balles perdues
Toujours embêtant quand arrive un drame qui envoie à l’hôpital beaucoup de gens, surtout s’il y a des enfants, de ne pas exprimer sa compassion. Un beau dimanche d’été, à Carcassonne (ville magnifique dans une région merveilleuse) des parents ont cru bon d’emmener leurs progénitures voir des militaires faire démonstration de leur savoir-faire. Et puis, c’est l’accident. Un sous-officier tire dans la foule et blesse les admirateurs. Des enfants se trouvent dans un état grave à l’heure actuelle. Les journalistes répètent à l’envi les formules habituelles : « consternation », « drame », « on veut comprendre ». Il faut des faits divers à ce point effrayants pour se rappeler que les armes et leurs munitions sont faites pour tuer et pas pour amuser les enfants et leurs parents.
Sous d’autres latitudes, des enfants tombent tous les jours ou presque sous ce type d’arme. Comment, dans un pays civilisé et en paix, peut-on aller s’amuser avec les enfants des performances meurtrières des fusils d’assaut ? Est-ce qu’en été, il n’y a rien de mieux à faire que d’aller voir en vrai ce qu’on voit à la TV
Les enfants, particulièrement les garçons, jouent à la guerre : autrefois avec des armes factices, aujourd’hui avec une console de jeu. Tout le monde sait que c’est sans conséquence fâcheuse, et qu’au contraire ça permet d’évacuer la violence naturelle. Que des adultes veuillent se donner des frissons, là, c’est plus grave et l’on peut mesurer les conséquences. En ce moment, des enfants se trouvent sur des lits d’hôpital ; certains entre la vie et la mort. La souffrance des enfants est partout intolérable. Dans ce cas, leurs parents, en plus d’être inconscients sont lourdement fautifs.