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la lanterne de diogène
27 février 2007

avant les présidentielles 1

Conscient du caractère indigeste des textes longs à lire sur  un écran scintillant, je vais essayer une nouvelle formule : la publication étalée sur plusieurs semaines d’un article traitant du même thème. Ainsi, le petit essai d’analyse de la vie politique dont la publication est reportée depuis plusieurs mois déjà. Après le long article sur le deuxième porte-avions qui a suscité trois réactions en deux jours, voici donc la première partie de cet article qui commence par un état des lieux. Il est déjà bien long.

                                     I.      Les leçons de la pré-campagne

§        Le point à la fin des débats

La pré campagne est terminée et l’on peut dire que les choses sérieuses commencent. Les chaînes médiatiques se déchaînent. Comme elles l’avaient fait pour le référendum européen, et pour les élections précédentes, elles ont pré sélectionné leurs candidats et, afin de convaincre de la justesse de leur choix, elles insinuent que les autres n’ont pas de proposition et s’évertuent à leur demander quel sera leur positon pour le second tour puisque, il est bien évident, qu’ils n’y figureront pas.

Au printemps, ils nous avaient donné un avant-goût en affirmant la pareille concernant l’option « Ségolène Royal ». On disait alors qu’elle n’avait pas de programme, qu’elle n’y connaissait rien et l’on envisageait sa candidature comme une manœuvre pour gêner les vrais candidats, les candidats sérieux, les candidats masculins. Un grand éditorialiste politique, habitué de tous les grands rendez-vous sous la 5ième république, Alain Duhamel, a même pris le risque de ne pas la citer dans son livre sur les prétendants à la magistrature suprême. Or, au delà de l’anecdote, ce qui paraît proprement époustouflant, c’est que depuis quelques années, tous les observateurs médiatisés, tous les journalistes politiques se sont gourés lamentablement mais n’en tirent jamais aucune leçon pour la suite. Après, ils iront crier à la persécution quand on se permet de faire remarquer de simples faits.

Quoi qu’il en soit, on peut se préparer à voir rejouer le coup de la surprise que tous voient arriver sauf ceux qui ont le nez dedans en permanence. La connivence –autre exception française – entre les politiques et les journalistes pousse ces derniers à préparer l’opinion pour les premiers qui ont leurs faveurs tandis que la réalité sur le terrain est ignorée superbement. On amuse la galerie avec les chicanes dans un même camp et quelques petites phrases que l’on montera en épingle pour discréditer un autre. Le débat politique n’a plus sa place. Les arguments et les débats sont écartés au profit de la vie privée, et de l’épate. Toujours au chapitre de Mme Royal, on n’a su de son voyage au Chili que ses problèmes de chaussures.

Pourtant, cet automne on a eu du neuf à se mettre sous la dent : des primaires ! Le mot a mis des années à s’imposer. Maintenant, on joue « à l’américaine ». En fait ces soi-disant « primaires » n’ont rien à voir avec le système complexe en vigueur aux Etats-Unis, mais le terme est furieusement tendance et vendeur. Donc, les médias ont fait la pré-campagne du Parti Socialiste, sans doute pour mieux faire accepter que, durant la pré-campagne officielle, ils s’intéresseraient de préférence à l’autre candidat. France 2 a fait fort puisque, la veille de l’ouverture officielle de la pré-campagne, elle a donné la parole au triumvir Sarkozy pendant presque trois heures qui ne seront pas comptabilisés. On verrait ça au Vénézuela, qu’est-ce qu’on entendrait…

« Primaires » donc pour qualifier le débat interne au PS, tandis que pour les autres formations, on se gausse des querelles intestines pour désigner péniblement leurs candidats. Quand les Verts hésitent entre deux personnes, ils sont « au bord de la crise ». La gauche anti-libéraliste « se déchire ». Mais au PS, on a organisé des « primaires ». Tout est dans cette terminologie prétentieuse.

Comme on a déjà choisi le compétiteur, on réclame, pour la forme, des « primaires » à l’UMP. S’ils n’en veulent pas, on leur forcera la main en prétendant que chaque parole de Mme Alliot-Marie constitue une position pour les primaires. En revanche, on s’est bien gardé d’évoquer l’initiative de M. Dupont-Aignan, cadre de l’UMP, mais positionné sur une autre ligne qui n’a pas l’heur de plaire aux médias. Du balai, Dupont ! Quant à M.Bayrou, on voulait qu’il décide tout de suite pour qui il appellera à voter au deuxième tour. Il agaçait en s’obstinant à dire qu’il sera présent. En plus, au lieu de faire un « show à l’américaine », qui offre de belles images pour la télévisions et pour la presse régionale, il a annoncé sa candidature dans la salle des fêtes d’une petite ville qui n’est même pas une station de ski à la mode. On a appelé ça « l’indécision ».

§         Les primaires de la droite

Pourtant, les « primaires » à droite n’ont pas fait recette, essentiellement parce que les principaux intéressés, c’est à dire les électeurs de droite s’en contre-fichent éperdument. Ainsi que déjà évoqué dans une précédente analyse de la vie politique,

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/06/26/2177119.html

la droite a conservé des réflexes monarchistes très forts. D’abord, le peuple de droite considère qu’il ne « fait pas de la politique ». Ce sont les autres qui ont font, ceux d’en face, les gens de gauche, les gauchistes, les Rouges. A droite, après avoir accaparé tous les appareils de pouvoirs pendant des décennies et des décennies depuis grosso modo le Consulat, elle considère que le pouvoir lui revient de droit. Il s’agit d’une sorte de droit naturel, presque divin qu’elle condescend à abandonner, de mauvaise grâce à la gauche, de temps en temps –le temps d’une illusion – afin de prévenir tout soulèvement, toute nouvelle tentative de révolution qui, au contraire de 1789, ne lui serait plus favorable. D’ailleurs, détenant, quoi qu’il advienne, le pouvoir économique, elle conserve des leviers essentiels et des moyens de pression considérables et propres à limiter les velléités d’un gouvernement progressiste. Alors, les débats, les programmes, même à l’intérieur de la famille politique qui a ses faveurs ne l’intéressent pas beaucoup. La démocratie n’est qu’un rempart contre un bouleversement car la droite n’aime pas se trouver bousculée et encore moins écartée des pouvoirs.

Le régime importe peu, en fait. Ce que veut le peuple de droite tient en peu de chose. On peut le résumer en quatre grands points d’où découlent les autres : pouvoir monter son affaire, pouvoir se déplacer où l’on veut, pouvoir pratiquer sa religion , pouvoir transmettre son patrimoine à sa descendance. Tout cela ne constitue pas réellement une idéologie mais une manière de vivre. Pour conserver ces quatre droits fondamentaux, on soutiendra une personnalité qui semble incarner ces vœux, et les défendre contre les ennemis car, en bons monarchistes reconvertis, ils scrutent toujours l’horizon pour guetter les agressions extérieures. Les ennemis d’avant-hier étaient les étrangers qui menaçaient aux frontières puis, hier, la subversion qui menaçait à l’intérieur.

§         L’héritage de la droite

On ironise beaucoup sur ces Français qui adulaient Pétain, « le sauveur de la France » et qui, d’une semaine à l’autre se sont mis à acclamer DeGaulle, le vainqueur de l’Allemagne nazi soutenue par le premier. En fait, tout cela est parfaitement cohérent. DeGaulle a juste prouvé, à son heure, qu’il défendait mieux les vœux exprimés plus haut. Des années après, lassés par les débats de la 4ième république, ils ont plébiscité l’initiative du général DeGaulle et approuvé la nouvelle constitution qui organise une sorte de monarchie présidentielle. Un président moins emblématique que DeGaulle, surtout s’il n’avait pas été issu de la droite, aurait appliqué le quart du programme social de DeGaulle ainsi que bien des aspects de sa politique économique, et l’on aurait eu ce que l’on a connu en 1981 : fuite des capitaux et gel des investissements en France. La droite a concédé le Smic, l’indépendance des colonies,     comme étant le prix à payer pour conserver une manière de vivre conservatrice.

L’élection présidentielle de 1974 a été sur ce point extrêmement significative. Chaban-Delmas était douteux : un homme marié trois fois et qui avait proposé un projet de « nouvelle société » sur la lancée des politiques de Kennedy et Roosevelt avant. Cette « nouvelle société » paraissait trop proche des revendication de la gauche et, dans les milieux conservateurs, on se méfie de tout ce qui est nouveau, par définition. Or, on sortait à peine du traumatisme de Mai 68 et l’on craignait la gauchisation de la société. Chaban était lié à la Résistance, elle-même, repaire de communistes. Pour toutes ces raisons, il ne pouvait incarner la défense des aspirations droitières. M.Giscard d’Estaing, au contraire, venait de la grande bourgeoisie. Il connaissait la finance. Père de quatre enfants, il incarnait la famille traditionnelle et rassurante. Il était le plus jeune candidat et l’on pouvait raisonnablement espérer qu’il accomplirait deux mandats pour le plus grand bien des intérêts qu’on lui demandait de défendre. Son slogan, « le changement dans la continuité » a été interprété comme la garantie que tout continuerait et que le seul changement serait la tête du Président.

VGE, lui, avait un programme et croyait naïvement qu’on l’avait élu pour ses belles idées de réformes. Il commence par tout changer. Le jour de son investiture, il remonte à pieds les Champs-Elysées au lieu de prendre la Citroën présidentielle. Il change la Marseillaise en retrouvant la partition d’origine et en imposant le rythme de « la Marche pour les armées du Rhin ». Il se fait photographier par Lartigue au lieu du photographe officiel devant qui il aurait dû poser en grande tenue dans la bibliothèque de l’Elysée. Il exclut du défilé du 14 juillet les blindés, gros consommateurs de carburant. Il accorde la majorité à dix-huit ans. Autrement dit, les jeunes gauchistes pourront voter contre la droite. Il autorise l’avortement défendu par un ministre femme et  juive. Il annonce que les nouvelles sociétés issues de l’ORTF disposeront d’une certaine autonomie. Il nomme une femme de sensibilité de gauche (Françoise Giroud avait appelé à voter pour Mitterrand contre lui), secrétaire d’Etat à la condition féminine et une autre femme se voit chargée de la condition pénitentiaire. Partout, les femmes déjà en place se voient promues pour marquer le changement, et notamment à la radio et à la télévision. Tout fout le camp ! Heureusement son Premier ministre, le déjà M.Chirac veille au grain et n’aura de cesse de contrecarrer toutes les réformes du Président. Sans doute aigri par ce malentendu, le président Giscard tournera le dos aux réformes qu’il avait envisagées et orientera la politique vers ce que l’on appelait pas encore l’ultra-libéralisme incarné par le gros Barre qualifié de « meilleur économiste de France ». La reprise en main est effective avec Peyrefitte comme ministre de la justice.

§         Retour aux fondamentaux

En fait cet épisode riche en péripéties montre parfaitement quelles sont les aspirations des électeurs de droite. Faut-il les rappeler :  pouvoir faire à peu près ce qu’on veut sans se trouver tracassé par l’administration, en d’autres termes, pouvoir se déplacer où l’on veut, pouvoir monter une petite entreprise, pouvoir transmettre son patrimoine à sa descendance, pouvoir pratiquer sa religion et lire le journal de son choix.

M.Chirac a longtemps incarné ces choix. Là encore, peu importe qu’il ait créé un parti pour lui, qu’il en soit régulièrement désigné président, qu’il nomme au gré de sa fantaisie les candidats dans les circonscriptions, qu’il soit maire de Paris et député de la Corrèze. Il apparaissait comme un rempart contre le réformisme modéré et la gauche.

Bref, aujourd’hui, le bouclier contre les ennemis intérieurs apparaît, à tort ou à raison comme M.Sarkozy. L’ennemi d’aujourd’hui, ce sont ces hordes de pauvres, qui affluent pour grappiller quelques menues monnaies ou bien ceux qui s’estiment exclus de la prospérité. Encore heureux qu’ils ne veulent pas changer la société. Au contraire, ils la trouvent tellement bien qu’ils veulent y prendre leur place. Cela prouve qu’il n’y en a pas de meilleure. Avec un peu de discrimination positive, on se les mettra dans la poche et le tour sera joué. Que l’on songe au formidable rappel battu dans toutes les communes y compris les plus petites en milieu rural pour les faire s’inscrire comme électeurs. Du jamais vu ! Chacun espère récupérer ces jeunes qui parfois mettent le feu aux voitures : les uns en légitimant démagogiquement leur geste qualifié de révolte, les autres en leur promettant une part du gâteau. C’est d’ailleurs bien ce qu’ils réclament à « corps » et à cris.

Dans ces conditions, le débat au sein de l’UMP ne présentait aucun intérêt. On ne cherchait pas un programme, encore moins des idées. A droite, on a besoin d’un homme (de préférence à une femme mais ce n’est pas essentiel) qui rassure et qui garantisse ce qui demeure primordial. Le véritable ennemi de la droite, c’est celui qui propose de changer, de réformer, la société ; qu’il s’appelle, Chaban, Giscard, Veil, Servan-Schreiber, Mitterrand, Rocard,  Mendès-France,  En revanche, celui qui veut maintenir les acquis, qu’il s’agisse de Pétain, DeGaulle, Pompidou, Chirac ou, plus près de nous Sarkozy, rassure. Et l’on n’est pas regardant sur le reste. Ceux qui contestent n’ont pas droit à la parole –les Dupont-Aignan, Bayrou – puisque ils fragilisent le rempart qui défend leurs intérêts.

Autrefois, c’était le PCF qui se livrait à ces pratiques. Ceux qui discutaient –genre Fiszbin, Juquin – avaient davantage à craindre leurs anciens camarades qui arrachaient systématiquement leurs affiches, que leurs adversaires de la droite. Même à gauche, on trouve des figures acceptables par la droite. L’arrivée de Pierre Bérégovoy dans le gouvernement Cresson a été saluée par la Bourse. Un Strauss-Khan aurait été presque potable ainsi qu’un Fabius s’il ne s’était pas fourvoyé avec la gauche radicale. Encore une fois, celui qui fait peur, c’est celui qui veut changer la société, pas celui qui veut l’adapter au goût du jour et donner quelque obole aux pauvres pour qu’ils ne la ramènent pas.

§         L’inconscient collectif

Donc, n’en déplaise aux journalistes, il n’y a pas eu de débat à droite, fût-il rebaptisé « primaires ». On a autre chose à faire que de discuter. L’ennemi guette, tapi dans l’ombre, prêt à s’emparer du patrimoine, à fermer les églises ou leurs écoles, à empêcher de prendre sa voiture sous prétexte de changement climatique, à multiplier les tracasseries pour celui qui veut monter son affaire, à taxer celui qui veut la transmettre à ses descendants. On a été nourri du récit de ces sauveurs de la France même quand la France n’existait pas. Ernest Lavisse a façonné une Histoire de France avec pour souci de dégager des personnalités fortes auxquelles on pourrait s’identifier, quitte à exhumer de l’oubli un chef arverne comme Vercingétorix qui a échoué dans sa tentative d’union de tous les celtes contre les romains. Qu’importe, on garde la « nostalgie de la marine à voiles » comme disait DeGaulle et de ces grands capitaines, et de ces grands souverains dont l’influence se répandait au moins sur l’Europe.  On a aimé Concorde (version moderne de la marine à voiles), on est tenté par Le Pen non pas parce qu’on est d’accord avec ce qui lui tient lieu d’idées mais parce qu’il a une grande gueule et qu’on le verrait bien comme chef. Toujours cette image du chef porté sur un bouclier par ses hommes.

En Angleterre, on vénère très officiellement la figure toute légendaire de Saint George. En France laïque, on est plus discret mais ce cavalier qui terrasse le dragon habite fortement l’imaginaire de la droite qui voit dans tout homme  qui paraît fort, un avatar du saint légendaire. On admire le glaive de DeGaulle après s’être abrité sous le bouclier de Pétain. Finalement, les deux se complétaient dans la figure de Saint Georges.

Concrètement, un candidat ou un parti qui menacerait les déplacements, par exemple en affirmant qu’il faut « chasser le gaspi », comme disait le président Giscard ou qu’il faut réduire la pollution, un candidat qui poserait des conditions pour l’octroi de subventions aux écoles confessionnelles, un candidat qui entendrait taxer le patrimoine, n’aurait tout simplement aucune chance de séduire un tant soi peu une frange minime de la droite même en prouvant que c’est pour le bien de tous et premièrement de la droite et des entreprises.

C’est pour cela que les écologistes n’auront jamais de succès. On adore Nicolas Hulot comme on adorait le commandant Cousteau parce qu’on savait qu’il ne participerait jamais à un exécutif national. On aime bien écouter les spécialistes nous alerter sur les changements climatiques mais on se comporte comme les mauvais élèves. On se dit que tout ça est théorique et que de toute façon, on n’y peut rien et que c’est l’Etat qui doit faire des efforts. Lesquels ? en quoi ? Peu importe, c’est l’Etat qui doit changer. On voudrait que les écologistes plantent des arbres et des fleurs dans les parcs publics et nettoient les plages polluées mais surtout qu’ils ne disent pas qu’il ne faudrait pas les polluer. La pollution étant traditionnellement associée à la voiture et à l’usine, la lutte contre la pollution se ressent comme une menace contre le droit de circuler et le droit de monter une entreprise. Comme la lutte contre la pollution doit être coordonnée par l’Etat et que l’Etat, qui prélève l’impôt qui obère le patrimoine est de plus en plus mal vu, on rejette la lutte contre la pollution et tout ce qui y ressemble, et surtout ses combattants. On retrouve la défense des fondamentaux de droite : l’entreprise, la circulation des biens et des personnes ajoutés à la méfiance envers l’Etat qui peut tomber à gauche à cause des élection que l’on permet un peu trop facilement.

A gauche, en revanche, on aime bien les débats. On débat de tout, pour tout. On aime rejouer dans l’appartement d’un militant les grands débats entre Sartre et Camus, entre Thorez et Blum. Même lorsqu’on est d’accord, c’est à dire le plus souvent, on trouve encore le moyen de se disputer. On rappelle des prises de positions passées, des paroles mal interprétées. Pour les journalistes, c’est du pain béni. Ce n’est pas difficile à comprendre et ça peut occuper des dizaines de pages ou des heures d’antenne. Mitterrand-vs-Rocard occupe encore les commentateurs. On se garde bien d’analyser les programmes, d’étudier les propositions. Ça demanderait plus de temps, plus de compétence et l’on se dit que ça n’intéresse pas le grand public qui a toujours bon dos.

Les débats, pompeusement requalifiés de « primaires » ont surtout mobilisé les journalistes mais n’ont pas passionné les électeurs qui demandent surtout qu’on s’occupe de leurs problèmes.

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