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la lanterne de diogène
5 décembre 2013

Le demi siècle de France - Inter

Un comble ! Une ironie du sort ! Moi qui accorde une place importante à France-Inter devenue, dans les faits, Paris-Inter, station culturelle locale parisienne, je ne vais pas pouvoir écouter les émissions spéciales réalisées à l'occasion des 50 ans de la station nationale qu'on dit, depuis quelques années, de « service public ».

 

Moi qui peste contre ces producteurs qui font leur petite émission sans manifester le moindre intérêt, la moindre curiosité pour les émissions des autres, moi qui déplore l'absence d'un minimum d'esprit maison consistant à se sentir une vague parenté professionnelle entre les animateurs, je vais rater les émissions où l'on rappellera l'oeuvre des grandes et moins grandes figures de la chaîne. Moi qui suis irrité, chaque fois qu'on passe une archive, quand on ne mentionne pas le nom du journaliste ou alors pour s'en moquer, je ne vais pas entendre l'auto-congratulation et les grandes voix qui ont fait la station. Déjà, dans les annonces, on peut reconnaître les voix du grand Yves Mourousi, de Jean-Pierre Elkabach ainsi que l'indicatif éphémère d'Inter 13, le journal de l'époque de Jean Lefèvre successeur du précédent parti, pour son malheur, diriger l'information sur Antenne 2. Oui, ces grandes voix me font toujours plaisir comme l'indicatif du Pop Club par les Parisiennes et aussi par Gainsbourg et Birkin. José Artur (sans h) avait aussi demandé à Pierre Perret et à Bernard Lavilliers de lui composer une chanson. Parlant d'indicatif,je ne peux plus entendre celui de « L'Oreille en coin » sans frissonner. Résonne dans ma mémoire, la voix de Kriss, probablement la meilleure animatrice de radio de France jusqu'à présent et sans doute pour longtemps. L'autre soir, l'extrait d'émission faisait intervenir le chroniqueur littéraire Michel Polac intervenant dans Synergie de Jean-Luc Hees. Je me souviens de cette séquence où Polac évoquait un livre de témoignages sur Tchernobyl, « La Supplication ». Il n'a pas pu finir sa chronique, la voix étouffée par les larmes : « J'ai jamais lu un livre comme ça ». Un grand moment qui trahissait la sensibilité de l'animateur intrépide et provocateur.

 

Kriss

Bien sûr, la presse évoque ce jubilé. On convoque les animateurs maison. Je peux dire, une fois de plus, que beaucoup se trompent dans leurs souvenirs ou les arrangent un peu. Claude Villers n'a sûrement pas commencé « Pas de panique » en 1975, date de la création de Radio-France mais plutôt trois ans avant et il ne l'a sûrement pas arrêtée au bout de deux ans. Il oublie aussi de dire qu'il a dirigé RMC en 1981 et qu'il l'a quitté après avoir failli couler la station monégasque avant de lancer Pacific FM qui a coulé également. Claude Villers a signé une émission formidable que personne n'évoque : « Marche ou Rêve ». Claude Villers aime, habituellement, raconter qu'il a été catcheur. Or, il vient d'affirmer qu'il est entré à France-Inter à 17 ans. À quel âge, donc, était-il catcheur ? Pierre Bouteiller n'est pas en reste. Animateur d'un « Magazine », il est entré dans la légende de la radio. Aujourd'hui, on dirait que c'était une « émission culte » ; à moins que ce terme ne désigne plutôt une émission qui se veut originale mais qui est complètement ratée et que d'obscures raisons maintiennent contre l'évidence et le public. Pierre Bouteiller s'arrange aussi avec les dates à la manière de ce personnage de théâtre de boulevard (que Bouteiller connaît bien) qui triche sur sa date de naissance pour faire croire qu'il a connu Napoléon et, même, qu'il l'a rencontré. Ainsi, il se vante d'avoir arbitré, au Masque & la Plume, les duels entre Charensol et Bory. Or, il a pris la succession de François-Régis Bastide en septembre 1981, après que celui-ci a été nommé ambassadeur. De son côté, Jean-Louis Bory est mort en juin 1979. Au « Masque », il laissait beaucoup déraper les critiques pour donner l'illusion de pouvoir tout dire mais coupait beaucoup au montage au point que Charensol a préféré quitter l'équipe. Ceux qui ont travaillé avec Bouteiller disent qu'il était avec ses collaborateurs, le contraire de l'impression qu'il donnait au micro. Un peu comme Daniel Mermet aujourd'hui. On s'en doutait un peu. D'autre souvenirs entendus ici ou là sont, au mieux erronés, au pire arrangés à l'avantage de celui qui les dits. Ainsi est l'humaine nature et c'est inévitable.

 

J'arrête ici. Oui, je sais, c'est contrariant. Il se trouve que je connais aujourd'hui des anciens de France-Inter qui me demandent parfois de leur rappeler en quelle année passait telle émission ou opérait tel animateur. Ils me considèrent comme la mémoire de la station. Il est vrai que j'ai des souvenirs très précis et dont je suis sûr car je peux les relier à d'autres événements personnels ou nationaux. Donc, le destin ne veux pas ma faire le plaisir de passer deux ou trois jours à écouter les commémorations. Je serai occupé par des actions de solidarité prévues de longue date. Inter se passera de moi. Mon blog aussi.

On retrouvera tous les noms mentionnés ainsi que mes sautes d'humeur et mes analyses sur Inter dans la catégorie « médias ».

 

Bon anniversaire à France-Inter et à la Maison de la Radio dont on attend la ré-ouverture depuis des années.

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Commentaires
L
Une question qui vient à point pour rappeler qui je suis.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne déclinerai pas mon identité sur la toile. Tout le monde sait l’usage qui peut en être fait, surtout quand on vit dans la précarité et qu’on n’a pas un nom déjà connu du public. De mon côté, je me tiens à une stricte confidentialité sur celle de mes visiteurs. <br /> <br /> Je suis un simple commentateur, parfois satirique qui essaie de partager mes goûts et mes colères. Je me rends compte, depuis bientôt dix ans qu’existe mon blog, qu’il reçoit chaque semaine la visite de près de 300 nouveaux visiteurs dont une poignée seulement revient. Cette poignée d’habitués me connait, depuis le temps et nous échangeons parfois. Certains sont des blogueurs eux-mêmes mais je constate que, s’ils m’ont précédé dans la tâche, ils ont aujourd’hui jeté l’éponge ou n’y font plus que d’épisodiques interventions. Je continue, malgré la concurrence des réseaux dits « sociaux », plus réactifs, plus simples d’utilisation. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, j’ai toujours voulu prendre le recul afin de ne pas écrire sous l’impulsion et risquer de me voir démenti quelques heures après. C’est aussi pour ça que, je prends le temps de réagir à l’actualité médiatique qui attire le plus de visiteurs. Je laisse le temps aux nouvelles émissions d’Inter (que j’écoute depuis un demi-siècle) afin de ne pas porter de jugement hâtif. Il me serait facile de taper sur les uns et les autres, tant ils prêtent les flancs. En ce moment, je résiste à l’envie de dire enfin du bien de M. Demorand et de ses prestations dans sa tranche horaire, après en avoir dit plutôt du mal. Simplement, je me suis imposé de ne pas intervenir en cours de saison sauf coup de cœur ou coup de colère. J’accomplis, au dire d’un professionnel des médias, un « travail de mémoire sur la radio ».<br /> <br /> <br /> <br /> Je termine en précisant que je ne dispose d’aucun moyen, d’aucun soutien et que je ne « copie-colle » pas ce que j’écris. Je m’oblige juste à vérifier mes références et mes citations comme celle d’André Siegfried dont je n’arrive pas à mémorise le nom…
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D
qui étes-vous?
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