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la lanterne de diogène
23 mars 2010

Stéphane Guillon critique Le Pen mais s'en inspire

Ça dérape, ça dérape sur France-Inter. C’est pas qu’on aime M. Besson, au contraire, mais à quoi bon tirer sur lui ? C’est faire beaucoup d’honneur à quelqu’un qui en est totalement dépourvu. Justement, c’est un peu trop facile de taper sur lui. Alors, pourquoi ?

 

On ne peut s’empêcher de penser que Stéphane Guillon et tous les humoristes qui font une chronique quotidienne n’ont pas tous les jours quelque chose à dire. Alors, ils cassent l’invité politique du jour. Ça fait rire tout le monde et ça ne nécessite pas trop d’efforts puisqu’il y a tous les jours un invité donc une tête de Turc. D’ailleurs, l’humour sur France-Inter consiste depuis des années à se moquer d’une personne (chanteuse, homme politique) et tous les coups sont permis. C’est sans risque puisque l’invité est en route à ce moment et, de toute façon préférera laisser tomber. Donc, on y va au nom du « droit à critiquer », du « droit à caricaturer » et, finalement, du droit à déraper. Ainsi, en allant toujours plus loin, le chroniqueur cherche à rendre impossible le non-renouvellement probable de son contrat. D’ailleurs, le lendemain, Stéphane Guillon l’a reconnu explicitement : « Si jamais [Ph. Val] avait eu envie de me virer en juin, maintenant il peut plus ». Les auditeurs sont témoins. D’autres diraient « pris en otage ». Qu’on s’y avise et l’on criera à la censure intolérable.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/03/28/13172760.html

 

Le président de Radio France, M. Hees fait preuve d’une belle servitude en présentant ses excuses à l’invité, ministre reconduit le jour même. Quel talent ce ministre ! plus qu’un symbole « d’ouverture », il symbolise l’incompétence de ce gouvernement.

M. Hees estime qu’il est inadmissible que Stéphane Guillon s’en prenne au physique d’une personne et que c’est pour cela qu’il est contrit. Quelle blague : quand on tape sur Mme Boutin ou sur Mme Aubry, bien peu s’en offusquent.

 

Alors ? Qu’on arrête ces pitreries matinales. Lancées par France-Inter, il y a quelques années maintenant, elles donnent lieu à une surenchère tout aussi ridicule qu’inutile entre les stations. Comme on sait que, dans ce genre, il est impossible d’être en verve tous les matins, il suffit de supprimer cette chronique souvent lourdingue. On pourrait passer une chanson. Ce serait sympa de partir au boulot avec une chanson en tête, surtout sur une station qui en passe si peu. La direction comme les producteurs ne se rendent pas compte que, depuis cinq heures du matin et jusqu’à onze heures et quart, on a droit à un flot quasi ininterrompu de paroles. C’est ce qu’ils appellent « une radio de contenu ».

 

On me permettra d’avoir la nostalgie des Claude Chebel, Maurice Favières, Christian Morin, Daniel Hamelin et tant d’autres qui attiraient les auditeurs par leur seul talent. Sur France-Inter, le modèle unique d’émission consiste à proposer un thème et à inviter quelqu’un pour en parler. Ce modèle se décline toute la journée à de rares exceptions près. Le pire, c’est que l’invité sert souvent de faire valoir à un animateur ou une animatrice assez médiocre. Seulement, comme de toute évidence les animateurs de France-Inter n’écoutent pas la station, ils ne s’en rendent même pas compte. Ils ont fait leur cette expression de Nietzsche : « L’homme ne se rapproche pas de la lumière pour mieux voir mais pour briller ».

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/01/29/16710948.html

 

Depuis quelques mois, France-Inter offre un triste spectacle qui s’ajoute aux critiques sur les programmes. D’abord, l’Elysée nomme un président pourtant incontestable mais contesté du seul fait de sa nomination. Ensuite, il nomme un directeur d’Inter qui veut faire oublier son passé de chanteur ultragauchiste en adoptant une attitude ultra conformiste. Les humoristes, en manque d’inspiration, se livrent entre eux à une surenchère pour tester jusqu’où ils peuvent aller (un peu ce que faisait Le Pen en politique). Au passage on insulte et on critique la concurrence. Cela a pris une telle dimension que la direction est embêtée et le fait savoir.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/01/17/16554106.html

 

Et l’auditeur dans tout ça ? Ce n’est qu’une variable d’ajustement. De toute évidence, c’est le cadet des préoccupations des uns et des autres. Lamentable.

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