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la lanterne de diogène
13 décembre 2009

Indochinois de Camargue

On découvre les Indochinois de Camargue soixante ans après leur arrivée dans des circonstances douloureuses.

http://www.20minutes.fr/article/370310/Marseille-Arles-redecouvre-les-peres-du-riz-camarguais.php

 

empire_engagez_vousLeur groupe s’ajoute à ceux, nombreux, qui ont choisi

la France

à un moment et qui en ont été mal récompensés ; en fait pas du tout. Engagés volontaires dans l’armée française, lorsqu’ils débarquent à Marseille, on les fiche en prison, aux Baumettes, établissement réservé aux criminels. C’est leur premier contact avec

la France. Ensuite

, face à la pénurie de riz, on leur demande d’aller en cultiver en Camargue, créant ainsi et malgré eux la filière riz en France. Il seront toujours payés dix fois moins que les ouvriers. A peu près à la même époque, un groupe d’Allemands anti-nazis, venus se réfugier en France, subiront le même sort, internés dans le camps des Milles à côté d’Aix. Cet épisode lamentable sera évoqué dans le très beau film « Les Milles » avec Jean-Pierre Marielle et le regretté Ticky Holgado.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Milles_(film)

 

Quelques années avant, les Espagnols qui avaient fui le franquisme avaient été internés dans des camps de concentration dans le sud. Il fallait qu’ils aient la foi en des convictions fortes pour s’engager, les premiers, dans

la Résistance

au profit d’un pays qui les a si mal reçus.

 

Plus près de nous, les Harkis, des gens qui ont simplement marqué leur loyauté envers

la France

, ont été livrés à ceux que

la France

a combattus. Quelques uns d’entre eux ont mis des banderoles à côté de l’Assemblée nationale.

http://www.dailymotion.com/video/xb7p7v_harkis-devant-lassemblee-nationale_news

 

http://www.rue89.com/2009/11/23/trois-harkis-devant-lassemblee-depuis-7-mois-dans-lignorance-127033

 

Ceux qui ont pu venir en France ont été, eux aussi, parqués dans des bidonvilles à peine améliorés comme le Logis d’Anne, près d’Aix. Il s’agissait de baraques en parpaing tout à fait semblables aux camps de réfugiés palestiniens. Encore parle-t-on un peu des harkis tandis que d’autres engagés volontaires, en Indochine, ont été tout simplement massacrés par leurs frères après que les soldats français leur ont écrasé les doigts pour les empêcher de s’agripper à leurs véhicules.

 

Rappelons qu’il a fallu que le président Chirac voit le film « Indigènes » pour qu’il prenne conscience de la dette de

laExpoColonialParis France

envers ses régiments coloniaux et envers ses anciens combattants aujourd’hui retournés dans leurs lointains pays où ils vivent aussi chichement que leurs compatriotes car leurs pensions étaient de loin inférieures à celles de leurs camarades français.

 

Il faut constater que l’administration, quelque soit la couleur politique du gouvernement a affiché une belle constance dans le mépris pour les étrangers qui ont servi

la France. On

devrait dire que c’est

la France

qui s’est servie d’eux. Ce ne sont pas de belles pages de notre Histoire qui ont été écrites là. Tout comme on dissimule la poussière sous le tapis,

la France

a, carrément, choisi de ne pas publier ces pages-là.

 

De nos jours, c’est la même mentalité qui prévaut. Lorsque des policiers contrôlent, systématiquement l’identité des personnes basanées ou noires de peau ou simplement brunes, on se dit que ça continue. Les syndicats de police ont beau pousser des cris d’orfraie et s’offusquer de ces accusations, cette réalité peut être constatée par tout le monde dans une ville voire par des gendarmes zélés en milieu rural où quelques familles turques ou arabes possèdent un pavillon.

 

Il est pour le moins paradoxal que beaucoup de fonctionnaires, policiers, agents du fisc etc. se disent de gauche et adhèrent à un syndicat et se comportent dans leur travail comme si leur fonction consistait essentiellement à sanctionner. Cela pourrait encore se comprendre mais tout le monde peut témoigner que l’aspect humain n’est jamais pris en considération, les fautes de l’administration ne sont jamais reconnues et sont payées par le citoyen déjà victime.

 

Cette mentalité de mépris est parfois dénoncée mais le soufflet retombe bien vite. Il faut quelques manifestations spectaculaires pour que ça évolue quelque peu ; et encore. Il n’est pas déraisonnable de parler d’une dictature de l’administration dans notre pays.

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