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la lanterne de diogène
12 mai 2020

Covid 19 et territoires

La covid 19 (au féminin svp)

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/ne-dites-plus-covid-19-covid-19-1826816.html#xtor=EPR-521-[france3regions]-20200510-[info-bouton3]&pid=

agit comme un révélateur de bien des travers de notre société et annonce des changements qui auront le tort ne pas être ceux auxquels aspire une partie de la population. Nous avons déjà pointé le déconfinement qui concerne essentiellement le travail qui prend des allures de travail forcé tant les incertitudes planent toujours et grandissent à mesure qu’on sent qu’on nous cache plus de choses que la seule origine du virus et, sans doute, que le virus a bon dos et parvient à point pour nous remettre le joug. Depuis des semaines, on n’en finit pas de dénoncer les contradictions. D’un côté, on effraie la population en interdisant la circulation de loisir, les promenades même solitaires, les marchés de plein-air ou sous de vastes halles tandis que l’affluence sur les quais ou dans les transports, le travail en équipe, en usine, les courses dans les rayons des supermarchés seraient sans danger.

95730474_3550811511601896_1232585833618341888_oLes restaurateurs ne sont pas des modèles de vertu. Il suffit de voir comment ils s’accrochent au Smic hôtelier qui est inférieur au Smic tout court, au prétexte qu’on touche des pourboires. En quoi cela empêche le patron de payer décemment son petit personnel ? Surtout que, de nos jours, il y a peu de postes où l’on reçoit des pourboires. En tout cas, les femmes de ménage, le personnel de cuisine n’en touche pas. Quoi qu’il en soit, un restaurant qui ferme dans un quartier ou dans un village, ne laisse personne indifférent y compris quand on n’y va jamais. Ça fait partie de la couleur locale, de l’activité et l’on se retrouve bien seul quand un rideau de fer ne se lève plus ou que des rideaux deviennent sales derrière les vitres de l’établissement. Est-ce cela qu’on veut ? On peut se poser la question. Nous avons dit qu’il apparaît évidemment que M. Macron est parvenu au pouvoir (élu certes) avec pour mission d’en finir avec tout ce qui constitue l’exception française, de faire rentrer dans le rang toute contestation, de faire de la France un membre parmi d’autres des instances internationales, au même titre que l’Espagne ou la Pologne. Ces deux pays se targuent d’une histoire riche, l’une pour avoir dominé le monde avec son empire colonial, l’autre pour avoir survécu à bien des guerres dont elle était l’enjeu et qui ont mobilisé les puissances à son secours. La France est un vieux pays qui existe plus ou moins sous sa forme actuelle depuis plus de 1000 ans. Peu de ses voisins peuvent en dire autant et en tout cas ni l’Espagne, ni la Pologne, justement. De sorte que, avec son poids démographique, avec son Histoire dont les Lumières ont éclairé le monde, la France cultive une originalité qui tourne souvent au complexe de supériorité. Après guerre, il a été décidé de renforcer l’État qui coordonne l’action économique (il fallait reconstruire) tout en laissant les entreprises se développer. Depuis que la Thatcher a déclaré à la face du monde qu’il n’y a pas d’alternative (TINA), la France est un des rares pays de poids à résister malgré les injonctions de l’UE. Depuis le début du siècle, les choses s’accélèrent. On a vu disparaître les Cantons puis nombre de Communes. On essaie de venir à bout des Départements. Déjà la Métropole lyonnaise a fusionné avec le Conseil Général et la voie est libre pour tout ce qui pourra faire oublier le Département. Nous y reviendrons.

 

L’autre originalité de la France, c’est sa gastronomie servie par une diversité de terroirs quasiment unique au monde sur un territoire de taille moyenne. Justement, l’UE tente par tous les moyens de supprimer le « made in » pour imposer un fumeux « made in Europe ». Il a fallu quelques crises et scandales sanitaires pour que la notion de traçabilité mette en valeur l’origine des produits. Sous la pression anglo-saxonne, rien d’autre n’aurait été important que des normes d’hygiène, le goût et la qualité important peu. Pour le moment, les appellations, les terroirs, les origines sont préservées mais jusqu’à quand ? La fermeture prolongée des restaurants semble un nouveau coup porté à l’art de vivre à la française qui va profiter aux chaînes internationales, aux échoppes de vente à emporter uniformisée quel que soit le pays et à quelques uns qui auront eu les moyens de réagir. On peut penser raisonnablement que des tables de restaurants, des guéridons de bars bien espacés, un nombre limité de clients ne contribueraient pas plus à la propagation du coronavirus que l’attente sur les quais du métro, le voyage dans des rames, sinon bondées, du moins bien remplies, le travail en bureaux, en espaces ouverts (très répandus pour favoriser la surveillance mutuelle), en ateliers, en chaînes de montage. La culture est également très touchée. C’est une autre caractéristique majeure de la France qui entretient sa particularité en résistant à l’uniformisation culturelle anglo-américaine avec, notamment, une industrie cinématographique qui marche. La gastronomie, la culture sont les deux grands exclus des mesures de déconfinement. Comme par hasard ce sont des domaines où l’identité et la particularité de la France sont réputés et rassemblent fortement une population diverse. Dans ces domaines aussi, la France est appelée à rentrer dans le rang et à n’être qu’un consommateur de produits formatés. Comme on ne pouvait pas appliquer les méthodes expérimentées en Grèce, la crise de la covid 19 arrive à point nommé pour obtenir les mêmes résultats.

Pour quantité d’autres secteurs, on ne prend pas tant de précautions. Le métro parisien expose ses usagers à une atmosphère 30 fois plus polluée que la surface, avec ce que ça signifie en termes de propagation de miasmes et microbes en tout genre, sans que ça préoccupe qui que ce soit parmi les décideurs, à commencer par la Maire de Paris obsédée par son pari de faire de la capitale la première ville au monde sans voiture. Pourquoi en parler alors que ça ne concerne que les Parisiens ? Tout simplement parce que la Maire Hidalgo applique les mêmes méthodes que le Président Macron : profiter de la crise pour prendre des mesures autoritaires qui provoqueraient des descentes dans la rue en temps ordinaire. Dès le lundi du déconfinement, elle ferme un axe majeur de la capitale à la circulation automobile, la rue de Rivoli, soit près de 5 km. Bien sûr, se profile la fermeture de son prolongement, les Champs-Élysées. En revanche rien pour la ligne 13, bondée depuis plus 30 ans sans qu’aucun maire de Paris n’ait appuyé les démarches des usagers. Lundi matin, comme prévu, les rames étaient bondées. Voici ce qu’écrit le Huff Post : « Comme c’était redouté, dans le métro parisien (…) la ligne 13, la plus empruntée du réseau en temps normal, apparaissait “bondée” dès 6h30 ». Télé Loisirs parle de « la tristement célèbre ligne 13 du métro parisien. Habituellement et quotidiennement bondée et plombée par d'innombrables problèmes techniques, de nombreux parisiens imaginaient mal sur cette ligne y voir respecter la distanciation physique. ». enfin, Le Bonbon nous dit que « les usagers de la ligne 13 – la plus fréquentée en temps normal – se sont retrouvés ce lundi matin sur un quai où le métro avait, selon BFM TV, 40 minutes de retard (…) une rame bondée, remplie de gens manifestement ravis de se faire filmer à l'aube afin que la France entière constate qu'ils et elles portent bien leur masque «  Pour pallier, la Mairie de Paris va aménager en surface une piste cyclable sécurisée. Les employés qui empruntent cette ligne doivent être rassurés à présent. Le calvaire de la ligne 13

déconfinement - 2Il faut rappeler que le trafic est assuré seulement à 75 % alors qu’il faut respecter une distance déjà impossible lorsque le trafic est à 100 %. De plus, comme pendant l’occupation, 60 stations restent fermées, histoire de rappeler qu’il n’y aura pas de retour à la normale d’avant la crise sanitaire. Le rappel est permanent et insidieux. Les message est clair : on est là pour produire, à l’exclusion de toute autre activité collective et d’imposer l’isolement pour briser les derniers liens de solidarité qui existent encore. Si l’on n’avait pas compris, la Préfecture de Police a sévit en apprenant que des Parisiens avaient pris l’apéritif sur les bords du canal Saint-Martin ; donc sur un axe aéré et planté de grands arbres sur une grande portion. Atlantico précise : « Après la diffusion de ces images, le ministre de l’Intérieur n’a pas caché sa colère sur les réseaux sociaux, dénonçant "l’irresponsabilité de certains comportements" ». Quant à l’Obs, très engagé à gauche comme chacun sait, il craint que les distances ne puissent pas être respectées dans ces conditions. C’est touchant de voir comme on se préoccupe de notre santé. La plupart des Français a bien appris la leçon et a été outrée par les images de ces Parisiens mais pas tellement devant les rames bondées du métro. Servitude volontaires, dit-on ? Prendre l’air sur les quais d’un canal en buvant un peu est dangereux pour la propagation de l’épidémie tandis que s’entasser sur les quais du métro pour aller bosser ne présente aucun risque. Puisqu’on vous le dit !

 

La carte et le territoire

 

Ailleurs, la carte de France de la pandémie reflète l’incapacité des Français à penser la décentralisation. Comment ose-t-on titrer « La couleur de votre département » alors que le coloriage épouse les contours des Régions sans considération aucune pour les Départements ! C’est d’autant plus absurde que dans le cadre du déconfinement, les déplacements sont autorisés à l’intérieur d’un Département ou d’un vert vers un autre vert (pardon pour l’allitération riche).

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/deconfinement-ou-en-est-la-pandemie-de-covid-19-dans-votre-departement_3948329.html#xtor=EREC-1041-[NL_onvousrepond]-20200507&pid=

 

Prenons quelques exemples copiés et collés. « Cette couleur a été attribuée au regard de trois critères : la circulation active du virus, la tension hospitalière en réanimation et la capacité en tests. La couleur du département déterminera certaines modalités du déconfinement à partir du 11 mai, comme l'ouverture ou non des collèges, des parcs et jardins. »

Pour certains Départements, on ajoute un autre copié-collé : « Cette donnée est particulièrement intéressante car elle "reflète la cinétique de l'épidémie et son impact le plus préoccupant", selon Jérôme Salomon, directeur général de la santé. »

 

Prenons la Bourgogne-Franche-Comté :

Au 7 mai, le département de l'Yonne était classé rouge par le gouvernement. Dans ce département, 107 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 17 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

Mais à côté, en Région Centre :

Au 7 mai, le département du Loiret était classé vert par le gouvernement. Dans ce département, 211 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 31 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

Autrement dit, avec près du double des nombres de l’Yonne (en rouge), le Loiret est en vert alors que les deux graphiques sont quasiment identiques.

Plus fort encore, la Nièvre :

Au 7 mai, le département de la Nièvre était classé rouge par le gouvernement. Dans ce département, 42 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 3 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

De l’autre côté de la Loire, dans la Région Centre également, le Cher affiche des résultats similaires mais la décision est autres :

Au 7 mai, le département du Cher était classé vert par le gouvernement. Dans ce département, 76 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 3 en réanimation.

En revanche, le tout petit Territoire de Belfort est en rouge à juste titre, rapporté à sa population :

Au 7 mai, le département du Territoire de Belfort était classé rouge par le gouvernement. Dans ce département, 143 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 13 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

La grande région des montagnes qu’est Auvergne-Rhône-Alpes est aussi tout en vert. Pourtant les résultats sont encore plus disparates dans les différents départements.

Comme on s’en doute, le Cantal est peu touché :

Au 7 mai, le département du Cantal était classé vert par le gouvernement. Dans ce département, 22 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 2 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

L’Ardèche à peine plus :

Au 7 mai, le département de l'Ardèche était classé vert par le gouvernement. Dans ce département, 139 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 9 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

Mais la Haute-Savoie :

Au 7 mai, le département de la Haute-Savoie était classé vert par le gouvernement. Dans ce département, 188 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 20 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

Toujours plus fort, la Métropole Lyonnaise, carrefour de plusieurs grands axes de circulation affiche un très rassurant vert et pourtant :

Au 7 mai, le département du Rhône était classé vert par le gouvernement. Dans ce département, 980 personnes étaient toujours hospitalisées au 7 mai, dont 112 en réanimation, en lien avec le Covid-19.

Autrement dit, pour près d’un million et demi d’habitants, on a autant d’hospitalisés que dans les Départements cités avant dont 112 en réanimation mais tout va bien. La capitale des Gaules est un carrefour européen important : des routes, des autoroutes, des voies ferrées, des lignes à grande vitesse y convergent. Circulez, y a rien à voir ! RAS. On peut penser que, comme les départements auvergnats sont peu touchés, on a décidé que l’ensemble de la nouvelle Région serait en vert. Également, puisque les Bouches-du-Rhône, pour les raison que l’on sait, sont en vert, on ne voudrait pas que Lyon soit défavorisée par rapport à Marseille. L’autre explication vient de la très bureaucratique ARS qui, comme son nom l’indique, ne raisonne (hum?) qu’en terme de Région. Cette crise sanitaire, illustrée par sa carte en rouge et vert, sans aucune nuance, prouve une fois de plus l’incapacité de penser la décentralisation en France. Il y a toujours tendance à centraliser quelque part. Elle prouve aussi que les Départements sont en sursis puisque, là où ils auraient toute leur pertinence, pour affiner les données, prendre des mesures appropriées, on ne voit que l’ensemble. Avec les nouvelles grandes régions (que nous avons approuvées), les Départements devraient jouer ce rôle de démocratie locale et de promotion des terroirs et de la culture. Un domaine aussi sensible que la santé publique devrait être traité au plus près et le cadre départemental offre la taille convenable pour mener une politique. Or, on voit que cet aspect est dédaigné, par conséquent ils seront supprimés.

On a le sentiment que cette carte a été coloriée par un enfant à qui on a donné 2 crayons puis qu’il a mis du rouge en haut pour faire joli et du vert partout ailleurs. Le site de France TV info n’est ni militant ni complotiste. Il a même un caractère officiel. On a donc tablé sur le fait que la plupart des Français chercherait son Département sans comparer avec les autres. Quand à Géoportail, recommandé par France-Télévision et par le Gouvernement, il faut une certaine habileté pour parvenir à évaluer une distance de 100 km à partir de chez soi mais comme, de toute façon, là aussi, ce sera à l’appréciation de la maréchaussée, on ne pourra pas avancer qu’on se trouve à moins de 100 km à vol d’oiseau.

Terminons en riant un peu en écoutant les élus de l’ouest réclamer à cor et à cris l’accès aux plages et et l’accueil des touristes. À la mi mars, ils avaient pesté contre ceux, notamment les Parisiens, venus se confiner dans leurs résidences secondaires . Nous avions dit que ce qui les dérangeait le plus, c’était qu’ils restent chez eux sans dépenser. C’est le dernier constat effectué par les élus : ils ne sont pas venus pour le plaisir de contaminer les locaux mais pour se mettre à l’abri Maintenant, ils voudraient que d’autres arrivent comme d’habitude. Coronavirus : premier mois

on relira :

Coronavirus et médias

C'est Sophia Aram qui le dit qui l'est

Quand le savant montre ses travaux, Sophia Aram regarde sa barbe. (réponse à Jérémy)

C'est la nico qu'il nous faut !

coronavirus et médias

Le jour d'après ou Le défoulement n'aura pas lieu

 

on vérifiera :

https://www.atlantico.fr/pepite/3589523/christophe-castaner-et-didier-lallement-font-interdire-la-consommation-d-alcool-sur-les-quais-de-seine-a-paris-voies-sur-berges-canal-saint-martin-interdiction-apero-11-mai-deconfinement-infraction-gestes-barrieres

https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200512.OBS28728/apero-sur-les-berges-du-canal-saint-martin-ce-qui-a-pose-probleme.html

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/je-ne-peux-pas-faire-autrement-ces-usagers-qui-craignent-de-reprendre-le-metro-a-partir-du-11-mai_3954669.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20200509-[lestitres-coldroite/titre5

https://www.huffingtonpost.fr/entry/ligne-13-du-metro-a-paris-pourquoi-les-rames-etaient-bondees-au-petit-matin_fr_5eb8e567c5b6bb4495e4cfee

https://www.programme-tv.net/news/tv/254357-deconfinement-les-images-inquietantes-de-la-ligne-13-du-metro-parisien-totalement-bondee-video/

https://www.lebonbon.fr/paris/news/ligne-13-metro-deconfinement-twitter/

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/le-confinement-a-t-il-vraiment-ravive-le-clivage-entre-paris-et-la-province_3952717.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20200510-[lestitres-colgauche/titre1]

 

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