Michel RAGON
Disparaît un autre écrivain qui n’a pas eu les honneurs d’Apostrophes comme d’autres complaisamment invités pour vendre l’exposition de leur intimité. Michel Ragon n’est pas un écrivain maudit. Sa bibliographie montre l’étendue de son talent d’écrivain et la diversité des thèmes abordés. Appuyé par une vaste culture générale, comme un Didier Daeninckx par exemple, il propose des romans ancrés dans la réalité historique. Il choisit ses personnages et les lieux où ils évoluent parmi le populaire, les prolétaires, ceux qui sont attachés à la terre.
Kirk DOUGLAS est un écrivain
C’est là qu’il faut voir notre familiarité avec la démarche de Ragon mais aussi dans son admiration de Rabelais qui, comme nous l’avons déjà souligné n’est certainement pas quelqu’un qui écrivait après avoir baffré et s’être bourré mais l’auteur humaniste de langue française. Ragon a eu l’avantage d’une vision confrontée à la réalité de quelques dizaines de siècles.
À l’heure où s’éteint Michel Ragon, il ne faut pas croire que la littérature prolétarienne n’existe plus. Outre Didier Daeninckx, déjà cité, on retiendra aussi Gérard Mordillat qui a aussi une production cinématographique conséquente et d’autres encore. Nous avons déjà rendu hommage à Bernard Clavel. En revanche, dans la chanson, art populaire par excellence et d’accès instantané, le thème semble abandonné. J’ai déjà mentionné ici Thomas JAGAS mais il n’a pas le succès d’autres qui ont des parents engagés politiquement qui ont pu leur assurer des passages dans des circuits rodés.
Jean-Marie Floch, n'est-ce pas?
Francophonie ou mondialisation libéraliste
corrections et ajouts décembre 2006