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la lanterne de diogène
21 mars 2010

retour sur la police et les policiers

GAV abusives : http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2008/12/01/11593118.html

 

Un policier a été abattu. Personne ne peut s’en réjouir. Mais il ne faut pas entrer dans le jeu de leurs syndicats qui dénoncent les attaques contre les policiers. Qu’un gangster ou un terroriste tue un policier n’a absolument rien à voir avec le fait que les policiers abusent de leur pouvoir, déploient des moyens démesurés contre les voleurs de pommes et les témoins d’arrestation quand ils refusent de se déplacer lorsqu’on appelle à l’aide.

Quand un document publié récemment exhorte les policiers à arrêter et verbaliser les cyclistes qui grillent les feux rouges, on se dit que ça va continuer encore longtemps.

 

 

Les syndicats de policiers dénoncent le climat qui les désigne et les attaques. Allons, ce n’est pas nouveau. Il n’y a pas un pays où la population aime la police. Partout, on se moque de ces frimeurs en uniforme, souvent balourds. Guignol qui tape le gendarme n’est pas né d’hier et se décline sous toutes les latitudes. En d’autres époques (pas si lointaines), on pouvait voir le policier en uniforme boire un verre sur le zinc avec les habitants de son quartier. De toute évidence, ça n’est pas encore possible aujourd’hui.

 

Même si l’on félicitait en permanence les policiers, ça n’empêcherait pas un individu de tirer pour tuer. En revanche, là où l’on peut les appuyer, c’est quand ils dénoncent la baisse de leurs effectifs. Quand les élus et le gouvernement annoncent en fanfare qu’on va acheter des caméras, des robots on se moque du monde. Ce n’est pas de cela dont on a besoin mais d’une police proche. Ce n’est pas d’une police qui multiplie les GAV et arrête les passants pour leur prendre leurs empreintes digitales et leur ADN. En défendant l’indéfendable, les syndicats de policiers contribue à discréditer ce que certains appellent « un mal nécessaire ».

 

En 1980, Les Nouvelles littéraires avaient publié un dossier accablant contre les abus des policiers. A l’époque, ils étaient compatibles avec la loi dite « sécurité et liberté » de Peyrefitte. Régulièrement, on a des législations d’exception qui, loin d’assurer la sécurité, transforme n’importe quel quidam en suspect gardé à vue et place les délinquants dans la surenchère et la provocation. Beau résultat. A chaque fois que la crise se fait ressentir plus durement, la délinquance remonte et la répression frappe à tort et à travers.

 

Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la démesure des actions policières qui contraste singulièrement avec les attaques dont sont victimes les policiers dans certains quartiers et qui sont tout aussi inadmissibles. Ce n’est surement pas en s’en prenant à la presse et à l’opinion publique qui dénonce les exactions policières que les syndicats vont attirer la sympathie de la population qui les paie. Si des moyens étaient mis pour sécuriser les quartiers difficiles, il se trouverait davantage de gens pour applaudir. Or, jusqu’à présent, quand des moyens ont été déployés, c’était surtout de l’esbroufe. Qu’on se souvienne que M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait annoncé une opération d’envergure pour le surlendemain à

la Courneuve.

Le

temps, en fait, pour les délinquants de se mettre à l’abri et de planquer leurs trafics. Ça fait des images spectaculaires pour les télévisions à la botte mais quand on trouve juste une patinette dans une cave, on ne peut qu’éprouver une immense tristesse. Quel gâchis !

 

Baisse d’effectifs (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux), achats de caméras, fermetures de postes de police, arrestations et gardes à vue abusives : ce n’est pas la police républicaine dont la population a besoin.

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