Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la lanterne de diogène
1 juillet 2009

Un TGV sur la Côte d'Azur ou un TER rapide ?

http://www.lgvpaca.fr/scenarios.php

 

comme on pouvait s’y attendre, les élus ont eu raison de logique du TGV qui, rappelons-le, signifie Train à Grande Vitesse. A moins d’une aberration en matière énergétique consistant à installer un moteur qui monte vite en puissance associé à des freins puissants capables d’arrêter rapidement des vitesses dépassant les

250 km/h

, on ne peut parler de grande vitesse que si l’on a le temps d’accélérer puis de décélérer. Cela signifie un nombre d’arrêts limité. A partir du moment où le TGV s’arrête partout, il ne peut plus rouler à grande vitesse.

 

Or, les élus et les candidats aux élections mettent un point d’honneur à demander l’arrêt du TGV dans leur circonscription. Ils sont sûrs de recueillir l’approbation de tous, à commencer par ceux qui ne prennent jamais le train. De même, ils réclament qui le passage d’une autoroute, qui la création d’une sortie dans leur fief. Ainsi, le TGV Rhin-Rhône a-t-il traîné pendant des années, principalement à cause de l’obstination des élus de Franche-Comté qui exigeaient les arrêts à Belfort, Besançon, Dole, Lons-le-Saunier. Les autres régions françaises étaient prêtes, les régions allemandes aussi, jusqu’à

la Catalogne

qui envisageait déjà de se raccorder à la branche sud-ouest de cet axe européen.

 

C’est un peu ce qui s’est répété en Provence où les élus veulent à tout prix que le TGV remplace les trains régionaux et assurent la desserte de

la Côte-d

’Azur. Ils ont eu gain de cause alors même qu’on ne sait toujours pas, concrètement, où seront posés les rails. La gare Saint-Charles de Marseille, qui vient à peine d’être rénovée, est déjà saturée. Celle de

la Blancarde

ne dispose pas d’assez d’emprise pour faire face à ce surcroit de trafic et, surtout, elle est mal desservie. A la sortie des voies traditionnelles, il n’y a que des collines qu’il faudra percer, donc la facture s’en trouvera augmentée. Il en sera de même dès que la ligne s’approchera de la côte. Déjà, à l’heure actuelle, l’urbanisation (principalement des lotissements de luxe) empêche tous travaux de grande envergure. L’espace entre les collines rocheuses des Maures et de l’Esterel et la mer est plus que restreint et quasiment saturé. De même, on ne sait toujours pas par où arrivera la ligne nouvelle à Nice.

 

Un tracé plus au nord aurait permis au TGV de rouler à grande vitesse, ce qui est sa seule raison d’être. L’avantage, outre le temps gagné aurait été de pouvoir échelonner les travaux au fur et à mesure de l’avancée de la construction. Nice aurait été desservie la première puis une branche aurait pu être construite vers Toulon et l’on aurait pu envisager une autre vers Digne afin de désenclaver les Basses-Alpes. En outre, ce tracé aurait longé l’autoroute A8, limitant les nuisances sonores et sur l’environnement. L’inconvénient majeur aurait été de relier Nice à Lyon et Paris en occultant Marseille. La traversée du Luberon aurait également porté préjudice à la tranquillité des lieux mais ce n’est pas cet argument qui a été pris en compte, comme on peut s’en douter.

 

Bien entendu et, quelque soit le tracé retenu, les futurs riverains ne manqueront pas de protester et on peut les comprendre. Compte tenu du relief et des autres contraintes, le résultat devrait ressembler davantage à un métro souterrain (genre RER) qu’au train de

la Riviera.

 

Au total, l’ineffable Gaudin aura réussi à embobiner les élus locaux et à faire plier les partisans d’autres tracés. Comme très souvent avec lui, le projet retenu demeure un monument de flou même pas artistique puisque l’itinéraire n’est qu’un accord de principe et que la réalité va se heurter aux nombreuses collines, à la mer, à l’urbanisation, aux difficultés d’accéder au chantier en milieu accidenté. Avec lui, on ne sait pas d’où partiront les trains –qui ne seront plus à grande vitesse –ni où ils arriveront, ni par où ils passeront. On ne sait pas plus qui financera et à quelle hauteur. Qu’importe. En fait, son seul projet d’avenir c’est qu’on dira de lui à sa mort : il est à l’origine du TGV PACA mais n’aura pas eu la chance de l’inaugurer vu les retards à répétition. C’est que certains appellent « la politique ».

Publicité
Publicité
Commentaires
la lanterne de diogène
Publicité
la lanterne de diogène
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 219 721
Newsletter
Publicité