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la lanterne de diogène
24 février 2019

Rugby hivernal et relations internationales (2019)

Le Tournoi des 6 Nations a débuté et ce qui est le plus marquant, c’est la tenue des joueurs. La fédération internationale a donné des consignes aux fédérations nationales et aux arbitres pour en finir avec ce rugby de collisions qui dominait depuis deux saisons. Les morts de 2018 ont marqué les esprits. Donc, c’est déjà un bon point et l’on ne peut qu’espérer que ça continue. Il y a eu des sorties pour commotion lors de France-Écosse mais lors de phases de jeu rudes comme il y en a au rugby et pas avec la volonté délibérée de faire mal. C’est encore pas gagné.

 

La France est à la ramasse. Ça fait plusieurs saisons que ça dure et ce n’est pas la valse de sélectionneurs qui y change quoi que ce soit. Il faut se poser les bonnes questions et reconnaître qu’il y a un creux dans le rugby français. Faut-il rappeler que l’Angleterre et l’Irlande se disputaient la cuiller de bois dans les années 1970 et que, plus récemment, l’Écosse a connu l’humiliation suprême de finir souvent derrière l’Italie dont on se demande l’intérêt de sa présence dans ce tournoi. C’est la France qui a poussé à l’intégration de nos cousins latins mais leur sélection n’a jamais eu ni le niveau ni la mentalité du rugby. La France a pourtant relevé la tête contre une Écosse qui n’est pas la meilleure équipe du Tournoi. Il faut quand même remarquer que, après le changement brutal des lignes avant écossaises au cours de la deuxième mi-temps, l’équipe de France n’a pas su répondre et la fin de partie a été rude pour les Bleus qui jouaient en blanc. Néanmoins, la France est rentrée à la mi-temps avec un score à deux chiffres, ce qu’elle avait été incapable de faire contre l’Angleterre. C’est dire l’ampleur de cette défaite. De toute évidence, la France de l’ovalie peine à trouver des talents internationaux. Comment pourrait-il en être autrement quand on voit le nombre de joueurs étrangers dans le championnat ? Ce sont tous de vieilles gloires de l’hémisphère sud, généralement, qui veulent finir leur carrière en profitant du cadre de vie à la française. Oui, il faut le dire aux Français, notre style de vie est envié dans le monde entier et ce n’est pas en cherchant à imiter l’Angleterre ou les É-U que la France se grandit ou attire les talents mais en cultivant son particularisme. Les bonnes paies, les joueurs de l’hémisphère sud les ont chez eux aussi. S’ils vont en France, c’est pour autre chose.

 

xv-de-france-joie-écosse centenaire 2019

Le rugby présente cette particularité que tous les amateurs, même de loin, se croient sélectionneurs et ça n’a rien à voir avec les critiques qu’on observe dans les autres sports collectifs. Donc, tout le monde, y compris ici, est persuadé d’avoir la meilleure idée pour sauver le XV de France du désastre. Pour ce tournoi, c’est déjà trop tard mais il faut voir la suite. C’est dans ce contexte que ce développe le litige entre M. Novès, précédent sélectionneur, et seul en son genre débarqué pendant son mandat. M. Laporte, nouveau président de la FFR a fait passer sa rancune personnelle avant toute autre considération. Résultat, une procédure qui va durer et probablement coûter à une fédération dont on apprend, à l’occasion, qu’elle est déjà surendettée. Ce n’est pas avec le produit de la publicité sur la maillot (une première en France) bradé pour un ami de M. Laporte que ça va s’arranger. L’ancien ouvreur Yann Delaigue s’est exprimé mais est-il le mieux placé pour critiquer la sélection, lui qui a été rappelé dans le XV de France alors qu’il n’était même plus titulaire dans son club et que le jeune Michalak montait en puissance et faisait figure d’étoile montante du rugby mondial ? Il n’en demeure pas moins que les méthodes de M. Brunel sont plus que contestées alors que ça fait un an qu’il est aux commandes et que se profile la Coupe du Monde dans quelques mois.

 

M. Brunel qui affiche un palmarès intéressant comme entraîneur de club est emblématique du système Laporte consistant à placer ses copains. On se croit revenu à l’époque d’Albert Ferrasse. Ça veut dire que, désormais, à nouveau, des clans s’affrontent dans la fédération avec tout ce que ça implique. Le public ne s’y trompe pas puisque, lorsque l’écran géant dans le stade montre le Président de la FFR, c’est une bronca. M. Laporte est très bon en manœuvres pour arriver à ses fins, très bon pour servir ses intérêts personnels et ceux de ses copains mais son palmarès comme sélectionneur et depuis le début de son mandat présidentiel ne sont pas brillants. Quand M. Novès fait remarquer que le bureau de la fédération prétend avoir mieux fait en obtenant la 4e place que lui qui avait obtenu la 3e, on est en plein dans le système Laporte qui consiste à faire passer pour victoires ce qui étaient des contre-performance. Sous son règne de sélectionneur, la France a péniblement terminé 4e des deux Coupes du Monde auxquelles il a participé alors qu’il avait pris un groupe vice-champion du monde après une victoire mémorable sur les All Blacks en 1999. Néanmoins, il met en avant ses victoires dans le Tournoi des 6 Nations et un Grand Chelem ; ce qui, honnêtement, est tout à fait honorable d’ailleurs. Le problème, c’est ce système de copinage, de clan, d’affairisme, qui l’emporte sur le XV de France et la dynamique qu’il porte auprès des jeunes.

Dans l’immédiat, cédons à la tentation de proposer la solution miracle qui, de toute façon, ne sera pas retenue. Alors profitons-en puisque c’est sans risque ! Il est de toute première instance de former une nouvelle génération et les jeunes talents ne manquent jamais. Les jeunots Jalibert et Dupont, sortis l’an dernier sur blessures ont toute leur place et d’autres aussi. Il ne seront pas forcément excellents dès le début et tout seuls mais ils ont besoin de l’expérience internationale. Pour les premières lignes, le problème se pose puisqu’on est obligé d’aller chercher un pilier en deuxième division. Ce jeu de force, de mêlées qui poussent, qui s’écrasent, n’attirent plus. On manque de premières lignes. En fait, la solution miracle que nous proposons ici concerne le banc de touche. Jusqu’à présent, on sélectionne 15 très bons joueurs et un volant d’autres, un peu moins bons ou inexpérimentés mais qui ont à cœur de faire leurs preuves pour la prochaine fois. Sauf que, dans les circonstances actuelles, ça ne marche pas. Lors du dernier Angleterre-France, le XV au coq a fini sans butteur… Bon, on peut se consoler en se disant que, de toute façon, il n’y a pas eu d’occasion de tenter des pénalités et encore moins de transformer des essais. Tristes constat ! Néanmoins, ça veut dire qu’on a tiré un trait sur le jeu au pied, pourtant seul capable de forcer un mur défensif. Dans le contexte actuel, sur le banc de touche, il faut des joueurs d’expérience, capables de redonner confiance et, peut-être, de renverser la situation si la France est menée. On a pu constater, lors des deux premières rencontres, qu’il manque un butteur. Parra n’est visiblement pas en forme et Lopes n’a jamais été très bon en sélection. Néanmoins, qu’ils sortent et il n’y a plus personne. Ramos semble s’imposer, surtout quand Serein est là aussi. Ensuite, il manquait un arrière pour verrouiller et, pourquoi ne pas le dire, impressionner l’adversaire. Nous avons, l’an dernier, plaidé pour le retour de Kokott et de Spedding. On comprend qu’il faille privilégier les talents français plutôt que d’appeler des étrangers naturalisés mais, ici, il ne s’agit pas de faire carrière. L’un et l’autre n’en sont plus là. En revanche, ils peuvent apporter leur expérience et leur sens du jeu. Visiblement,avec Thomas Ramos, le poste est maintenant bien occupé. Souhaitons qu’on ne le fasse pas sauter à la première bévue. Juste un mot sur l’excellent Spedding qui est aussi en litige avec la fédération qui refuse de lui accorder les mêmes facilités que les autres en raison de sa formation à l’étranger. C’est tout à fait le système Laporte : en dehors du cercle des copains, les autres sont écartés impitoyablement.

thomas ramos

 Voyons l’arbitrage. Trois essais refusés à la France contre l’Écosse sur arbitrage vidéo, c’est du jamais vu à ce niveau. Chaque fois, les arbitres du champ n’ont rien vu et c’est sur dénonciation des Écossais qu’il y a eu contestation. Est-ce l’esprit du rugby de contester les essais de l’adversaire quand il n’y a pas de mauvais jeu ? De sorte que le score aurait dû être plus important (même sans transformation). En revanche, un mauvais geste évitable (il y a des mauvais gestes dans le cours du jeu), attesté par la vidéo, n’a pas donné lieu à une sanction contre un joueur écossais.

 L’Écosse, parlons-en ! Centenaire des rencontres France-Écosse en 2109. Il a été rappelé que le premier match du XV tricolore a été livré contre l’Écosse, justement, pays historiquement ami de la France. Dommage que les Français n’aient plus cette connaissance de l’Histoire, cette culture qui faisaient aussi leur particularité. Ainsi, ceux d’aujourd’hui, toujours prompts à se montrer les meilleurs élèves de l’ultralibéralisme, au point d’oublier leur identité, leur terroir, leur culture, en oublient leurs amis historiques. Quand on est en difficulté, il est bon de pouvoir compter sur ses amis. La France semble mettre un point d’honneur à tourner le dos aux Écossais, aux Catalans, aux Basques, aux Italiens, comme on l’a vu dernièrement, sans doute pas assez intéressants à leurs yeux comparés aux Étatsuniens et même aux Chinois. Les Français veulent devenir une nation de marchands ainsi qu’en attestent les Présidents de la République qui parlent de « l’entreprise France ». Une nation n’est pas une boutique.

 

Souhaitons juste qu’un déclic se produise pendant la Coupe du Monde, comme lors de la dernière sélection de M. Laporte quand les anciens sont revenus et pratiqué le rugby qu’ils connaissaient plutôt que de tenter des expériences en plein tournoi. Souhaitons surtout n’avoir pas à dénoncer une nouvelle dérive violente au cours de cette saison hivernale de l’hémisphère nord. En attendant, les Françaises ont aligné 7 essais contre les Écossaises à Villeneuve d’Asq.

 

 

https://www.francetvinfo.fr/sports/rugby/xv-de-france/ce-qui-m-arrive-est-difficile-a-admettre-guy-noves-mis-sur-la-touche-par-la-federation-francaise-de-rugby-veut-laver-son-honneur_3188515.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20190214-[lestitres-coldroite/titre5]

http://www.msn.com/fr-fr/sport/football/quand-guy-nov%c3%a8s-flingue-laporte-et-brunel/ar-BBTCubh?ocid=ientp

https://www.francetvinfo.fr/sports/rugby/xv-de-france/rugby-comment-eviter-que-les-jeunes-coqs-du-xv-de-france-comme-dupont-ou-ntamack-se-brulent-les-ailes_3200633.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20190223-[lestitres-coldroite/titre3]

 

https://sport.francetvinfo.fr/rugby/six-nations/six-nations-la-france-respire-enfin-face-lecosse-27-10#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20190224-[lestitres-coldroite/titre1]

https://www.rugbyrama.fr/rugby/6-nations/2019/6-nations-2019-les-notes-des-bleus-lambey-ntamack-et-ramos-xv-de-france-latout-fraicheur_sto7158769/story.shtml

http://www.rugby365.fr/tournoi-6-nations-j3-france-renoue-succes-contre-lecosse-8903539.html

 

 

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