Sarko un an
Ainsi, le président de la République
la France
L'autre enseignement de cette impopularité, nous montre qu'une fois de plus, les électeurs ne votent pas en fonction du programme –que la plupart n'ont pas lu –mais de l'idée qu'ils se font du candidat. Les exemples abondent dans le passé ou pas très loin d'ici. Dans le passé, M. Giscard d'Estaing a été élu par la droite, par la grande bourgeoisie qui voyaient en lui le meilleur défenseur de leurs intérêts. Ses origines plaidaient dans ce sens et son âge laissait espérer deux mandats. Les conservateurs avaient de beaux jours devant eux. Las, le programme giscardien était résolument moderniste, tourné vers le changement. Elu, le Président rappelait qu'il gouvernerait au centre. Déception ! il trahit les siens, il fait le jeu des Rouges (avortement, majorité à 18 ans). Les progressistes et la gauche, eux, ne se montraient pas enthousiastes. Le Premier Ministre Chirac, ne comprenait pas. Il n'a apporté au candidat Giscard les votes des gaullistes pour voir tout chambouler –à commencer par l'Etat UDR –mai au contraire pour que rien ne change. La crise politique a duré cinq ans et s'est achevée piteusement par la débâcle du président Giscard aux présidentielles. En Italie, on vient de réélire M. Berlusconi. Ceux qui lui ont accordé leurs suffrages n'ont pas tenu compte de l'état lamentable de l'économie à la fin du dernier mandat de l'homme d'affaires milanais et donc de son incapacité à gérer un pays. Certes, très bien relayé par les chaînes de télévision du groupe Berlusconi et des chaînes publiques contrôlées par le même, l'opinion publique voit en lui un chef d'entreprise qui réussit et porte haut les couleurs de l'Italie à l'étranger ; même si c'est tout le contraire.
En politique, le ressenti compte plus que les faits. C'est pour ça qu'il est fondamental de contrôler l'information.
Dernière nouvelle du front, ce sondage qui montre que De Gaulle demeure le président de la 5ième République préféré. Quand il a abdiqué en 1969, ce n'était pas l'opinion majoritaire, loin de là. Bien sûr, M.Sarkozy se situe à la dernière place de ce curieux ement. Il est vrai que celui qui a les mains dans le cambouis séduit moins que celui qui a son portrait dans un cadre somptueux et qui ne risque plus de décevoir depuis trente ans.
En fait, le président Sarkozy ne fait rien qui soit contraire à ce qu'il avait annoncé. Tout ce qui est arrivé était dans la logique des choses, de son idéologie. Ceux qui ont massivement porté leurs suffrages sur sa personnalité ne doivent pas se plaindre au bout d'un an. Ils n'ont que ce qu'ils ont plébiscité et s'ils doivent s'en prendre à quelqu'un, ce doit être d'abord à eux-mêmes. Seulement, il serait par trop abusif d'attendre de ces gens-là un minimum de cohérence. En attendant, on aimerait qu'ils nous épargnent leurs jérémiades.