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la lanterne de diogène
29 août 2008

Questions autour du RSA

En supposant que le RMI soit une bonne réponse à un problème de fond, celui du manque d’emplois offerts dû, notamment, à la mécanisation puis l’informatisation des tâches, le système a rapidement montré ses imperfections au quotidien.

Ainsi, un Rmiste qui est embauché pour trois mois à raison de 20 heures par semaine au SMIC, va se retrouver avec quelques 25 € mensuels (sans faute de frappe : 25) pour les trois lois suivant la fin de son contrat. Explication : il n’a pas effectué assez d’heures de travail pour prétendre à des ASSEDIC mais a trop perçu pour toucher le RMI complet. Lorsque l’on effectue quelques heures dans le mois, le salaire déclaré est défalqué presque totalement ce qui, avec les frais de transports, signifie concrètement que l’on a dépensé plus que l’on a gagné. En d’autres termes, on travaille pour rien mais on travaille quand même pour sortir de l’isolement et parce qu’on espère du mieux. Cela signifie que le RSA apportera incontestablement un progrès en ce sens que le travail ne sera pas pénalisé.

Pourtant, ce n’est qu’un pansement sur une plaie béante. Le fond du problème c’est une réorganisation du travail et une modification de l’assiette de l’impôt afin que le travail du salarié ou du travailleur indépendant ne soit pas pénalisé. Il est bien évident qu’une organisation du travail qui date de la révolution industrielle ne correspond en rien à la réalité d’aujourd’hui quand une seule personne, sans grand effort, peut accomplir les tâches de parfois plusieurs dizaines d’exécutants voire des tâches plus élaborées. Pourtant, on s’accroche à cette organisation et l’on pousse les plus vulnérables à travailler encore plus en leur faisant miroiter une amélioration toute relative de leurs revenus avant de leur annoncer qu’ils devront travailler encore plus mais pour simplement maintenir leur pouvoir d’achat. On ne peut s’empêcher de penser que cet entêtement a pour seul but de faire courber l’échine des masses. La pénurie de travail est organisée.

Autre signe allant dans le même sens : le financement du RSA. On attendait une taxation du capital. Formellement, c’est le cas. En réalité, c’est l’épargne qui sera mise à contribution, autrement dit les économies réalisées par les classes moyennes pour envisager l’avenir serviront à aider les précaires. Outre que cela va monter les premières contre ces derniers, cela va obérer le niveau de vie des classes moyennes ainsi que les aides au départ dans la vie de leurs rejetons.

Dans cette affaire, on attendait un geste fort ou du moins significatif. On sait que la taxation des transactions financière constituerait une réponse équitable au besoin de financement de la solidarité et un dispositif moderne de la politique de répartition.

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