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la lanterne de diogène
29 décembre 2009

Deux SDF retrouvés morts dans la rue Page II

C’est le titre d'un encadré en une du Journal de Paris dans Le Parisien du 25 décembre 2009. Comme on le voit, la nouvelle n'est ni à la une du quotidien ni même du cahier régional. En page II, suit un entrefilet dans la deuxième moitié de la dite page. Rien de bien spectaculaire. Encore une fois, pour une femme trouvée morte à Paris en

1954, l

'Abbé Pierre avait provoqué un mouvement de solidarité sans précédent. Il faut croire qu'un mort frappe davantage les esprits que quelques dizaines morts dans la rue chaque année. On peut penser que l'augmentation du nombre de morts dans la rue contribue à banaliser un peu plus le phénomène.

 

Où que l'on aille dans Paris, on trouve un SDF isolé ou un groupe qui tente de survivre malgré l'hostilité de l'environnement. Cette fois, j'ai pu observer deux femmes qui utilisent une grande berline pour y entreposer leurs affaires sur le parking privé d'une résidence. Je ne sais pas si elles dorment dans la voiture. Il me semble que non.

 

Ce qui frappe, également, c'est que ces personnes ont des mouvements, une démarche, des gestes, des paroles qui témoignent d'un dérèglement. De quel ordre est-il ? Évidemment, on pense à l'alcool. C'est facile. Il y a aussi la maladie qui déforme le corps, la faim mais, je pense qu'il y a surtout la perte de toute dignité. Acculés à une telle extrémité, ces personnes sans abri n'ont plus aucune retenue. Ils ne peuvent plus cacher leur misère, leur déchéance. Alors, ils ne se cachent même plus pour chier. Quelle humiliation pour chacun d'entre nous si nous étions contraints à « faire » devant tout le monde. Eux, ont dépassé cette humiliation.

 

On ne peut effacer les images qu'on voit dans les rues. Elles dérangent, mettent mal à l'aise. On ressent une mauvaise conscience voire une culpabilité. Oui, quelque part, nous sommes responsables. Nous devons interpeler nos élus, leur demander de régler -au moins en partie -ce problème et toutes affaires cessantes.

 

Les grandes villes de France ressemblent de plus en plus aux mégapoles du Tiers-monde avec leurs hordes de mendiants en tous genres : les vrais, humbles et honteux et les autres qui veulent profiter de la générosité. Alors, on passe par toutes les phases de la réaction. Je peux faire quelque chose pour lui ou elle. Je vais lui donner. Si je donne à lui, tous les autres vont rappliquer. Pourquoi à lui/elle et pas à un autre ? Et si c'était un profiteur ? Ce n'est pas à moi d'aider ces gens-là. Quelle que soit la décision prise, on se demande toujours si l'on a bien fait. Allons, mieux vaut se tromper en donnant à un simulateur qu'en ratant l'occasion d'aider quelqu'un.

 

 

Dans le film de Marcel Pagnol « Manon des sources », un personnage regrette de n'avoir pas aidé le bossu, père de Manon. Il répète : « Quelle belle journée je me serais offerte ! »

 

Ne passons pas à côté d'une belle journée qu'on peut se payer. Les occasions ne manquent pas.

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/12/07/16068399.html

 

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/05/13/13718516.html

 

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