Des routes départementales

On apprend presque incidemment que 2 personnes ont trouvé la mort dans l’accident d’un autobus qui a voulu éviter une voiture qui roulait à contresens.

https://www.ladepeche.fr/2023/07/28/deux-morts-dans-un-accident-mortel-a-mantes-la-ville-le-conducteur-du-vehicule-qui-a-percute-le-bus-avait-24-gl-dalcool-dans-le-sang-11367682.php

Quand on cherche à en savoir plus, on nous indique qu’il s’agit d’un bus de remplacement d’une relation ferroviaire de banlieue parisienne, actuellement interrompue pour travaux. Inutile d’ajouter que l’automobiliste qui a provoqué l’accident mortel était scandaleusement ivre. On ne le dit pas. Ça ne se dit pas. On préfère indiquer le taux d’alcool qu’il avait dans le sang. Question d’objectivité journalistique sans doute, ou de rigueur professionnelle. Ce qui me paraît intéressant dans l’affaire c’est que la presse s’offusque de ce qu’un tel véhicule circule sur une route départementale, comme s’il s’agissait d’une petite route champêtre. C’est à croire que les professionnels de l’information ignorent qu’il n’y a pour ainsi dire plus que des Routes Départementales dans notre beau pays (…) Sinon, une fois de plus, ils se montrent en dessous de tout, à partir du moment où il n’y a pas une vedette impliquée, genre Palmade, et que c’est un banal accident de la circulation comme il y en encore qq milliers par an. (…)

Pourtant, la presse régionale, possédée par la bourgeoisie locale ou par des groupes capitalistiques, ainsi que les chaînes de télévision privées ont salué avec un bel enthousiasme le transfert aux Départements des anciennes routes nationales. La PQR étant ce qu’elle est, elle remplit volontiers ses pages d’articles faisant état de l’achat par telle collectivité locale de véhicules de service. ( …)

Nous vivons dans un pays qui applaudit à chaque baisse d’impôts, persuadé que ça sera ça en moins dans la poche du Président de la République ou du gros Sénateur local, alors qu’il voit pourtant bien que ce sont des classes fermées, des services hospitaliers supprimés, de la maintenance espacée. Alors que ça fait plus de 40 ans que la plupart des services publics ont été transférés aux collectivités locales – quand ils demeurent – on se retourne toujours contre l’État quand il y a un problème. Dans tous les domaines, la France perd sa souveraineté. Le problème, c’est qu’à chaque fois, personne ne fait le lien et que les médias ne nous y aident pas.

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