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la lanterne de diogène
30 mars 2007

des candidats et des institutions

Question : Bové serait le seul à respecter l'esprit des institutions ? Mais ces institutions ne sont-elles pas à changer du moins en partie ? En finir avec la monarchie présidentielle.

Bové est un candidat hors partis. Oui, mais, n'a t-on pas un peu l'impression qu'il est aussi un candidat anti-partis ? José Bové a préféré d'abord quitter les Comités pour revenir ensuite "en sauveur".

Les méthodes de lutte employées par José Bové sont-elles conformes à la morale du mouvement ouvrier syndical ou politique ? Détruire des installations commerciales, des plantations, des récoltes, est-ce de la "désobéissance civile" ? Je ne le pense pas. Et de la non-violence ? Encore moins.

Y-a-t-il un mouvement populaire autour de lui ?

Ces remarques et questions pour susciter tes réponses et un débat.

Le général DeGaulle pour l’esprit, Michel Debré pour la lettre ont voulu que le président de la République échappe à l’emprise des partis et tienne sa légitimité directement du peuple.

Théoriquement, n’importe qui devrait pouvoir se présenter pourvu que son projet soit d’abord approuvé par des élus locaux représentant plus ou moins la population.

Pour la première fois depuis longtemps, un candidat répond à ce souhait fondateur. Il s’agit de M.Bové qui, pensant être porté par un courant populaire a décidé de se lancer dans la bataille électorale. Il aurait été plutôt paradoxal que ce soit précisément lui qui soit éliminé après la course aux signatures d’élus.

Marianne en ligne s’étonne que les sigle et logo du PS s’amenuisent sur les nouvelles affiches de Mme Royal. En fait, cela consacre le retour à l’esprit de la Constitution qu’elle incarnait aussi, au début, quand le PS ne la soutenait pas encore. Sa démarche, au départ individuelle, s’inscrivait aussi dans cet esprit. Egalement, comme elle est soutenue par au moins deux partis –ce qui est également conforme à l’esprit des institutions –il est difficile de ne porter qu’un seul sigle.

Concernant le parcours de M.Bové, les médias ont largement entretenu l’amalgame entre les violences des manifestations paysannes des années 1970 et 1980 (saccage de préfectures et d’appartements de préfets, pneus brûlés, mutilations d’animaux, blocage des routes des vacances pendant la canicule, épandage de purin devant les bâtiments publics, attaques de ministères sous la gauche) à l’appel de certains syndicats avec le démontage d’un restaurant pré-fabriqué organisé par la Confédération Paysanne pour frapper les esprits.

La non-violence de Gandhi ou de Luther King n’a pas consisté uniquement à s’asseoir dans les rues. Il y a eu aussi des actes spectaculaires et des destructions. Dom Helder Camara ainsi que les adeptes de la Théologie de la Libération ont justifié, eux, le recours à la violence et même aux armes dans certains cas. Faucher des végétaux ne paraît pas un acte qui situe M.Bové dans la catégorie des délinquants les plus violents.

Pour le reste, l’analyse de la vie politique avant les élections majeurs, la constatation de la conformité de la candidature de M.Bové avec l’esprit et la lettre de la Constitution ne signifient pas approbation du programme du candidat. Quant à changer les institutions, c’est une autre exception française. Chaque génération pense que ses aînés étaient à côté de la plaque et que, décidément, il faut refaire quelque chose. Que l’on songe que la monarchie britannique existe plus ou moins sous la forme actuelle depuis trois cents ans et que la démocratie étatsunienne existe depuis plus de deux siècles avec quelques aménagements. En France, on veut toujours tout prévoir, tout encadrer et, quand le cadre devient trop étroit, on parle de changer. La droite actuellement a poussé la logique jusqu’à commencer de reformer la société. Jouant sur l’ambiguïté du mot, il s’agit de détruire et mettre au rebut le système social. L’heure ne semble donc pas choisie pour mobiliser les représentants pour changer, encore une fois les institutions ; L’an prochain, la  Constitution aura passé son demi-siècle. Ce sera, peut-être, l’occasion d’une adaptation mais l’esprit doit être maintenu puisque, sans être idéal –loin de là –, il a fait la preuve de son efficacité en ce sens que l’on n’a pas connu de crise politique majeure.

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