalous et dans ces vastes hangars où l'on cultive hors-sol toutes sortes de légumes disponibles toute l'année et parfaitement insipides. Et comme on veut avoir de la viande dans son assiette sans passer par le boucher, quand il en reste, qui en proposera de qualité mais un peu plus chère, car le boucher a des charges à payer, on va l'acheter dans les grandes surfaces où le rôti hâtivement ficelé sera vendu entre 4 et 6 €, où le steak sous blister sera disponible à partir de 4 €, où le poulet gorgé d'eau qui n'a jamais connu la glèbe sera proposé entre 3 et 6 €. Plus cher, il s'adornera d'un label qui ne prouve rien, on l'a vu récemment.

De récents accords visent à importer massivement de la viande venue d'outre-Atlantique, comme sont massivement importés des antipodes des avocats saturés de pesticides, comme on importe massivement des crevettes du Honduras et des filets de pangas du Vietnam. L'ennui, c'est que le consommateur n'est ni aveugle ni sourd, et même accablé par des fins de mois qui commencent autour du 15 du mois, il y regardera à deux fois avant d'acheter n'importe quoi. L'avocat disponible en grande distribution est soit dur comme la pierre soit en voie de putréfaction, et il reste sur les étals. De même que les fruits d'été passés par le congélateur. De même que la tomate si parfaite qu'elle a l'air en plastique, dont il sait qu'il ne percevra pas la saveur. De même que le poisson exotique dont une recherche sur le web lui expliquera dans quelles conditions il est pêché. De même que la viande nord-américaine conçue pour le hamburger proposé dans les fast-food, et provenant d'exploitations gigantesques où le bétail est alimenté par hélico. Il y a une réaction saine du public à l'égard des abominations que l'on doit à la mondialisation, et même si elle est encore au stade embryonnaire et ne touche qu'une partie de la population soucieuse de s'informer et disposant des moyens de consommer différemment, elle existe et ne demande qu'à s'étendre.

Plusieurs formes de ruralités ne boxant pas dans la même catégorie. L'agriculteur venu réveiller le préfet, l'autre jour, au volant de son gigantesque tracteur décoré de banderoles décrivant son chemin de croix, n'est pas l'agriculteur décrit plus haut, qui a un tout petit tracteur, dont l'exploitation est familiale, qui vend sur les marchés, outre ses fruits et légumes de saison, le lait de ses quelques vaches et va écouler ses moutons auprès de l'abattoir voisin où se fournira le producteur local de viandes et de charcuterie, tout en faisant travailler une cinquantaine de personnes à l'année, plus le personnel de l'abattoir local précité. Petit paysan qui va arrondir le mois en proposant des séjours à la ferme, des locations en gîte, en créant sur son terrain une activité ludique de pêche à la truite. Ou qui va intégrer le réseau AMAP. Lequel petit paysan ne laissera pas son troupeau d'ovins paître sans garde dans la montagne, pour se plaindre ensuite qu'un grand méchant loup est venu le décimer. On s'est souvent demandé, dans le coin, pourquoi la question du loup se pose en France et pas chez nos voisins italiens. Pourquoi elle se pose dans les Alpes et moins dans les Pyrénées. Il suffit de se promener en montagne et de constater l'absence d'un berger. Pas toujours et pas partout. Dans les alpages du Queyras subsistent des bergers. Dans l'Ariège perdure une vieille tradition de bergers qui à maints égard rappelle celle du compagnonnage. Ici le loup, là-bas l'ours, créent des antagonismes entre paysans et ceux, favorables au respect de la vie sauvage, que les premiers qualifient de bobos-écolos. lesquels objectent que les Italiens s'accommodent de la présence du loup et les Espagnols de celle l'ours. Débat sans fin, là encore, où se profilent, en arrière-plan, l'appel constant à des subventions toujours insuffisantes, l'emprise des assureurs, le poids des charges.

Une bergère me disait un jour que l'on trouvait difficilement quelqu'un pour sacrifier ses week-ends et ses fériés à une vie solitaire dans la montagne contre un maigre salaire qui obligeait à avoir des à-côtés, que les lycées agricoles forment des bergers disposant des moyens de posséder leur propre cheptel et d'en assurer eux-mêmes la garde, qu'un seul salaire pour quelques mois d'estive suffit à grever par les charges qu'il implique le budget d'une exploitation, sans compter les frais que suppose l'achat d'au moins deux patous, l'éducation à leur apporter, les soins à leur prodiguer, les frais annexes de ravitaillement, de transport sur place de pains de sel, par hélico lorsque l'alpage est retiré, et toute la paperasserie décourageante que cela implique. Problème qui se pose différemment en Italie où il n'y a pas de Sécu, ou d'une façon comme d'une autre, la combinazione vient à bout des barrières bureaucratiques les plus tenaces, où le berger s'y retrouve sans avoir l'impression d'avoir à joindre les deux bouts à la fin de la saison.

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Paysans mal-aimés aussi parce que chasseurs invétérés des terroirs gagnés par des néo-ruraux pour qui la chasse est une tuerie, pour qui randonner, ramasser des champignons, suppose de composer avec "les bouseux en kaki", lesquels entretiennent par leurs pratiques et leurs traditions petites villes et villages dans des arriérismes de mauvais aloi. Paysans mal-aimés pour être vus par les citadins comme des pompes à subventions, et dans certaines régions, comme des profiteurs qui engrangent des fortunes contre la vente de quelques arpents de terre bien placés à un promoteur de lotissements, et dans certains terroirs, comme des héritiers de carrière implantés dans les mairies et les conseils départementaux où leur statut de propriétaires terriens leur donnera toute latitude de faire la pluie et le beau temps, d'empêcher l'implantation d'une zone d'activités pourvoyeuse d'emplois, d'un bras autoroutier favorisant la desserte d'une petite ville, la création d'une base de loisirs. Paysans mal-aimés pour quelques faits rapportés de maltraitance animale, de pollution des terres par l'épandage de pesticides, d'herbicides et l'abandon de lisier voué à s'écouler dans les nappes phréatiques, paysans réputés à l'affût des petites magouilles couvertes par le cousin gendarme, le beauf maire à vie du petit bled, dont le 4X4 va carburer au mazout détaxé, qui va poser ses pièges ici et là et braconner sans souci des sanctions du garde-chasse, tenu en respect surtout s'il n'est pas du coin, surtout si c'est une femme, qui va trouver ses pneux régulièrement crevés.
Rien n'est tout rose au pays des antagonismes et la campagne en est. Si le bonheur est dans le pré, c'est plus souvent au bord de la piscine d'une bergerie rénovée qu'au fin fond des terroirs où les uns et les autres ne parlent pas la même langue, et ce n'est pas là affaire de patois."

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Commentaires
J
Hostiles aux agriculteurs, dis-tu, et j'ajouterais, aux agriculteurs qui ne correspondent pas à l'imagerie picaresque distillée, entre autres, par le bon vieux Pernaut. Agriculteurs qu'on leur montre à la télé menant des opérations Escargot, revendiquant des abattages de loups, exigeant toujours et encore. Cherche t-on à savoir comment on en est arrivés là ? A une agriculture intensive destructrice de l'environnement, à des élevages hors-sol qui tiennent de la fabrique de viande, à voir ovins et bovins étiquetés comme des valises, à ce mythe du bio lancé comme une planche de salut au rare consommateur qui se soucie vraiment de ce qu'il mange mais qui jugera pourrie ta pomme du verger et dégueulasse la carotte tordue encore imprégnée de terre ? <br /> <br /> <br /> <br /> Il faut entendre les divers sons de cloche si on veut faire l'effort d'y comprendre quelque chose. <br /> <br /> <br /> <br /> Qui a vécu dans la brousse gardera une image mitigée des paysans qu'il aura pu côtoyer. Certains joviaux, d'autres bourrus, d'autre encore fermés, la terre n'éduque pas à une sociabilité de salon. Les règles sont posées de longue date et les codes, immuables, peuvent se résumer en cinq mots : la propriété, le travail, la famille, les sous, la chasse. N'est toléré, en tant que nouvel arrivant dans un village, que qui est dûment titulaire d'un titre de propriété et d'un boulot qui paie et tant qu'à faire, en couple avec des enfants. Les autres sont de passage, on y fera d'autant moins attention lorsque le nouvel arrivant déboule sans vrai travail contre un loyer modique, sachant qu'il ne tiendra pas au-delà d'un hiver. Le résident secondaire est bienvenu, du moment qu'on ne le voit que quinze jours par an et éventuellement à l'occasion des fêtes : il paie sa taxe foncière et ne réclame rien qui soit susceptible d'amener la mairie à augmenter la fiscalité locale. <br /> <br /> <br /> <br /> Le bar est le QG. C'est là qu'on se retrouve au sortir des longues journées passées aux champs. Ce peut être un club assez fermé où l'éventuel nouveau venu sera scruté, soupesé, où l'on cherchera à savoir qui il est, où il a acheté, ce qu'il fait dans la vie. Dans les petites villes rurales, le tri s'opère de lui-même. Il y a le bar des habitués et celui des "pièces rapportées", pas forcément celles issues de ce qu'on appelle aujourd'hui la "classe moyenne", qui n'y viendront éventuellement que le dimanche, et en terrasse. Le bar des "pièces rapportées" est celui où se retrouvent celles et ceux qui sont là par défaut, parce que les loyers ont explosé dans la grande ville et qu'ici on peut encore trouver, contre un loyer abordable, un toit qui excède les 9 m² réglementaires sans avoir à passer par une agence et devoir fournir un garant. On sera mieux logé mais loin de tout. Ceux d'ici voient d'un mauvais oeil ces particuliers sans le sou, sans vrai travail, qui ont plus à prendre qu'à apporter au bled en déroute, surtout lorsqu'ils sont, comme on dit, "basanés". <br /> <br /> <br /> <br /> C'est l'autre visage de la ruralité. Celle, subie, de qui n'a pas choisi d'être là, de qui se trouve transplanté dans une de ces sortes de non-lieux que sont devenus villages, petites villes et villes moyennes paumées dans la plaine, la brousse, le bocage, le causse, la moyenne-montagne, que ce soit dans les Cévennes, le Vivarais, la Haute-Provence, la Mayenne, le Forez, la Lorraine, l'Aubrac, la vallée de l'Aude ou le Pays de Léon. Néo-ruraux malgré eux, à des années-lumière des interrogations et des revendications paysannes que chapeautent les syndicats devenus officiels de la paysannerie, par opposition au syndicat minoritaire, altermondialiste dont le leader, en son temps, prit part au saccage de symboles de la mondialisation que sont les fast-food, pourfendit la mal-bouffe avant de sombrer dans l'anonymat surpayé de la députation européenne, avec l'onction d'un certain Cohn-Bendit, puis dans un relatif silence. <br /> <br /> <br /> <br /> Syndicats officiels de la paysannerie à l'image de ce que sont devenus les syndicats jadis ourviers pour le monde du travail : des militants de base sincères, en prise avec les réalités du terrain, mais des élites impliquées dans le système qu'elles prétendent combattre. On ne milite pas contre l'abus de pesticides, la vente à perte des petites exploitations aux grandes, la mainmise des grands groupes et des lobbies, les marges de la grande distribution, les normes délirantes imposées par l'UE, on ne revendique pas une politique protectionniste ni un retour à une paysannerie de proximité supposant des circuits courts. On lit sur le site de la FNSEA cette revendication : "Nous dénonçons le dénigrement répété envers les agriculteurs (intrusions dans les élevages, critiques et violences quand les agriculteurs sont sur leur lieu de travail). Ces actes doivent être condamnés au plus haut de l’Etat." <br /> <br /> <br /> <br /> De quelles intrusions parle-t-on ? Celles de militants et de lanceurs d'alerte soucieux d'informer le consommateur du traitement indigne infligé par certains éleveurs à des poulets de batteries, à des porcs, à du bétail destiné à l'abattage puis à la vente en grandes surfaces ? Celles de militants souhaitant alerter quant aux dangers avérés des pesticides et présumés des organismes génétiquement modifiés ? <br /> <br /> <br /> <br /> En quoi ce syndicalisme prétend-il défendre la paysannerie ? En quoi remet-il en cause le système qui a conduit les paysans à devoir produire une agriculture devenue délirante, un élevage qui a pris la forme d'une machine à fabriquer de la viande au plus bas prix ? Que l'on s'insurge contre des traités mondialistes tels que le Mercosur et le Ceta est louable. Mais que ne s'est-on insurgé en amont contre le trop-plein d'importations de fruits et légumes de mauvaise qualité en provenance d'Espagne et d'Afrique du Nord, encouragé par la politique européiste ? Qu'a t-on fait en amont pour poser les barrières qui auraient su empêcher notre agriculture de prendre le tournant que l'on sait ? Où sont ces syndicats lorsqu'il s'agit de prendre la défense des ouvriers étrangers payés au lance-pierre par des exploitants-exploiteurs de la vallée de la Durance, lesquels ouvriers devront verser le gros de leur maigre salaire à des propriétaires complices qui les entasseront dans de louches galetas sous l'alibi de les loger ? <br /> <br /> <br /> <br /> Pourquoi et comment les paysans se sont à ce point coupés du reste de la population que celui-ci est supposé leur être devenu hostile ? En quoi ce gouvernement ou un autre serait-il fondé à rehausser leur image ?
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L
Oui, j’essaie de montrer qu’il y a le pays réel et le pays dont on parle dans les médias.<br /> <br /> La France est encore très rurale même si la population vit majoritairement dans les villes et si les terres arables sont bétonnées ou goudronnées à tout va. Sans compter que nombre de nouveaux lotissements, pris sur les terres arables, sont peuplés de citadins qui ont fui la ville, ses loyers chers et la promiscuité mais qui conservent leur mentalité citadine. <br /> <br /> J’ai failli titrer sur les contradictions tant elles sont criantes quand on parle d’agriculture et de ruralité ; quand, toutefois, on parle de ruralité. Les animateurs d’Inter, par exemple, ne veulent même pas savoir que ça existe et qu’il existe des Français de souche, enracinés dans la terre qui a vu naître leurs ancêtres. Dans les Alpes du sud, comme dans toutes les régions de montagne, haute ou moyenne, les villages sont peuplés de familles qui habitent des maisons héritées depuis des générations et que même les exodes ruraux et l’attrait de la ville des années 1960 ont à peine entamé. D’un autre côté, des villages entiers se sont dépeuplés. À un moment, des hippies ont squatté ou même acheté des ruines pour vivre leur vie mais les femmes confrontées à la dureté des tâches ménagères et des soins à prodiguer aux enfants ont eu raison de ces tentatives. Plus personne ne veut vivre dans des maisons sans rien. On a monté en épingle des villages d’Italie repeuplés par des réfugiés mais ça reste aussi marginal que les hippies d’autrefois. <br /> <br /> <br /> <br /> Contradictions quand les consommateurs se plaignent (mais pas tant que ça) de leurs aliments traités chimiquement mais ils rejettent les fruits ou légumes qui ont vilaine allure ou sont difformes ainsi que les viandes un peu grises faute de colorant. La chair morte ne reste pas rouge bien longtemps… J’ai aussi plein d’anecdotes à ce sujet. Juste une : j’ai ramené un jour des pommes de mon verger à des amis qui ont rigolé ouvertement en ajoutant : « mais elles sont pourries tes pommes ! ». <br /> <br /> <br /> <br /> Pays réel et pays dont parlent les médias qui diffusent des reportages montrant que « les Français sont prêts à payer un peu plus pour la qualité ». Oui, enfin, ça dépend de quels Français on parle. Tous ne sont pas prêts faute de moyens entre la précarité, les allocations chômage qui vont encore baisser et les salaires bas qui n’augmentent pas vu que, officiellement, il n’y a plus d’inflation ; on nous dit aussi que le chômage baisse (- 0,7 %, autrement dit stable). Il s’en trouve aussi qui s’en fichent ou, plutôt, qui ne se posent pas la question. Pour eux, les poissons sont rectangulaires, le lait vient des bricks, les légumes sont propres naturellement et les fruits ne pourrissent pas, la viande vient de morceaux qui sont découpés par les bouchers (sans compter ceux qui ont appris que les animaux sont là pour servir et nourrir les hommes et qui ne comprennent même pas qu’on se pose des questions). On reste déterminé toute sa vie par la façon dont on apprend les choses la première fois.<br /> <br /> <br /> <br /> Depuis quelques jours, on entend beaucoup de sujets sur l’agriculture et il ressort de tous que, d’une part, les grands cultivateurs n’ont pas l’intention de modifier leurs pratiques mais comptent sur le Gouvernement pour prendre des mesures afin d’améliorer leur image dégradée tandis que, d’autre part, les citadins (y compris ceux qui ont émigré vers les villages) ont rompu les liens avec ceux qui les nourrissent. Les propos du Ministre et du Gouvernement en général ne vont pas rassurer les consommateurs. Je le répète, ce qui me paraît le plus grave dans cette histoire, c’est que la population, dans sa majorité, est devenue hostile aux agriculteurs.
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