Hélène Cardin

Pas facile de trouver des photos d'Hélène Cardin. Avec son nom et son prénom, on trouve tout (y compris Fabrice Lucchini) sauf elle. Pourquoi en chercher, d'ailleurs ?

On a appris l'autre soir, à l'occasion d'un « Téléphone sonne » consacré au Japon, qu'elle quitte France-Inter. Alain Bédouet n'en a pas dit plus. Évidemment, France-Inter ne commente pas. Est-ce une manière galante d'annoncer la retraite de la chroniqueuse médicale ?

Hélène Cardin, c'est d'abord une voix, une voix chaleureuse et rassurante. Cette voix porte une pensée rigoureuse et une sensibilité qui paraît presque en contradiction avec l'actualité qu'elle est chargée de faire passer. Elle nous parle, dans le meilleur des cas, de découvertes, de nouveaux traitements qui vont soulager l'humanité souffrante. Ce faisant, elle doit rappeler quelles sont ces souffrances. Elle le fait avec pudeur, tact sans jamais rien occulter de la douleur.

Femme de caractère, à plusieurs reprises elle a recadré les réponses de participants à des débats lorsqu'ils cherchaient à noyer le poisson ou à éviter de répondre. Elle a été censurée à plusieurs reprises par sa propre rédaction lorsqu'elle a commenté l'étonnement de ces confrères qui découvraient que, après la guerre contre l'Irak des années 1990, des soldats avaient subi des lésions.

Hélène Cardin est aussi une femme de terrain. Elle a réalisé des grands reportages, notamment en Afrique et pas seulement quand l'actualité se focalisait sur le continent noir. Elle rencontrait des gens ordinaires et surtout des enfants et leurs mères quand ils en avaient. Elle leur donnait la parole sans tenter d'orienter leurs propos : du grand professionnalisme.

Quelque soit l'avenir d'Hélène Cardin, je lui tire mon chapeau pour la remercier pour tout le travail qu'elle a accompli pendant toutes ces années.

Au revoir madame !