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la lanterne de diogène
5 janvier 2007

corrections et ajouts décembre 2006

Le dernier mois de l’année apporte son lot de corrections et de précisions, comme d’hab.

D’abord, vous êtes, de plus en plus nombreux à lire « la lanterne de diogène ». Ce mois de décembre, il n’y a jamais eu moins de trente visiteurs par jour et vous avez été souvent plus de cinquante à lire mes petits textes que d’aucuns trouvent trop longs. Je sais que ce n’est pas agréable de lire sur un écran qui scintille et, au mois d’octobre, on m’a signalé que cela représentait 164 pages dactylographiées. Depuis, j’ai fait mieux…

Alors, que j’ai songé, l’été dernier, à jeter l’éponge, en constatant que la page la plus regardée, et de loin, concernait Yves Mourousi après une recherche sur son homosexualité présumée, j’ai, finalement, décidé de continuer après avoir reçu quelques encouragements. Bien sûr, je déplore toujours qu’environ un quart des visiteurs viennent par erreur. Les occurrences les plus fréquentes sont les suivantes (à part celle déjà mentionnée) : photo-filles-nues ; femmes-saoules ;  Navrant mais je n’y suis pour rien. Le plus marrant c’est que pour la première, cela renvoie à l’article sur Isabelle Aubret et pour la deuxième, à l’article dénonçant les dérives de la presse. En mettant ces termes dans ce rectificatif, je sais que je vais attirer encore ces égarements.

A part, les encouragements, je constate avec plaisir que l’un des articles les plus recherchés concerne les « idées reçues en littérature ». Visiblement, on apprécie un aspect trop souvent occulté de Rabelais, notre grand écrivain humaniste, et j’espère que cela incite à relire avec un autre œil « Cyrano de Bergerac », « Le Mariage de Figaro », « Marius ».

J’aurais aimé qu’on s’attarde un peu sur mon article sur la Somalie, qui revient sur le devant. J’aurais aussi aimé qu’on lise davantage la nécrologie de Milton Friedmann, car c’est là l’origine de tous nos maux. Que l’on songe qu’alors, que des gens qui travaillent dorment dans la rue en France, la commissaire européenne à l’agriculture annonce sans ciller que les agriculteurs devront désormais travailler à mi-temps sur leurs exploitations. Je suis sûr qu’elle est persuadée que ces braves paysans trouveront facilement un autre mi-temps pour compléter tant il est vrai que le marché de l’emploi est abondant et qu’on n’attend que des gens courageux comme eux…  Tout cela résulte de l’expérimentation des principes économique libéralistes de Friedmann et de l’Ecole de Chicago. A noter, puisque cela figure comme introduction à l’article, que la tombe de Brasillach est fleurie en permanence.

Enfin, le gros morceau du mois concerne Jean-Marie Floch, mon professeur et mon maître. L’article remporte un franc succès.

Depuis, j’ai eu la curiosité de regarder les livres rangés dans ma bibliothèque. J’ai constaté que, à part les ouvrages consacrés à mes centres d’intérêt, plus de la moitié des autres sont des titres notés pendant ses cours. A part Sartre, et des œuvres comme « Qu’est-ce que la littérature ? » et « Plaidoyer pour les intellectuels » qui devaient constituer nos livres de chevet tant il lui paraissait évident que nous avions tous lu et relu les autres tels que « Le diable et le bon dieu », « La nausée », « Les mains sales », il citait souvent « La cuisinière et le mangeur d’hommes » de Glucksmann dont il m’avouait, plus tard, qu’il ne partageait pas les opinions, ce qui m’aurait surpris, d’ailleurs. Visiblement russophile, il aimait Soljenitsyne. Nous avions étudié « La maison de Matriona » et lu « Une journée d’Ivan Denissovitch ». Cette année-là paraissaient « Le chêne et le veau » et « L’archipel du Goulag ».

Alors, je sais bien que cela est le propre du vieux con, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’aujourd’hui, on peut obtenir le bac en ayant tout juste lu les livres étudiés en classe de première. Un élève moyen, connaissant moyennement le programme de première (car il lui semblerait indécent d’être interrogé sur la seconde alors qu’il était encore un gamin), pourra s’en tirer sans faire une seule citation, sans mettre en perspective différentes œuvres et différents auteurs. D’ailleurs, je rappelle que la dissertation de culture générale, tombée en désuétude, a été remplacée par la dissertation littéraire. Je gage que l’on ne tardera pas à dénoncer cette discrimination envers les élèves qui lisent le moins.

Si je reviens, sur cet article, c’est parce que j’ai constaté quelques erreurs. D’abord, compte-tenu de son intérêt pour l’architecture, la référence citée est « La charte d’Athènes » du Corbusier. Ensuite, le livre de Margaret Mead s’intitule « Mœurs et sexualité en Océanie ». Il était, de toute évidence, familier de la collection « Terre Humaine », dont il citait souvent des titres « qu’il fallait absolument avoir lus ». L’anthropologie était l’un de ses centres d’intérêt.

C’est surtout parce que me reviennent, particulièrement depuis que je sais sa disparition, ces mots de Sartre, précisément à propos de Camus, après leur brouille :

« Cela ne m'empêchait pas de penser à lui, de sentir son regard sur la page du livre, sur le journal qu'il lisait et de me dire : "Qu'en dit-il ? Qu'en dit-il EN CE MOMENT ?" »

Qu’en dirait-il ? Comment verrait-il les choses en ce moment ?

Du reste, j’ai toujours pensé que Jean-Marie Floch était camusien plutôt que sartrien. Ces références au plus célèbre des germanopratins s’inscrivaient dans la tendance de l’époque selon laquelle il valait mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron. Je ne me souviens pas qu’il ait parlé de Raymond Aron mais, parfois, Camus apparaissait et il m’a semblé que cette discrétion traduisait une intimité plus profonde.

C’est, bien sûr, à lui que je dois d’avoir lu « Noces », qui me paraît le sommet de l’art de Camus avec cette sensualité qui affleure à chaque page.

Sans jamais être allé à Tipasa ni être familier de la mer, , il me semblait que j’évoluais dans cette Algérie voluptueuse et sensuelle.

« Nous marchons à la rencontre de l’amour et du désir »

« Ici, je laisse à d’autres l’ordre et la mesure »

« Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure »

Alors, ces derniers jours, j’ai effectué quelques recherches sur Jean-Marie Floch. Cela m’a permis de retrouver quelques réflexes, et de parler de lui. C’est ainsi qu’outre  "Une lecture de Tintin au Tibet" parue aux PUF, j'ai appris que va paraître, cet été, une somme consacrée à la superbe icône dite " la Trinité" de Roublev.

trinite1ba

Je suis curieux de voir comment celui qui a utilisé le carré sémiotique aborde ce triangle. En même temps, je reste étonné de constater une telle ouverture d’esprit. 

Je ris en pensant aux noms cités dans cet article et qui amèneront des internautes cherchant aussi bien Camus ou Floch, que Tintin, Roublev, Soljenitsyne,  Aron, noces, sales, veau, con etc.

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