Arno a quitté Ostende

Arno est parti vers sa destinée, comme à Ostende et comme partout, quand cette sale maladie qu’est le cancer vous ronge. Lui, c’était sur son pancréas. On peut imaginer que certaines boissons en sont la cause mais je connais personnellement une femme qui n’a jamais bu une goutte d’alcool et qui a été emportée en quelques mois. Sale maladie ! Maladie injuste !

Les hommages pleuvent, du moins sur les médias qui citent tous, comme un seul homme (habitude du mimétisme journalistique) sa chanson où il proclamait : « c’est vachement bien : nous sommes quand même tous des Européens ! ». L’euro béatitude médiatique ne connaît pas de limite.

En revanche, lorsqu’on interroge les anonymes, ils citent plus volontiers cette chanson très crue où il traduit, mieux que personne, les relations avec sa mère, l’odeur sous ses bras et la seule qui sait administrer le suppositoire. C’est ça qu’on aime chez Arno, sa sincérité et l’on adorait aussi son imprévisibilité lorsqu’il était interrogé par quelque journaliste. Il répondait toujours par des détours, évoquant sa prostate ou le seul bar de Bruxelles qui sert sa bière préférée dans l’ambiance qu’il recherche. Conscient ou pas qu’il n’a pas tout à fait répondu aux question, il ponctue ses évocations par un « Tu vois le bazar ». Son intervention dans une émission d’Édouard Baer reste un monument de radio. Elle a été rediffusée parfois mais sans les moments qui en font une exception.

Tous les enfants que nous sommes toujours pour elle, tous les fils surtout, retiennent, en douceur, en douceur ces mots simples et éternels sortis du cœur d’Arno pour exprimer ce qu’il y a dans le notre à tous :

« Dans les yeux de ma mère, il y a toujours une lumière »

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https://www.purepeople.com/media/le-chanteur-arno-en-concert-au-trianon-a_m7051570