Grosse colère
Là, c’est la grosse colère.
Tout l’été, un nombre hallucinant d’internautes s’est mobilisé en faveur du dessinateur Siné, 80 ans, viré de Charlie-Hebdo pour avoir tenu des propos inqualifiables. Là, on annonce des centaines de licenciements dans l’industrie automobile, dans l’industrie agroalimentaire, le jour même d’une grève des enseignants, rejoints par leurs élèves pour réclamer, de l’encadrement, du matos, et la veille d’une grève à La Poste pour défendre le service public, notamment dans les villages et dans les quartiers périphériques des villes, l’avant-veille d’une grève des trains. On cherche en vain sur l’Internet la trace d’une mobilisation aussi forte et l’on ne trouve pas grand chose sinon des communiqués de syndicats ou des pétitions à l’initiative de villageois affolés par la disparition de leur bureau de poste ou d’habitants de villes inquiets par la suppression de l’hôpital de proximité ou de la maternité.
De toute évidence, ces gens n’ont aucun sens de la réalité, n’ont aucun sens de la mesure. Ils assurent les ventes d’un hebdomadaire qui fonctionne avec des collaborateurs bénévoles, dont la ligne éditoriale est de « chier sur tout » et dont le but est de couler les hebdos satiriques qui, eux, paient leurs rédacteurs et dessinateurs. Pour eux, ne pas être d’accord avec eux, c’est être de droite, sarkozystes, ou tenir des « propos haineux ». Pour eux, l’éviction d’un dessinateur d’une autre époque et tout à fait has been passe avant la défense des services publics, de la protection sociale et la lutte contre les licenciements massifs.
C’est effrayant.