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la lanterne de diogène
14 novembre 2015

Saison 2015/16 sur Inter (2) : les nouveautés

D'abord, le remplacement de « Service public » de l'universitaire Guillaume Erner par une émission de société animée par l'excellent Bruno Duvic. Drôle d'idée à cette heure. Drôle d'idée, surtout, d'en faire un rendez-vous quotidien. Drôle d'idée d'avoir mis fin à l'émission inter-active de M. Erner. Du coup, il a fallu trouver quelqu'un d'autre pour la revue de la presse ou ce qu'il en reste, c'est à dire 6 minutes… Surprise, c'est Mme Hélène Jouhan qui s'y colle. Donc, elle n'anime plus « Le Téléphone sonne ». Pourtant, sa reprise l'an dernier avait été annoncée avec tambour et trompette sur l'air de « plus de femmes et plus de jeunes à l'antenne ». à ce poste, elle n'avait pas brillé mais pas démérité non plus, loin de là. Je remarque que, journaliste politique à l'origine, elle n'a pas souhaité réintégrer le service. Je remarque aussi que son chef, M. Marc Fauvelle, embauché il y a deux ans, a souhaité changer d'affectation et présenter le journal phare de la matinale, à 8 heures. Est-ce à dire que la politique n'intéresse plus les journalistes ou n'intéresse plus Inter ? On peut se poser la question, d'autant que l'entrevue politique du dimanche soir est aussi passée à la trappe. On est loin de l'époque de M. Pierre Lemarque, qui prenait bien soin, chaque lundi matin, lendemain d'élection, d'annoncer que tel ou tel autre se positionnait pour l'élection suivante afin de maintenir ses prérogatives et ses interventions. Je remarque aussi que M. Jean-François Achilli, s'il est bien revenu dans « le groupe Radio-France » (appellation officielle), n'a pas retrouvé ni sa place de chef du service politique ni même la rédaction d'Inter.

 

L'autre surprise, c'est l'omniprésence de M. Nicolas Demorrand dans une grande session de 18 h à 20 h comme sur d'autres radios. Sauf que, ailleurs, il n'y a pas « Le Téléphone sonne ». Les appels sont reçus dès 17 heures. Pendant ce temps, M. Demorrand met les dernières touches à son intervention de 18 heures. Il ne peut donc pas regarder les fiches des appels auxquelles s'ajoutent les « tweet » et les courriels. D'autant qu'il annonce dès 17 h 58 le programme de l'émission puis intervient pendant le journal de 18 h pour donner l'heure et introduire les sujets traités. En d'autres termes, il est complètement accaparé par son émission alors qu'il devrait en préparer une autre, accueillir les invités, établir le plan et la progression du « Téléphone sonne ». Je me demande comment il fait. On ne peut pas dire que sa prestation soit une réussite mais il est prêt quand l'autre émission démarre et qu'il connaît le sujet. Le problème de M. Demorrand est qu'il est très imbu de lui-même. C'est lui qui parle. C'est lui qui reformule les questions pour ne garder que ce qui lui paraît important à lui. Il juge la question, le ton de l'auditeur. Malgré tout, et c'est ce qui m'intéresse le plus en ce début de saison, c'est le nombre d'auditeurs qui, avant de poser leur question, prennent du temps pour dire tout le bien qu'ils pensent de Nicolas Demorrand et/ou de France-Inter. Depuis près de quarante ans que j'écoute « Le Téléphone sonne », je n'ai jamais entendu ça. On le retrouve aussi le matin avec M.Patrick Cohen. On a l'impression que ls auditeurs, visiblement plutôt âgés, écoutent Inter comme s'ils accomplissaient un acte militant et qu'ils veulent dire : on est avec vous ! On a aussi l'impression que le vedettariat induit, maintenant, ce comportement des auditeurs. Sinon, contrairement à ce que j'avais prévu, l'auditeur qui pirate l'antenne habituellement, n'est pas encore intervenu. Je ne m'en plaindrais pas mais je suis étonné aussi. Soit les techniciens ont enfin repéré son numéro ou reconnaissent sa voix et son ton. Soit il a renoncé. Donc, personne pour reprocher à l'animateur, le choix de ses invités ou le thème abordé.

 

Si M. Demorrand est la vedette du début de soirée, M.Cohen est celle de la matinale, vitrine de la station. Son statut est renforcé par l'humoriste Daniel Morin qui « conclut » l'apéritif, la mise-en-bouche qu'est la session de M.Eric Delvaux. À la fin de sa prestation, Daniel Morin fait envoyer une musique martiale pour présenter Patrick Cohen et faciliter le passage d'antenne. Ah, le passage d'antenne. Pratique courante sur les autres radios mais totalement inconnue sur Inter où chacun fait sa petite émission dans son coin, sans se soucier des autres et souvent sans se soucier de l'auditeur. Tant mieux s'il aime. Sinon, tant pis mais on continue. C'est pas les auditeurs qui vont faire la loi, tant qu'ils paient la redevance. Donc, au moins, l'animateur qui termine se doit de s'intéresser un minimum à ce que fera son successeur. N'empêche, c'est si nouveau pour eux qu'ils sont eux-mêmes tout étonnés de se retrouver face à face et d'apprendre que l'autre aussi fait quelque chose. Toujours dans la matinale, remarquons que, désormais, c'est Mme Marie-Pierre Planchon qui lit les bulletins de météo, renouant avec ses débuts, et non plus l'ingénieur météo de service. Il faut sans doute chercher l'explication dans la présence de caméras (plusieurs à présent) dans le studio pour ceux qui regardent la radio sur leur écran d'ordi ou de smartphone. Difficile de laisser tourner les cams quand une voix venue d'on ne sait où occupe l'antenne. Marie-Pierre Planchon fait mieux que lire des bulletins. Regrettons qu'elle ne se voit plus confier une émission comme « Partir ailleurs », jamais remplacée.

 

Le meilleur pour la fin

« D'ici et d'ailleurs » de Mme Zoé Varier. Cette émission a débuté l'été dernier. Il s'agissait de donner la parole à des Français de fraîche date qui viennent raconter comment ils sont arrivés en France – généralement fuyant seuls ou avec leurs parents – des situations invivables – et comment ils s'y sont plus au point de vouloir rester. Il y avait là, tous les ingrédients pour faire une émission bien dans le vent, bien dans la ligne de « l'immigration, une chance pour la France », avec tous les clichés sur ces pauvres immigrés mal reçus et souffrant tous les jours de ne pouvoir rentrer chez eux. C'est tout le contraire. Chaque parcours est une leçon de vie. Il est difficile de dire lequel nous touche le plus tellement ils sont tous poignants et formidables. Ces personnes sont toutes magnifiques et forcent le respect. Zoé Varier aurait pu tomber dans les pièges de témoignages incompréhensibles avec des accents pas possibles et des fautes pour faire authentique. Rien de tout cela. Ils parlent tous un français impeccable et l'animatrice vient parfois au secours pour corriger une expression ; chose qui ne se fait quasiment plus. Ce sont des leçons que nous recevons en pleine figure et qui nous rappellent les « Portraits sensibles » de la grande Kriss. Chapeau bas, Mme VARIER !

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