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la lanterne de diogène
14 février 2020

L’échelle de l’oppression

Fake ou pas fake ?

Comme beaucoup de mots découverts par les Français, à l’instar de « mail » qui veut dire simplement « courrier, « fake » est en train de recouvrir un sens propre à la langue hexagonale pour désigner une fausse nouvelle, une rumeur, autrement dit un bobard. Dans le cas qui nous intéresse, la question prend tout son sens.

 

Jean Rigole

D’abord, on ne précise pas de quelle étude il s’agit. Une telle étude proviendrait forcément des autorités étatiques concernant le nombre d’accidents dans lesquels une personne serait passée sous un camion. Les États entretiennent une oppression systémique pour marginaliser les minorités. Par conséquent, on aurait du mal à en trouver concernant les conséquences d’un passage sous une échelle et l’on doit exiger de savoir pourquoi on dissimule la vérité.

À partir de là, on peut affirmer qu’il existe une volonté de cacher que passer sous une échelle porte davantage malheur que passer sous un camion. Pourquoi ? Simplement parce qu’il s’agit d’une croyance et que certains ont intérêt à ce que cette croyance ne se répande pas. Nous dénonçons les attaques dégradantes qui visent ceux -elles qui croient que passer sous une échelle porte malheur en les assimilant à des superstitieux. Nous refusons toute forme d’amalgame. On insulte une communauté régulièrement stigmatisée ou sommée d’adapter ses croyances à l’évolution de la société, ce qui est juste pas envisageable. Pourquoi notre groupe devrait être sommé de se justifier et pratiquer un aggiornamento ?

En tant que croyant, je demande que tout le monde respecte mon choix qui relève de ma dignité et de la construction de mon identité. Il faut que cessent les moqueries dont tous ceux -elles qui relaient ces théories sont victimes. Nombre d’entre nous sont soumis -es -s à un véritable lynchage verbal et doivent dissimuler leur conviction que le malheur poursuit ceux -elles qui passent sous une échelle. Des arguments pseudo scientifiques sont parfois avancés pour relativiser notre théorie mais en l’absence de preuves irréfutables, nous récusons leurs conclusions fondées sur des études parcellaires. Depuis quelques temps, l’Internet se fait le relais, sous couvert d’anonymat, d’une nouvelle forme d’anathématisation et d’appels à la haine sans équivalent.

Passer sous une échelle porte malheur et notre croyance mérite autant que les autres la tolérance. Nous voulons que soit reconnu notre droit à amener sur le chemin de la vérité ceux -elles qui doutent dans une démarche de déconstruction d’un univers conceptuel bien intériorisé où l’individu est assigné à une pensée soi-disant rationnelle. Dans ce but, nous nous insurgeons contre l’invisibilisation de notre théorie dans l’espace médiatique et promouvons une démarche pluriversaliste d’inclusion d’autant plus que le nombre de ceux-elles qui adhèrent à la croyance selon laquelle passer sous une échelle porte malheur est beaucoup plus important que ce que les appareils oppressifs s’acharnent à démontrer contre toute évidence.

 

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Commentaires
J
Je suis passé maintes fois sous des échelles, parfois sans même y penser, souvent en saluant le monsieur (plus rarement la dame, on comprend pourquoi) qui se trouvait dessus. <br /> <br /> Il ne m'est jamais rien arrivé de fâcheux par la suite. <br /> <br /> Sous un camion, il m'est arrivé d'aller récupérer un jouet, une balle, égaré par un toutou / un gamin. Certes le camion était à l'arrêt. <br /> <br /> Il ne m'est jamais rien arrivé de fâcheux par la suite. <br /> <br /> A ma décharge, j'avoue être un farouche zététicien. <br /> <br /> Ceci explique peut-être cela.
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