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la lanterne de diogène
27 juillet 2008

L'Union pour la Méditerranée en questions

L’Union Pour

la Méditerranée

pose plus de questions qu’elle n’en résout. Faut-il pour autant y jeter la pierre ? Tout ce qui contribue à rapprocher les gens va dans le bon sens.

 

Parmi les questions que soulève l’UPM, il y en a deux qui dominent : le Liban et la question palestinienne.

 

Concernant le Liban, si ce pays échange des ambassadeurs avec l’envahissante Syrie, ce serait déjà un pas extrêmement positif. A noter que des pourparlers sont en cours depuis deux ou trois ans à propos de cet échange diplomatique qui constituera de fait une reconnaissance du pays des cèdres.

La Syrie

n’a jamais accepté la présence du petit Etat (grand comme la Gironde ) à ses côtés.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2006/07/22/2337447.html

Les Druzes et les maronites, pourtant antagonistes, sont les fondateurs de ce pays imposé par le mandat français entre les deux guerres mondiales. Le moins qu’on puisse dire, c’est que, malgré les efforts de quelques personnalités sincères ou non, les puissances mandatrices qu’étaient l’Angleterre et

la France

n’ont pas vraiment réussi. On juge de la réussite par ce qui a pu se passer après la fin du mandat de

la SDN.

Que

ce soit en Syrie, en Palestine ou en Irak, c’est la guerre qui a dominé.

Il semble que le retour controversé de

la Syrie

dans le concert des nations ne soit pas dénué d’arrières pensés commerciales. Des contrats étaient gelés depuis l’assassinat de Rafic Hariri. Le président Sarkozy n’a pas lésiné pour débloquer la situation quitte à faire défiler les Casques Bleus devant le président syrien. Reste que si la paix s’instaure durablement au Liban, on oubliera que c’est à Paris que les choses ont commencé mais que si les troubles persistent, le marché de dupes apparaitra au grand jour. Comme on aime la paix, on souhaite que ça marche. Est-ce à dire que dans le meilleur des cas, le paysage du Proche-Orient sera débarrassé des conflits sanglants et tout le monde y trouvera son compte ? Evidemment non, et poser la question, c’est déjà y répondre. Si la paix est plus ou moins assurée au nord, reste la délicate situation du sud :

la Palestine.

 
En filigrane apparaît Israël, quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise. Le nœud du problème se trouve à Jérusalem. Le reste relève du collatéral. Le rapprochement entre Damas et la capitale juive ne s’est pas fait à Paris. Le président syrien, pour faire bonne mesure, a évité soigneusement le Président du Conseil israélien alors même que des négociations secrètes existent depuis des années. Il ne faut rien brusquer. Les deux peuples ne souhaitent pas tant la paix que la possibilité de commercer. Beaucoup d’Israéliens se trouvent plus près de Damas que de Jérusalem. Beaucoup de Syriens souhaitent se procurer ce qu’ils ne trouvent pas sur place. Pour le reste, les inimitiés demeurent, au moins par principe. Cependant, on peut raisonnablement parier qu’une paix semblable à celle qui a été signée entre l’Egypte et Israël sera signée à terme. Outre la nécessité pour les deux belligérants de cesser de dépenser des sommes astronomiques (même si c’est l’Arabie saoudite d’une part et les Etats-Unis de l’autre qui prennent en charge une bonne partie) qui pourraient être mieux affectées, outre la sécurité pour Israël, il existe un autre avantage et de taille pour les deux parties et surtout pour cette dernière : la question palestinienne.

La paix avec

la Syrie

couterait à l’Etat hébreu la perte du plateau du Golan. Outre la position stratégique et la possibilité de tirer facilement sur le petit Etat depuis les hauteurs (danger supprimé par la paix), le Golan est la source de plusieurs fleuves et une région particulièrement hydrique. Or, on prend conscience que l’eau est la seule véritable richesse sur Terre. Pourtant, ce n’est encore pas là l’essentiel. La paix avec

la Syrie

signifiera aussi la fin de la menace militaire et de la menace terroriste palestinienne. Les groupes extrémistes palestiniens ne disposeront plus de leur base arrière syrienne. Le chef du Hamas –créé en son temps par les Israéliens, ne l’oublions jamais –se trouve à Damas. Les armes transitent par là aussi. D’ailleurs, quand on sait la difficulté pour franchir le moindre poste de contrôle israélien, surtout quand on est arabe, on peut se demander comment des armes peuvent entrer et participer à la guerre entre factions palestiniennes. Lorsqu’il y aura la paix avec

la Syrie

, il n’y aura plus besoin de tout ça. L’Etat palestinien ne sera plus qu’un souvenir rangé dans un tiroir quelconque. Les territoires arabes continueront d’être soumis à la loi martiale de l’occupant

 

A part les Palestiniens, tout le monde sera bien content lorsque l’UPM aura réussi à accélérer la paix entre Israël et

la Syrie.

 

L’UPM apparaît également comme une conséquence de l’élargissement à l’infini de l’Union Européenne. A partir du moment où l’on ne plus se retrouver sur des affinités, des intérêts communs et que l’UE évolue vers une simple zone de libre-échange, il est bien évident que les membres vont se tourner vers leurs alliances traditionnelles. Les derniers entrants apparaissent comme les principaux demandeurs. On sait que la Pologne n’a jamais manifesté beaucoup de plaisir à se retrouver avec les autres mais c’est le prix à payer pour bénéficier des fonds structurels. Elle est davantage attirée par d’autres pays de l’est comme l’Ukraine mais reste prête à en découdre avec la Russie qui l’a amputée, autrefois d’une partie de son territoire.

Il ne serait pas indécent que les pays slaves se regroupent à l’instar de l’UPM qui devrait se limiter aux riverains de la mare nostrum. En effet, tout comme pour l’UE, à partir du moment où tout le monde en est, ça n’a plus guère de sens. Qu’est-ce que l’Estonie a à voir avec la Méditerranée ? De même, on pourrait imaginer que les pays scandinaves forment un groupe, ainsi que le Bénélux ou d’autres. Voire, on pourrait imaginer donner plus de pouvoirs aux alliances régionales existantes comme celle qui unit la Corse, la Sardaigne et la Sicile. Maintenant que beaucoup de tensions sont apaisée, une union yougoslave pourrait voir le jour. Si les pays des Balkans (Slovénie aujourd’hui, Croatie demain, Monténégro, Serbie après-demain, Albanie, Nouvelle-Macédoine, Bosnie-Herzégovine un jour) se retrouvent dans l’UE, pourquoi ne se rencontreraient-ils pas plus souvent mais en dehors ?

On avait suggéré, un temps, une Europe par cercles concentriques permettant à chacun d’avancer à son rythme et selon ses impératifs. De fait, cette configuration existe même si elle n’est pas formalisée, au contraire. La Grande-Bretagne se trouve en dehors de la plupart des dispositifs majeurs de l’UE. On peut penser que l’Irlande aura un statut similaire afin de contourner son refus du traité modificatif de Lisbonne et l’imposer aux autres.

 

Pourtant, il semble que l’UPM restera longtemps une coquille vide. Période des vacances aidant, plus personne n’en parle et le défilé des troupes devant le dictateur syrien est oublié.

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