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la lanterne de diogène
15 avril 2010

Avions polonais

On apprenait, samedi, l’accident qui a coûté la vie du président polonais Kaczinsky, de son épouse partis commémorer le massacre de Polonais à Katyn pendant la deuxième guerre mondiale sur ordre de Staline. Passée l’émotion, il faut bien s’interroger.

 

D’abord, on reste stupéfié en constatant que tous les chefs d’état major de l’armée se trouvaient ensemble dans cet avion. Quelle imprudence ! Quel aveuglement ! Penser que l’accomplissement d’un geste hautement symbolique, avec ce que le pays compte de plus conservateur suffirait à les mettre au-dessus de tout. Heureusement que le pays n’est pas en guerre. En effet, le Président tenait à commémorer à part cet épisode douloureux pour ne pas se mêler à son Premier ministre honni. Dans un sens, ça lui a sauvé la vie. Le sens de l’Etat de Lech Kaczinsky laisse perplexe. En France, où l’on a l’expérience de cohabitations difficiles entre le Président et le Premier ministre il n’y a jamais eu la moindre divergence sur le plan international. Il est vrai que Lech Kaczinsky préférait quand c’était son frère jumeau le Premier ministre… A eux deux, ils menaient une des politiques les plus réactionnaires, sectaires, eurosceptiques, brutales en Europe et, Union Européenne oblige, elle menaçait le progrès dans les autres Etats membres. Il ne faut pas l’oublier.

 

C’est d’ailleurs, cet attachement aux traditions, aux commémorations, ce regard tourné exclusivement vers le passé qui lui a coûté la vie. Ça rappelle ces personnes qui foncent à toute vitesse pour aller fleurir une tombe à l’autre bout de

la France

à l’occasion de

la Toussaint

et provoquent des accidents mortels.

 

L’enquête internationale ne fait que commencer mais l’on sait déjà que le pilote a été plus qu’imprudent et que l’appareil n’était pas de dernière technologie. On s’étonne que ces avions, importés de l’ennemi soviétique abhorré, n’aient pas été réformés. On répond que les dirigeants polonais ont craint d’affronter les journalistes qui les auraient accusés de dilapider le budget de l’Etat. Quelle blague ! Les gouvernements polonais n’ont pas eu ces craintes lorsqu’ils ont renouvelé leur flotte d’avions de combat un mois avant leur entrée dans l’Union Européenne et avec les aides considérables qu’elle leur avait consentis pour se mettre à niveau. C’était d’autant plus critiquable et immoral que

la Pologne

est membre de l’Otan et n’avait donc rien à craindre en cas d’attaque. D’attaque de qui, d’ailleurs ? A moins que ce ne soit elle qui ait envie de récupérer les territoires annexés par Staline.

 

http://www.polemia.com/article.php?id=73

 

http://bruxelles2.over-blog.com/article-25363029.html

 

Après Lech Walesa attribuant à Jean-Paul 2 et à Solidarnosc le mérite d’avoir abattu le mur de Berlin voici un nouvel épisode qui montre que, malgré les sommes considérables allouées à

la Pologne

pour s’intégrer à l’Union Européenne, ce pays restera toujours en dehors.

 

PHONETIQUE

 

Il n’a fallu que trente-six heures aux journalistes français pour se distinguer en choisissant une prononciation originale de la ville de l’accident : Smolensk. Il serait totalement vulgaire de s’en tenir à la prononciation habituelle ou à celle suggérée par l’orthographe. Le milieu pseudo intellectuel se devait donc de réagir pour se distinguer du bas peuple ignorant. On opte donc pour une prononciation vaguement à l’allemande : [Chmolensk]. Il est tout à fait vain de rappeler qu’en russe, ça s’écrit et se prononce [Smolensk].

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