Nouvelles de l'étranger
De graves troubles suivent les élections présidentielles en Iran. L’importance de ce pays dans le monde musulman est considérable. Il n’est que de se rappeler que c’est à la suite du retour de l’ayatollah Khomeini et de sa prise du pouvoir qu’une réaction islamiste s’est répandue non seulement dans les pays musulmans mais également dans tous ceux où des communautés musulmanes sont établies. Dans ce dernier cas, la dynamique propre aux minorités amplifie la tendance au conservatisme et à la religiosité ainsi qu’en témoigne le nombre grandissant de femmes voilées en Europe contrastant avec la tendance, en Iran justement, à retirer le foulard.
Ces élections méritent donc l’attention qu’on leur porte. Pour savoir s’il y a eu fraude ou non, il suffit de savoir que, pendant ces troubles, le président quasiment auto-proclamé se trouve en Russie pour participer à un somment de chefs d’Etats. S’il n’avait pas été sûr de sa ré-élection dès le premier tour –chose surprenante dans ce pays depuis qu’il y a plusieurs candidats possibles –il aurait fait reporter ce rendez-vous afin de faire campagne en vue du second tour. L’empressement de l’ayatollah Khamenei, à reconnaître la victoire du président sortant constitue le premier indice d’une volonté de mépriser le choix populaire.
Dans ce contexte, la mort du président Bongo du Gabon – souvent cité ici –paraît anecdotique. Bongo est controversé dans son pays. Les uns voient en lui un « père » dans la mesure où ils n’ont connu d’autre chef que lui. Ils le louent pour avoir évité des famines à son pays ainsi que des affrontements. Les autres le voient comme un tyran soutenu par la France
On notera surtout la présence du président de la république française et de son prédécesseur qui ne s’était pas déplacé pour Senghor du Sénégal, homme de lettres, ami de la France
Justement, l’information française à destination du monde est en danger depuis que la nouvelle directrice générale de l’entité qui chapeaute tous les médias audiovisuels destinés à l’étranger a décidé de fermer des services. Christine Ockrent, puisque c’est elle, par ailleurs épouse de son ministre de tutelle n’a aucune connaissance de l’importance de ces émissions pour des millions de personnes dans le monde qui aiment la France la France. Si
France Monde (TV5, France 24, RFI) a décidé de couper dans le budget d’une radio historique et qui jouit d’une excellente réputation au profit de France 24, chaîne tv qui se voudrait une CNN à la française. On est dans le grand « n’importe quoi » et l’on a trouvé la personne apte à encourager ces balivernes. S’il ne s’agissait que d’argent public mal dépensé, on en rirait mais là, ce sont des postes de journalistes et techniciens à l’étranger et l’espoir de millions d’auditeurs qui sont en jeu. Comme en France même, RFI n’est pas connue, Mme Kouchner-Ockrent joue le pourrissement du conflit.
http://www.courrierinternational.com/article/2009/05/22/sans-rfi-l-afrique-est-en-manque
http://www.rue89.com/2009/05/28/rfi-la-greve-se-poursuit-les-auditeurs-dans-lignorance
http://www.acrimed.org/article3145.html
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-12-02-RFI
Quand on lit que Mme Goetzinger, directrice générale déléguée, déclare sans rire : « Il faut réfléchir à une nouvelle stratégie », elle montre seulement que l’on n’a pas réfléchi avant de lancer le plan de licenciement de 206 personnes. Comme trop souvent, on licencie d’abord, on économise un peu d’argent ensuite et on se demande ce qu’on va en faire. On aura sans doute droit à une très belle campagne de publicité en France où RFI n’a pas grand intérêt mais où l’on pourra mettre en avant quelques personnalités sur le déclin.
Encore une fois, à l’heure où l’on parle de francophonie, où existe une Organisation Internationale pour la Francophonie la France