14 juillet : embastillage programmé
En parcourant les journaux, on trouve ici ou là l’annonce de ce qui sera ouvert ou fermé à l’occasion de la fête nationale. Déjà, depuis quelques jours, sur les devantures des magasins, des affiches préviennent de l’ouverture exceptionnelle en ce jour chômé. Or, certaines enseignes utilisent le drapeau tricolore pour annoncer l’ouverture. Il est particulièrement choquant que l’emblème national soit détourné précisément pour une démarche qui s’oppose à la célébration de la fête nationale, c’est à dire de la fête de tous. En ce jour, au lieu de se reposer, de profiter d’une journée d’été, de se rappeler un moment important de l’histoire de France et même du monde (presque partout on connaît le 14 juillet ce qui n’est pas le cas des autres fêtes nationales), certains travailleront et d’autres dépenseront leur argent.
Depuis plusieurs années, les jours fériés sont pris avec plaisir tant ils offrent une possibilité de coupure en attendant les vacances. Ces jours sont mis à profit pour le repos et, surtout, pour d’autres activités auxquelles on ne peut se livrer le reste du temps faute de disponibilité. Pourtant, la plupart ignore le pourquoi du comment et cela contribue à culpabiliser ceux qui ont le privilège de pouvoir chômer ces jours. Il suffirait qu’on ait une petite pensée pour l’origine de la dédicace pour redonner un sens aux jours fériés et rappeler qu’ils n’ont pas été inventés pour les fainéants. Avec le 1er mai, le 14 juillet est probablement le plus populaire. Il survient en été et donne lieu à une débauche de débordements et de mouvements de liesse : pétards et bals traditionnels. Le détournement de la fête nationale par l’armée depuis des lustres contribue fortement à entretenir la confusion.
Qu’on ouvre boutique le 14 juillet passe encore (c’est dans
l’air du temps et il ne faut pas s’en réjouir) mais qu’on attire le client en
arborant l’emblème national que, précisément, on bafoue en ouvrant, cela ne se
doit pas. Le jour anniversaire de la prise de la Bastille