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la lanterne de diogène
20 juillet 2009

Inter-Variétés : du Tour de France à la lune

Jeune garçon (on ne disait pas pré-ado à l’époque), je passais une partie du mois de juillet, l’oreille collée à mon transistor : je suivais le Tour de France sur Inter-Variétés. Pour capter cette station, il me suffisait d’actionner le commutateur et je passais directement de France-Inter en Grandes Ondes à Inter-Variétés en Petites Ondes aussitôt terminé le journal d’Yves Mourousi que je ne ratais pour rien au monde.

 

Après un indicatif jazzy, une voix familière, celle d’un membre du service des sports annonçait le programme et l’étape du jour. Tout de suite, il prenait contact avec les trois envoyés spéciaux : Jean-Paul Brouchon sur la moto, Emile Thoulouze dans la voiture et Pierre Salviac sur une autre moto pour prendre la température de l’étape. A l’époque, à part mon quartier de

la Goutte

d’Or à Paris et ma campagne, je n’étais jamais sorti. Pourtant, en entendant ces reporteurs, il me semblait que je traversais les villages, que j’apercevais les parasols des spectateurs, que je passais sous un pont ferroviaire en même temps qu’eux. Je ne connaissais pas les visages ni les couleurs des maillots des coureurs. Je n’avais pas la télé pour me familiariser avec eux et, en assistant à des courses, on a à peine, le temps de les voir passer ; tout juste si l’on peut identifier le maillot. Ainsi, je me souviens que Poulidor portait une casaque violette avec des manches jaunes tandis que d’autres avaient un joli maillot orange et blanc aux couleurs de Bic et d’autres encore un maillot blanc à ceinture à damier aux couleurs des cycles Peugeot.

 

La magie de la radio, c’était ça : pouvoir visualiser, pouvoir imaginer. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’auditeur n’est pas passif. Dans mon cas, des images formidables prenaient vie en izoardécoutant le Tour de France se courir en direct. Les journalistes faisaient parfaitement bien leur métier. Lorsqu’il y avait des échappées, l’un d’eux cherchait un point de repère. Il s’agissait d’une affiche, d’une boutique remarquable, d’une voiture isolée, d’un monument, voire d’un spectateur qui ferait signe. Une fois d’accord sur ce point, le premier clamait « top » et aussitôt le deuxième enclenchait son chronomètre. En passant devant le signal convenu, il l’arrêtait et l’on avait l’écart. Jean-Paul Brouchon, grâce à la souplesse d’utilisation de la moto, pouvait se déplacer au cœur de l’action, généralement en tête de peloton ou pour suivre une échappée. Le mieux, c’était dans les Alpes. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’était la montagne et encore moins des routes alpines pourtant, je visualisais comme si j’y étais. Des années plus tard, je découvrais ces routes que m’avaient décrites les reporteurs de France-Inter et d’Inter-Variétés. En fait, il n’y a que les lacets que je n’avais pas imaginés, pas plus que je pouvais savoir que la plupart de ces routes de montagne n’étaient pas goudronnées à l’époque. Je découvrais aussi que les spectateurs écrivent les noms de leurs favoris sur la route ainsi que, souvent leur nationalité. C’est qu’il en vient de toute l’Europe et, parfois, de plus loin encore depuis quelques années.

 

Plus tard, j’ai suivi des étapes du Tour à la télévision. Au début, je me réjouissais de voir les coureurs en action, de voir leur physionomie, leur style. En fait, jamais je n’ai vécu les étapes avec autant d’intensité qu’à la radio. Il faut dire que les commentaires redondants ou déplacés de Chapatte n’aidaient non plus à la compréhension pas plus que sa mauvaise foi évidente. Avec la lassitude devant l’évolution du Tour, avec un favori qui ne fait qu’une course importante par an, le dopage de plus en plus perfectionné, les sommes d’argent brassées, le mauvais comportement des spectateurs, le spectacle des courses cyclistes a fini de m’exaspérer.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/07/07/14326287.html

 

Chaque année, je ne peux m’empêcher de me remémorer avec nostalgie la grande époque d’Inter-Variétés. Le souvenir le plus fort reste, en 1974, le démarrage de Poulidor dans l’ascension du col du Chat, galibierlaissant le grandissime favori, Merckx, sans réaction. Jean-Paul Brouchon relatait benoitement les efforts des deux courreurs quand, surpris, il haussa le ton, précipita son débit pour annoncer le démarrage du grand Raymond. Il me semblait voir les dos voûtés, les balancements douloureux des corps et l’écart se creuser entre les deux champions. Le lendemain étant journée de repos, la pression a été telle sur le vétéran français qu’il a perdu tous ses moyens le surlendemain et le reportage traduisait au mieux les souffrances du coureur incapable de recouvrer ses moyens dans le Galibier. Cela, la télévision ne l’aurait pas rendu. Depuis, chaque fois que je passe par le Chat (au-dessus du lac du Bourget) et par le Galibier, j’ai une petite pensée pour ces deux coureurs hors-pair.

 

La coïncidence des dates fait que France-Inter rappelle cet été l’opération « Radio Terre » mis en place par Roland Dhordain à l’occasion du premier voyage sur la lune. Il est bien évident que si je ne connaissais pas les routes du Tour, je connaissais encore moins l’espace interplanétaire. Quoi que … j’avais lu « On a marché sur la lune » du grand Hergé et, finalement, pour moi, ce n’était que redite. Toujours est-il que les flashes d’intervention en direct de Cap Kennedy (on ne disait plus Cap Canaveral à l’époque) rendait vivante la conquête de la lune. L’indicatif faisait : « ici Houston – Houston – Houston - …ton » avec un effet d’écho. Il me semble l’entendre encore. Il résonne dans mes meilleurs souvenirs. La radio possède cette magie. Je ne me rappelle quasiment rien de la télévision tandis que des souvenirs de radio, j’en ai en pagaille. Dans l’ascension des sommets alpins et pyrénéens, dans la conquête de la lune, la radio, Inter-Variétés, constituait une fenêtre sur ce qu’il y avait de meilleur dans le monde et dans l’homme. Aucun conte, aucun film et peu de reportages m’ont apporté autant. Bravo à ces professionnels de la radio. Ils créaient un métier au fur et à mesure.

 

Un lien utile dont on excusera les nombreuses fautes d’orthographe :

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/ete/terre-lune/

 

 

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Commentaires
W
Bonjour, monsieur voleur. Je vois que vous avez publiée adresse email . Etes-vous vraiment si stupide de penser que ce qui est réel? Mais oui, la plupart des voleurs ne sont pas très intelligents, bien sûr.
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W
Le VOLEUR ne s'est pas repenti encore
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G
Et en plus vous osez mettre un nom sur votre étroitesse d'esprit. Vous ne vous respectez donc pas ? Vous devez être un bien triste personnage pour hurler au vol parce qu'on utilise l'une de vos photos. Si dans votre pays les autorités n'ont rien d'autre à faire que d'enquêter sur le partage de photos prises par des tristes sires de votre espèce, je leur souhaite bien du plaisir.
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A
Et moi je viens te remercier d'avoir utilisé ma photo de digitales (les fleurs !) sur la page d'accueil de ton blogue...
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A
Monsieur,<br /> <br /> <br /> <br /> Il me semble avoir été correct avec vous.<br /> <br /> Par conséquent, je n’accepte pas d’être insulté.<br /> <br /> <br /> <br /> J’ai publié votre nom et les coordonnées que vous avez demandés alors que je suis en droit d’avoir des doutes sur la paternité de cette photo qui ne présente aucun élément identifiable et qui est disponible sur la toile.<br /> <br /> De plus, les coordonnées que vous m’avez transmises ne correspondent plus à rien.<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, je constate que suite à cette publication qui a suivi votre envoi, vous n’avez pas répondu et qu’un mois plus tard, vous me ré-écrivez pour m’insulter et me menacer.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis fondé à penser que vous êtes une personne dont le seul but dans la vie est de chercher des embrouilles aux autres et peut-être à gagner de l’argent par ce moyen. <br /> <br /> Pour ma part, je m’occupe d’un blog et non d’un site payant et je n’utilise rien qui me rapporte de l’argent.<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, il me semble que dans tous les pays, il y a des malhonnêtes et je m’honore de ne pas en faire partie. Alors, de grâce, gardez vos commentaires insultants pour mon pays et pour moi pour vous. Je ne me permettrai jamais de faire cela.<br /> <br /> <br /> <br /> Je publie encore une fois vos coordonnées pour que les quelques visiteurs qui lisent l’article sachent bien qui vous êtes et que vous êtes, peut-être, l’auteur d’une petite photo qui agrémente mon blog. <br /> <br /> <br /> <br /> Wim Constant - email : w4702bac@AOL.NL
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